L'UNICEF condamne les attaques ciblant les enfants / Nouvelles attaques suicide de Boko Haram / Nouvelle vague de violences dans les régions anglophones / 4500 nouveaux réfugiés centrafricains en terre camerounaise / Précisions sur le rôle de "public independent conciliator" ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / CAMEROUN – 12 Janvier 2021
 
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La situation humanitaire s’aggrave à mesure que la violence armée se poursuit au Cameroun. Dans un message condamnant l’attentat de la semaine dernière dans la région de l’Extrême-Nord, Henrietta Fore, directrice du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) estime à plus de trois millions le nombre d’enfants dans le besoin d’assistance et de protection. Cette sortie intervient à la suite d’un attentat suicide survenu dans la région de l’Extrême-Nord et ayant fait 15 victimes civiles dont au moins cinq enfants âgés entre 3 et 14 ans. Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les affrontements armés se poursuivent malgré les clarifications apportées par le décret présidentiel du 24 décembre 2021 sur le rôle de ‘’Public Independent Conciliator’’ dans l’application du statut spécial accordé aux régions anglophones par le code des collectivités territoriales décentralisées de décembre 2019.

 Avec la crise post électorale en République Centrafricaine, on assiste à un nouvel afflux de réfugiés dans la région de l’est du Cameroun. Un total de plus de 4500 civils et militaires ont traversé la frontière camerounaise à partir de la région de l’Est.

The humanitarian situation is worsening as armed violence continues in Cameroon. In a message condemning last week's attack in the Far-North region, Henrietta Fore, the Director of the United Nations Children's Fund (UNICEF) estimates that more than three million children are in need of assistance and protection. This outing follows a suicide bombing in the Far-North region that killed 15 civilians, including at least five children aged between 3 and 14 years old. In the North-West and South-West regions, armed clashes continue despite the clarifications provided by the presidential decree of December 24, 2021 on the role of the `` Public Independent Conciliator '' in the application of the special status granted to Anglophone regions by the code of decentralization of December 2019.

With the post-electoral crisis in the Central African Republic, we are witnessing a new influx of refugees in the eastern region of Cameroon. A total of more than 4,500 civilians and soldiers crossed the Cameroonian border from the eastern region.

 
 

Info Phare : Source Institutionnelle

 
 

L’UNICEF condamne les attaques ciblant les enfants au Cameroun.

Dans un communiqué de presse publié samedi dernier, Henrietta Fore, directrice du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a condamné l’attentat suicide qui a fait 15 morts dont des enfants  dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Par ailleurs, elle appelle à une cessation des attaques contre les civils et les enfants dans l’ensemble du pays. Avec la dégradation de la situation sécuritaire au Cameroun, l’UNICEF estime à 3,2 millions le nombre d’enfants ayant besoin d’assistance. Henrietta Fore invite d’ailleurs la communauté internationale à apporter son soutient aux activités organisées en faveur de la protection et de l’éducation des enfants pris au piège des conflits et de ceux en situation de déplacement forcé.

UNICEF condemns attacks targeting children in Cameroon.

In a press release issued last Saturday, Henrietta Fore, Director of the United Nations Children's Fund (UNICEF) condemned the suicide bombing that left 15 people dead, including children in the Far-North region of Cameroon. She also calls for an end to attacks on civilians and children across the country. With the deteriorating security situation in Cameroon, UNICEF estimates the number of children in need of assistance at 3.2 million. Henrietta Fore invites the international community to support activities geared towards the protection and education of children trapped in conflicts and those in situations of forced displacement.

 
 

Source médiatique

 
 

Le Cameroun face une nouvelle flambée des exactions de Boko Haram.

Ces derniers mois, le Cameroun a connu une avancée spectaculaire des exactions du groupe terroriste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. Présent dans quatre pays du bassin du Lac Tchad dont le Nigeria, le Niger et le Tchad, c’est au Cameroun que le groupe a commis le plus grand nombre d’attaques ciblant des civils en 2020, estime le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA), organisme du département de la Défense des États-Unis pour l’étude des problèmes de sécurité se rapportant à l’Afrique.  Entre septembre 2019 et septembre 2020, Boko Haram avait commis plus de 400 attentats sur le sol camerounais. Un chiffre largement au dessus du nombre recensé au Nigeria. En 2021, le groupe a déjà commis deux attentats suicides avec un bilan de plus d’une vingtaine de morts, tous des civils. Un observateur cité par Spunik news estime que Boko Haram trouve un terreau fertile au Cameroun du fait de l’engagement de l’armée Camerounaise sur plusieurs fronts, le plus important étant la lutte contre les groupes armés séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le fait que cette nouvelle avancée de Boko Haram sur le sol camerounais coïncide avec des opérations de l’armée nigériane soulève à nouveau le besoin de coordination dans la lutte contre le terrorisme dans le bassin du lac Tchad.

Cameroon faces a new outbreak of Boko Haram abuses.

In recent months, Cameroon has suffered a spectacular evolution of the atrocities committed by Boko Haram in the Far-North region. Present in four countries of the Lake Chad basin including Nigeria, Niger and Chad, it is in Cameroon where the group has committed the greatest number of attacks targeting civilians in 2020 according to estimates from the Center for Strategic Studies of Africa (CSSA), an agency of the United States Department of Defence for the study of security problems relating to Africa. Between September 2019 and September 2020, Boko Haram had committed more than 400 attacks on the Cameroonian soil. A figure well above the number recorded in Nigeria. In 2021, the group has already committed two suicide bombings with a death toll of more than 20 civilians. An observer quoted by Sputnik news believes that Boko Haram is finding fertile ground in Cameroon due to the Cameroonian army's commitment on several fronts, the most important being the fight against armed separatist groups in the North-West and South-West regions. The fact that this new security challenge by Boko Haram on Cameroonian soil coincides with Nigerian army’s operations, raises the need for strengthened coordination in the fight against terrorism in the Lake Chad basin.

 
 

Les violences post électorales en république Centrafricaine entrainent un nouvel afflux de réfugiés au Cameroun.

Fuyant les violences qui ont éclaté dans leur pays au lendemain des élections présidentielles de 2020, près de 5000 Centrafricains ont traversé la frontière camerounaise pour s’installer à Garoua Boulaï, une localité frontalière dans la région de l’Est. Une partie de ces réfugiés est redirigée par le Bureau Camerounais du Haut Commissariat des Nations Unies (HCR) pour les refugiés vers le Camp de Gado Badzere déjà peuplé de 25 000 personnes.

The post-electoral violence in the Central African Republic is causing a new influx of refugees in Cameroon.

Fleeing the violence that erupted in their country after the 2020 presidential elections, nearly 5 000 Central Africans crossed the Cameroonian border to settle in Garoua Boulaï, a border town in the Eastern region. Some of these refugees are redirected by the Cameroonian Office of the United Nations High Commissioner for refugees (UNHCR)  to the Gado Badzere Camp already populated by 25 000 people.

 
 

Une nouvelle vague de violence dans les régions anglophones fait des victimes parmi les civils et les enfants.

Depuis le début de l’année 2021, au moins quatre incidents ont été enregistrés en lien avec le conflit qui oppose le Gouvernement de Yaoundé et les groupes armés séparatistes. En début, de semaine dernière, un convoi administratif a été la cible d’un  engin explosif improvisé dans le département de la Momo dans la Région du Nord-Ouest. Deux jours plus tard, une attaque des membres d’un groupe armé non-identifié faisait cinq victimes dont quatre membres des forces de défense et de sécurité dans la localité de Babadjou située dans la région de l’Ouest et limitrophe à la région du Nord-Ouest. Ces derniers jours, de nouveaux accrochages ont été signalés entre les forces de défense et de sécurité et un groupe armé séparatiste dans la localité de Muyuka dans la région du Sud-Ouest.

A new wave of violence in the Anglophone regions is claiming lives among civilians and children.

Since the beginning of the year 2021, at least four incidents have been recorded in connection with the conflict between the Government and armed separatist groups. Early last week, an administrative convoy was the target of an improvised explosive device in the Momo Division in the North-West Region. Two days later, an attack by members of an unidentified armed group left five victims including four members of the defence and security forces in the town of Babadjou located in the West-region and bordering the North-West region. In recent days, new clashes have been reported between the defence and security forces and an armed separatist group in the town of Muyuka in the South-West region.

 
 

Le Réseau des Défenseurs des Droits de l’Homme de l’Afrique Centrale (Redhac) se positionne en faveur d’un processus de réconciliation au Cameroun.

Par la voix de sa Présidente Maximilienne Ngo Mbe, le Redhac estime qu’il est urgent de mettre sur pied au Cameroun une « commission vérité et justice ». Après une condamnation des récentes attaques enregistrées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Maximilienne Ngo Mbe a mis en garde leurs commanditaires et les parties en conflits sur d’éventuelles poursuites pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Elle invite par ailleurs le Gouvernement du Cameroun à considérer la mise sur pied d’une Commission vérité et justice pour reconstruire la confiance et faire baisser la violence.

The Network of Human Rights Defenders of Central Africa (Redhac) stands for a reconciliation process in Cameroon.

Through the voice of its President Maximilienne Ngo Mbe, the Redhac believes that it is urgent to set up a "truth and justice commission" in Cameroon. After condemning recent attacks in the North-West and South-West regions, Maximilienne Ngo Mbe warned their sponsors and the warring parties about possible prosecution for war crimes and crimes against humanity. She also invites the Government of Cameroon to consider setting up a Truth and Justice Commission for trust building and the reduction of violence.

 
 

Des précisions sur les modalités d’exercice de la fonction de ‘’Public Independent Conciliator’’ dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Le décret n° 2020/773 du 24 décembre 2020 encadre les fonctions de ‘’Public Independent Conciliator’’ au sein des régions anglophones bénéficiant d’un statut spécial. Nommé(e) par le Président de la République sur proposition du Gouverneur et du Président du Conseil Régional, le(la) ‘’Public Independent Conciliator’’ sera chargé(e) de la gestion des litiges opposant les citoyens à l’administration locale régionale ou communale.  Outre cette fonction, cette institution pourra également défendre et protéger les droits et libertés dans le cadre des relations entre les citoyens et la région ou les communes de la région, concevoir et de mettre en œuvre les mesures de prévention et lutte contre les discriminations, veiller au respect, par les personnes exerçant au sein de l’administration régionale ou communale, de leurs obligations déontologiques, mais aussi mener toute investigation à la demande de parlementaires ou de conseillers régionaux, sur le fonctionnement des services régionaux et communaux. Il devra produire un rapport annuel sur l’état des relations entre les citoyens et les services régionaux et communaux.

Details on how to exercise the function of "Public Independent Conciliator" in the North-West and South-West regions.

Decree No. 2020/773 of December 24, 2020 regulates the functions of the "Public Independent Conciliator" in Anglophone regions benefiting from a special status. Appointed by the President of the Republic on the proposal of the Governor and the President of the Regional Council, the "Public Independent Conciliator'' will be responsible for the management of disputes between citizens and local regional or municipal administration. In addition to this function, this institution will also be able to defend and protect the rights and freedoms in the context of relations between citizens and the region or the municipalities of the region, design and implement measures to prevent and fight against discrimination, guarantee respect by the regional or municipal public servants, of their ethical obligations, but also to conduct any investigation at the request of parliamentarians or regional advisers, on the functioning of the regional and municipal services. It will also have to produce an annual report on the state of relations between citizens and regional and municipal services.

 
 
Aller plus loin
 
 

Cameroun: le pays déchiré par le conflit en zone anglophone
 

Le Cameroun face à une flambée inédite d’attentats de Boko Haram

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Cameroun. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Cameroun. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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