Pratique du culte des crânes / Révision de l'histoire des migrations bantoues / Ramadan 2021 au Cameroun / Conférence des évêques / Appel des administrateurs à la coopération des leaders religieux et chefs traditionnels dans la lutte contre la pandémie COVID-19 ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / CAMEROUN – 17 avril 2021
 
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Les pratiques ancestrales séduisent la jeune génération de Camerounais. L'une d'entre elles, le culte des crânes, pratiqué par une partie des peuples des « Grassfields » dans les hautes terres de l’ouest du Cameroun, semble apporter des solutions aux difficultés quotidiennes comme en témoignent de jeunes praticiens. Cette région des « Grassfields » a pendant longtemps été considérée comme le foyer de départ de l’expansion bantoue. Cette hypothèse est une fois de plus mise à rude épreuve par des recherches récentes sur la migration bantoue conduite par des chercheurs belges. 

Alors que le mois de ramadan est observé depuis le mardi 13 avril, au Cameroun, les imams s’inquiètent en raison de la pandémie COVID-19, avec une deuxième phase annoncée plus meurtrière. Les autorités administratives et sanitaires invitent les leaders religieux et les responsables des lieux publics de haute fréquentation à veiller au respect des mesures de protection dans leurs installations.

Au sein de l’Église catholique, les évêques tiennent leur 46e assemblée et préparent une meilleure présence sur la scène publique pour contrer les dérives scolaires et d’autres fléaux sociaux. Dans l’Extrême-Nord du Cameroun, les propos du pape François inspirent l’action de Caritas contre la malnutrition.

Pour l’année en cours, le Cameroun souhaite densifier sa coopération pour mettre fin à l’insécurité, mieux gérer les migrations qui y sont relatives et promouvoir la conservation préventive des biens culturels dans les zones en crise.


Ancestral practices appeal to the young generation of Cameroonians. One of these practices, the cult of skulls practiced by part of the Grassfields peoples located in the highlands of western Cameroon, seems to provide solutions to daily difficulties as witnessed by young practitioners. This Grassfields region has long been considered the starting point of the Bantu expansion. This hypothesis is once again contradicted by recent research on the Bantu migration led by Belgian researchers.

While the month of Ramadan is being observed since Tuesday, April 13, in Cameroon, imams are worried about the COVID 19 pandemic, with a second phase announced to be more deadly. The administrative and health authorities invite religious leaders and those in charge of high-traffic public places to ensure compliance with protective measures in their facilities.

Within the Catholic Church, the bishops are holding their 46th assembly and are preparing a better presence in the public arena to counter academic excesses and other social ills. In the Far North of Cameroon, the words of Pope Francis inspire the action of Caritas against malnutrition.

In crisis areas, Cameroon wishes to intensify its cooperation to put an end to insecurity, better manage related migrations and promote the preventive conservation of cultural heritage.
 
 

Info Phare - Source médiatique

 
 

Des jeunes s’adonnent au culte des crânes.

Le culte des crânes est une croyance ancienne chez les peuples des « Grassfields » dans la région de l’Ouest du Cameroun. Il est observé dans certaines familles chrétiennes également. Il consiste en l’exhumation du crâne d’un parent proche pour des sacrifices et une conservation dans une « case sacrée ». Dans la culture des peuples des hautes terres de l’ouest du Cameroun, « le crâne d'un parent ou d'un ancêtre est un objet sacré, un lien avec les divinités, un lien entre le vivant et le mort ». De plus, « les morts ne sont pas morts ». Des jeunes Camerounais s’accommodent encore de ces pratiques ancestrales combattues de nos jours par les religions révélées.

Young people devote themselves to the cult of skulls.

The cult of skulls is an ancient belief among the peoples of the "Grassfields" in the western region of Cameroon. It is observed in some Christian families as well. It consists of the exhumation of the skull of a close relative for sacrifices and preservation in a "sacred hut". In the culture of the people of the highlands of western Cameroon, "the skull of a relative or ancestor is a sacred object, a link with the deities, a link between the living and the dead". And, “the dead are not dead”. Young Cameroonians still come to terms with these ancestral practices fought by revealed religions.

 
 

Sources médiatiques

 
 

Nouvel engouement pour la conservation préventive des biens culturels au Cameroun.

Les conflits armés au Cameroun représentent un risque pour le très riche patrimoine culturel du pays. Les catastrophes naturelles et les intempéries climatiques constituent d’autres menaces pour les musées. Le ministère camerounais des Arts et de la Culture s’est engagé, avec l’appui des partenaires au développement, dans la protection des sites culturels et musées contre les catastrophes.

New enthusiasm for the preventive conservation of cultural property in Cameroon.

Armed conflicts in Cameroon represent a risk for the country's very rich cultural heritage. Natural disasters and inclement weather are other threats to museums. The Cameroonian Ministry of Arts and Culture is committed, with the support of development partners, to the protection of cultural sites and museums against disasters.

 
 

Les dérives scolaires débattues à la 46e assemblée des évêques du Cameroun.

La 46e assemblée plénière des évêques du Cameroun s’est ouverte à Yaoundé le 13 avril dernier. Pour Mgr Abraham Kome, Président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun, il était question « d'apprécier la justesse de leurs actions et envisager ensemble, comment aller plus loin ». Au cours des travaux de l’assemblée, Mgr Jean Mbarga de Yaoundé s’est penché sur le lien entre les jeunes et le virtuel. Estimant que le monde virtuel « les corrompt », il préconise la vigilance pastorale pour préserver la jeunesse des contacts dangereux. Les évêques seront plus présents dans la dénonciation des fléaux sociaux  qui font l’actualité et envisagent d'interroger et de redéfinir le rapport entre l’Église du Cameroun et le monde des affaires.

School excesses debated at the 46th assembly of bishops of Cameroon.

The 46th plenary assembly of the bishops of Cameroon opened in Yaoundé on April 13th. For Bishop Abraham Nkome, President of the National Episcopal Conference of Cameroon, it was an opportunity to "appreciate the correctness of their actions and consider together how to go further". During the Assembly, Bishop Jean Mbarga of Yaoundé looked at the link between young people and the virtual space. Believing that the virtual world "corrupts them", he prescribed pastoral vigilance to protect young people from dangerous contacts. The bishops will be more present in the denunciation of social scourges and plan to question and redefine the relationship between the Church of Cameroon and the business world.

 
 

Ramadan 2021: les musulmans du Cameroun observent le jeûne dans la crainte de la pandémie COVID 19.

Le mois de ramadan est observé au Cameroun depuis le 13 avril dernier après l’apparition du croissant lunaire. Ce mois s’accompagne de plusieurs changements dans la vie des musulmans. Les habitudes alimentaires, les actes de dévotion et l’agenda des musulmans connaissent des changements en cette période. Dans la région de l’Adamaoua, une des régions majoritairement musulmanes du pays, certains croyants musulmans ont décidé de limiter leurs activités habituelles pour se consacrer un peu plus aux actes d’adoration. Les leaders religieux s’inquiètent en raison de la pandémie COVID-19 qui impose une limitation des fréquentations des mosquées généralement très sollicitées en cette période. Les imams assurent néanmoins que le nombre de fidèles sera limité dans les mosquées.

Ramadan 2021: Muslims in Cameroon observe fasting in fear of COVID 19 pandemic.

The month of Ramadan is being observed in Cameroon since April 13 after the appearance of the lunar crescent. This month brings several changes in the lives of Muslims. Dietary habits, acts of devotion, and diary of Muslims are undergoing changes during this time. In the Adamawa region, one of the predominantly Muslim regions of the country, some Muslim believers have decided to limit their usual activities and devote themselves more to acts of worship. Religious leaders are concerned about the COVID 19 pandemic, which imposes a restriction on frequentation of mosques which are generally very busy during this period. The Imams nevertheless reassure that the number of faithful will be limited in the mosques.

 
 

Le gouverneur de la région du Littoral sollicite l’engagement des leaders religieux et des chefs traditionnels dans la lutte contre la pandémie COVID-19.

La région du Littoral, dont la ville de Douala est la capitale, est la plus touchée par la pandémie COVID 19 après celle du Centre. Dans un communiqué cité par « Agence Cameroun Presse », le gouverneur de cette région, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua annonce des visites de contrôle inopinées dans les espaces publics les plus fréquentés. Pour atteindre le public de Douala et susciter sa coopération dans l’application des mesures de protection, le gouverneur demande aux leaders religieux et chefs traditionnels de « prendre toutes les dispositions à leur niveau et de veiller à l’application stricte des mesures de distanciation, du lavage des mains et du port systématique du masque dans leurs différentes communautés ».

The Governor of the Littoral region calls for the engagement of religious leaders and traditional chiefs in the fight against the COVID 19 pandemic.

The Littoral region, of which the city of Douala is the capital, is the most affected by the COVID 19 pandemic behind the Centre. In a press release quoted by ‘’Agence Cameroun Presse’’, the Governor of this region, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua announces emergency monitoring visits in the most visited public spaces. To reach the public in Douala and encourage their cooperation in the application of protective measures, the governor asks religious leaders and traditional chiefs to "take all measures at their level and ensure the strict application of distancing measures, hand washing and the systematic wearing of masks in their different communities”.

 
 

Lutte contre le terrorisme islamiste : vers un front commun entre le Cameroun et le Nigeria.

La visite à Yaoundé du général Lucky Irabor, chef d’état-major de l’armée nigériane, prépare une action conjointe contre le terrorisme entre le Cameroun et le Nigéria. Devant le Parlement, le ministre camerounais en charge de la Défense soulignait la volonté du Cameroun de resserrer sa coopération dans la lutte contre Boko Haram, l’insécurité dans les régions anglophones et dans la gestion des migrations qui y sont relatives.

Fight against Islamist terrorism: towards a common front between Cameroon and Nigeria.

The visit to Yaounde of General Lucky Irabor, chief of staff of the Nigerian army, prepares a joint action between Cameroon and Nigeria against terrorism. Before the parliament, the Cameroonian Minister in charge of Defence stressed Cameroon's desire to strengthen its cooperation in the fight against Boko Haram, insecurity in the Anglophone regions and in the management of related migrations.

 
 

Expansion bantoue : de nouvelles hypothèses émergent.

L’expansion bantoue est cette série de migrations opérées sur plus d’un millénaire par les populations « bantouphones » de l’Afrique de l’Ouest vers le centre et le sud en traversant la grande forêt équatoriale. La littérature sur cette migration est dense et très diversifiée. Les travaux de l’équipe de recherche du professeur Bostoen remettent en question les conclusions de ses prédécesseurs sur l’itinéraire et les facteurs de la migration bantoue. Son étude complète les réflexions existantes en apportant des renseignements sur les aspects d’ordre écologique et sanitaire qui auraient justifié le déplacement des Bantous vers le sud du continent. De ses premières conclusions, il estime qu’une révision de l’histoire du peuplement de la moitié sud du continent est nécessaire.

Bantu expansion: new hypothesis are emerging.

The Bantu expansion is this series of migrations operated over more than a millennium by the ‘’Bantuphone’’ populations from West Africa towards the center and the south, crossing the great equatorial forest. The literature on this migration is dense and very diverse. The work of Professor Bostoen's research team questions the findings of his predecessors on the route and push factors of Bantu migration. His study complements existing reflections by providing information on the ecological and health aspects that could have justified the displacement of the Bantu to the south of the continent. From his initial findings, he believes that a review of the settlement history of the southern part of the continent is needed.

 
 

Source religieuse

 
 

Caritas engagé dans la lutte contre la malnutrition dans les zones en crise.

Fabio Mussi est un religieux italien installé depuis 11 ans dans le diocèse de Yagoua dans la région de l’Etrême-Nord du Cameroun. Engagé auprès de Caritas, il emploie les graines et les feuilles de la plante moringa pour lutter contre la malnutrition  des enfants. Dans son action, il se dit motivé par l’encyclique 'Laudato si' du Pape François. Cette action s’inscrit dans une longue liste d’interventions des mouvements religieux dans la prise en charge des personnes en détresse et celles qui se retrouvent en situation de précarité du fait des conflits armés.

Caritas committed to the fight against malnutrition in crisis areas.

Fabio Mussi is an Italian religious leader who has been living for 11 years in the diocese of Yagoua in the Far North region of Cameroon. Engaged with Caritas, he uses the seeds and leaves of the moringa plant to fight children malnutrition. He says he is motivated in his action by the encyclical Laudato si 'of Pope Francis. This action is part of a long list of interventions by religious movements in the care of people in distress and those who find themselves in precarious situations as a result of armed conflicts.

 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Cameroun. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Cameroun. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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