Appels à la fin des violences/Nouvelles inquiétudes sur le repli identitaire/Divisions à l'Eglise Catholique ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / CAMEROUN – 20 août 2020
 
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La Commission Nationale de Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme au Cameroun revient sur le phénomène de repli identitaire et affiche ses inquiétudes. Plusieurs faits d’actualité récents attestent d’une remobilisation des groupes culturels en vue du renouvellement de revendications communautaristes à l’approche des élections régionales. De même, le discours de haine et des perceptions négatives entre groupes culturels s’amplifient dans la société malgré l’adoption de lois réprimant ces comportements.  Ce durcissement juridique n’ont pas éradiqué ces « menaces graves aux piliers de la paix et du vivre ensemble au Cameroun ».

De l’indignation née à la suite du meurtre survenu à Muyuka dans la Région du Sud-Ouest en fin la semaine dernière, l’on est passé à la demande de la fin de l’impunité, du renforcement de la protection des civils et l’adoption des sanctions à l’égard des auteurs de crimes dans le cadre de la crise qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. La société civile, les défenseurs des droits humains et certains hommes politiques estiment que de simples condamnations ne suffiront pas à faire baisser la courbe des violences ciblant les civils dans les zones en crise. Des actions concrètes pour favoriser une cessation des violences tout comme celles tendant à identifier et sanctionner les auteurs de crimes sont nécessaires.

Au sein de l’Église catholique, alors que la famille s’agrandit avec une nouvelle organisation religieuse, la pandémie COVID 19 fait apparaître une nouvelle ligne de fracture entre Samuel Kleda et Jean Mbarga, les archevêques de Douala et Yaoundé.


The National Commission for the Promotion of Bilingualism and Multiculturalism in Cameroon reexamines the phenomenon of identity fallback and displays its concerns. Several recent events show a remobilization of cultural groups with a view to renewing communitarian demands in the run-up to regional elections. Likewise, hate speech and negative perceptions between cultural groups are growing in society despite the adoption of laws punishing such behaviour. This legal tightening has not eradicated these "serious threats to the pillars of peace and living together in Cameroon".

From the outrage that arose following the murder in Muyuka in the South-West Region last week, we have moved to the demand for an end to impunity, the strengthening of the protection of civilians and the adoption of sanctions against the perpetrators of crimes in relation to the ongoing crisis in the North-West and South-West Regions of Cameroon. Civil society, human rights defenders and some politicians believe that simple condemnations will not lower the curve of violence targeting civilians in crisis areas. Concrete actions that tend to put an end to violence as well as those aiming at identifying and punishing the perpetrators of crimes are necessary.

Within the Catholic Church, as the family grows with a new religious organization, the COVID 19 pandemic reveals a new line of fracture between Samuel Kleda and Jean Mbarga, the archbishops of Douala and Yaoundé.
 
 

L'info phare - Source Médiatique

 
 

Repli identitaire, discours haineux : la lutte sera intensifiée.

La Commission Nationale de Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme soutient que plusieurs dérives cumulées fragilisent les piliers de la paix et du vivre-ensemble au Cameroun. Le repli identitaire exprimé à travers  des « mouvements de défense communautaire », la mobilisation des élites pour s’opposer à l’exploitation des ressources et des terres qu’elles estiment appartenir à leur domaine coutumier ou encore la résurgence des revendications de représentations née à la suite de l’annonce de la tenue prochaine des élections régionales inquiète les membres de la commission et son président. Ces faits d’actualité nourrissent des perceptions négatives entre les communautés qui composent le Cameroun, ce qui « constitue une menace à l’intégration nationale et au vivre ensemble harmonieux ». Des instruments juridiques condamnent tout  comportement ou discours tendant à « juger de la capacité ou de l’incapacité de l’autre, par rapport à ses origines ethniques ou tribales. ». Alors que des revendications communautaristes gagnaient l’ensemble du pays, devenant la mode au sein de chaque groupe et village, le Cameroun a procédé à l’adoption d’une loi pour contrer l’avancée du phénomène. Mais des mesures législatives et juridiques suffiront-elles à solutionner la question du repli identitaire au Cameroun ?

Identity fallback, hate speech: the fight will be intensified.

The National Commission for the Promotion of Bilingualism and Multiculturalism supports that several cumulative drifts weaken the pillars of peace and living together in Cameroon. The identity fallback expressed through "community defence movements", the mobilization of elites to oppose the exploitation of resources and lands which they consider to belong to their customary domain or the resurgence of demands for representations born after the announcement of the upcoming regional elections worries the members of the commission and its chairman. These events nourish negative perceptions between the communities that make up Cameroon, and "constitutes a threat to national integration and harmonious living together". Legal instruments condemn any behaviour or speech tending to "judge the capacity or incapacity of others in relation to their ethnic or tribal origins’’. As communitarian demands spread across the country, becoming fashionable within every group and village, Cameroon proceeded with the adoption of a law to counter the advancement of the phenomenon. But will legislative and legal measures solve the identity fallback problems in Cameroon?

 
 

Source société civile

 
 

L’indignation se poursuit après le meurtre d’une jeune femme dans la Région du Sud-Ouest.


A la suite de la vague de condamnations du meurtre de Confort Tumassang par des membres de groupes sécessionnistes, des acteurs de la société civile et politiques camerounais appellent à mettre définitivement fin aux exactions dont les populations sont victimes depuis le début de la crise anglophone. Soutenant que ce meurtre était un de trop, les parties en crise sont invitées à mettre un terme à la guerre qui crée des conditions favorables à de telles exactions. Un nouveau pic de violence a été atteint avec multiplication de ces meurtres diffusés au moyen des réseaux sociaux pour exercer une pression sur les populations civiles, leur imposer un comportement.   Si dans un point de presse le Ministre de la Communication, Porte parole du Gouvernement appelle les forces de défense à assurer la protection des civils, la fin de l’impunité pour ces crimes est un autre défi majeur à relever. Les exactions sur les civils discréditent le mouvement sécessionniste de plus en plus en divisé, dont certaines factions se rejettent la culpabilité des meurtres récents. Alors que le Gouvernement, soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Développement et les leaders religieux, mène une campagne pour l’adhésion des populations à son plan de reconstruction, les groupes séparatistes radicaux perdent leurs derniers soutiens après chaque meurtre et s’attirent à la fois les foudres de la population qu’ils estiment représenter, mais aussi celle de la communauté internationale. ‘Human Rights Watch’ appellent les Nations Unies et les partenaires internationaux du Cameroun à « imposer des sanctions ciblées contre les dirigeants séparatistes responsables de ces abus. ».

Outrage continues after the murder of a young woman in the South-West Region.

Following the wave of condemnations of the murder of Confort Tumassang by members of secessionist groups, Cameroonian civil society and political actors are calling for a definitive end to the atrocities targeting the population since the beginning of the Anglophone crisis. Arguing that this murder was enough, the conflicting parties are invited to put an end to the war which creates favourable conditions for such abuses. A new peak of violence has been reached with an increase in these murders broadcasted through social networks to exert pressure on the civilian populations and control how they behave. If in a press briefing the Minister of Communication and Spokesperson of the Government calls on the defence forces to ensure the protection of civilians, ending impunity for these crimes is another major challenge. The atrocities against civilians discredit the increasingly divided secessionist movements of which certain factions are blaming each other for the recent murders. While the Government, supported by the United Nations Development Program and religious leaders, is campaigning to create confidence and build trust to its reconstruction plan, radical separatist groups lose their last supports with each murder and attract both the wrath of the population they consider representing, but also that of the international community. Human Rights Watch is calling on the United Nations and Cameroon's international partners to "impose targeted sanctions against the separatist leaders responsible for these abuses.".

 
 

Source médiatique

 
 

Les images d’attaques dans le Nord-Ouest inspirent des artistes.


L’artiste Kobe Williams justifie ses récentes productions par l’expérience de Ntumbo dans la Région du Nord-Ouest du Cameroun. L’attaque de Ntumbo survenue au mois de février avait fait 14 victimes dont des femmes et des enfants. A travers ses œuvres, il souhaite agir pour les populations victimes d’actes de violence.

Images of attacks in the North-west inspire artists.


Artist Kobe Williams justifies his recent productions by Ntumbo's experience in the North-West Region of Cameroon. The Ntumbo attack in February claimed 14 lives, including women and children. Through his works, he wishes to act for populations victims of acts of violence.

 
 

Des Camerounaises marchent pour la paix dans les régions Anglophones.


Le Mouvement des femmes pour la paix et quatre autres organisations de la société civile ont organisé une marche pacifique pour la paix à Muyuka en réaction à l’assassinat de Confort Tumassang. Ladite marche a rassemblé plus une centaine de personnes. Les femmes et les enfants qui sont les catégories les plus touchées par les violences en cours constituent des voix à prendre en compte dans les négociations de sortie de crise. La participation effective des femmes est encore à réaliser dans la résolution de la crise anglophone.

Cameroonian women march for peace in the Anglophone regions.

The Women’s Peace Movement and four other civil society organizations staged a peaceful peace march in Muyuka in response to the assassination of Confort Tumassang. The said march gathered more than a hundred people. Women and children, who are the most affected categories by the ongoing violence, are voices to be taken into account in negotiations to end the crisis. The effective participation of women is still to be achieved in the resolution of the Anglophone crisis.

 
 

Au Cameroun, duel d’archevêques autour du Coronavirus.

Une nouvelle rivalité oppose Mgr Jean Mbarga et Mgr Samuel Kleda au sujet de l’état de la pandémie COVID 19 au Cameroun. Alors que le premier invite à l’observation des mesures barrières, le second clame sa victoire sur la pandémie actuelle après avoir soigné plusieurs milliers de patients. Celui-ci soutient que « la pandémie n’est plus une menace au Cameroun ».

En 2018, ‘International Crisis Group’ déplorait déjà l’effet néfaste de la division entre le clergé francophone et le clergé anglophone sur le rôle de l’Eglise catholique dans la résolution de la crise anglophone.

In Cameroon, archbishops' challenge over the Coronavirus.

A new rivalry opposes Bishop Jean Mbarga and Bishop Samuel Kleda over the state of the COVID 19 pandemic in Cameroon. While the first invites the observation of barrier measures, the second proclaims its victory over the current pandemic after having treated several thousand patients. He maintains that "the pandemic is no longer a threat in Cameroon".

In 2018, the ‘International Crisis Group’ already deplored the harmful effect of the division between the French-speaking and English-speaking clergy on the role of the Catholic Church in resolving the Anglophone crisis.


 
 

Source institutionnelle

 
 

Le paysage religieux au Cameroun s’enrichit d’une nouvelle organisation religieuse.

Par un décret datant du 18 août dernier, le Président de la République du Cameroun autorise l’association religieuse dénommée « Église Catholique Orthodoxe, Fraternité de la Sainte Famille de Nazareth ». Cet acte permet à cette église d’exercer ses activités en toute conformité avec la réglementation en vigueur en matière religieuse. Cette autorisation intervient alors que les débats sur la prolifération d’organisations religieuses exerçant en marge de la légalité est très animée dans la presse locale. Par le passé, le Gouvernement a lancé des actions dans le but d’amener les organisations religieuses et principalement les églises de réveil à régulariser leur situation. 

The religious landscape in Cameroon is enriched by a new religious organization.

By a decree dated August 18, the President of the Republic of Cameroon authorizes the religious association called "Orthodox Catholic Church, Fraternity of the Holy Family of Nazareth". This act allows this church to exercise its activities in compliance with the regulations in force in religious matters. This authorization comes at a time when, debates on the proliferation of religious organizations operating illegally are very animated in the local press. In the past, the Government took action to get religious organizations, and especially revival churches to regularize their situation.


 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Cameroun. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Cameroun. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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