Célébration de l'unité nationale / ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / CAMEROUN -
24 mai 2022
 
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Le 20 mai 2022 a été célébré dans un contexte particulier, marqué par la poursuite des conflits armés qui fragilisent le vivre ensemble dans plusieurs régions. Dans la région de l’Extrême-Nord, Boko Haram poursuit ses attaques et les effets de près de 10 années de guerre sont toujours présents. Toujours dans cette région, les conflits intercommunautaires qui ont resurgit en 2021 accroissent le nombre de déplacements forcés. À l’Est, les incursions de groupes rebelles centrafricains en territoire camerounais et les enlèvements contre rançon alimentent les suspicions et la méfiance entre les communautés d’accueil et les refugiés centrafricains. Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les groupes armés séparatistes ont tenté d’imposer une opération de “villes mortes” pour empêcher la célébration de l’unité nationale. Ces défis n’ébranlent pas la volonté parmi les camerounais de poursuivre l’entreprise de construction de leur unité. La réunification en 1961, puis l’unification de 1972 constituent un passé de plus en plus présent depuis la résurgence de la crise Anglophone et la 50ème édition de la fête de l’unité célébrée cette année a ouvert une fois de plus la voie à l’examen de la cohésion entre les différentes composantes de la société camerounaise.  


May 20, 2022 was celebrated in a particular context, marked by the continuation of armed conflicts which weaken living together in several regions. In the Far North region, Boko Haram continues its attacks and the effects of 10 years of war are still present. Also in this region, the inter-community conflicts that resurfaced in 2021 are increasing the number of forced displacements. In the East and in Adamawa, incursions by Central African rebel groups into Cameroonian territory and kidnappings for ransom are fuelling suspicion and mistrust between host communities and Central African refugees. In the North-West and South-West regions, armed separatist groups attempted to impose a “ghost town” operation to prevent the celebration of national unity. These challenges do not shake the will among Cameroonians to pursue the enterprise of building their unity. The reunification in 1961, then the unification of 1972 constitute an increasingly present past since the resurgence of the Anglophone crisis and the 50th edition of the celebration of unity celebrated this year once again opened the way to the examination of the cohesion between the different components of Cameroonian society.

 
 

Info Phare - Source médiatique

 
 

Célébration du cinquantenaire de l’unité

Le 20 mai 2022 a été célébré au Cameroun avec une parade présidée à Yaoundé par le Président de la République. Cette année, cette date a donné une nouvelle occasion aux camerounais de faire une évaluation de l’état de l’unité ou de la marche vers l’unité. Si l’unité territoriale du Cameroun, acquise par la réunification de 1961 est aujourd’hui contestée par un mouvement sécessionniste, les défis au vivre ensemble entre camerounais se font de plus en plus ressentir.

Celebration of the fiftieth anniversary of unity

May 20, 2022 was celebrated in Cameroon with a parade presided in Yaoundé by the President of the Republic. This year may 20 gave Cameroonians new opportunities to make an assessment of the state of unity or the march towards unity. If the territorial unity of Cameroon, acquired through the reunification of 1961 is today contested by a secessionist movement, the challenges to living together among Cameroonians are increasingly felt.

 
 

Sources médiatiques

 
 

Deux employés de Médecins Sans Frontières libérés

Accusés de soutenir les combattants séparatistes actifs dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des employés de l’ONG Médecins Sans Frontières ont été déférés devant la justice camerounaise. Arrêtés au mois de décembre, deux des membres de MSF incarcérés au Cameroun jouissent désormais d’une liberté provisoire. À la suite de ces arrestations, MSF avait annoncé la suspension de ses interventions dans la région du Sud-Ouest.

Two employees of Doctors Without Borders released

Accused of supporting separatist fighters active in the North-West and South-West regions, employees of the NGO Doctors Without Borders have been brought to justice in Cameroon. Arrested in December, two of the MSF members imprisoned in Cameroon now enjoy provisional release. Following these arrests, MSF announced the suspension of its operations in the South-West region.

 
 

La double perception de l’autochtonie au Cameroun

La déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ne propose aucune définition de peuple autochtone. Elle met l’accent sur « l'auto-identification en tant qu'autochtone »,  « considérée comme un critère fondamental ». La Déclaration fait en outre référence au droit des peuples autochtones de « déterminer leur propre identité ou appartenance conformément à leurs coutumes et traditions ». L’adoption de la déclaration répond à une préoccupation au sein des Nations Unies liée au fait que « les peuples autochtones ont subi des injustices historiques à cause, entre autres, de la colonisation et de la dépossession de leurs terres, territoires et ressources, ce qui les a empêchés d’exercer, notamment, leur droit au développement conformément à leurs propres besoins et intérêts ». Dans cet esprit, tous les peuples du Cameroun sont autochtones au sens de la déclaration. Mais prenant en compte les défis auxquels  sont confrontés les Pygmées et les Bororos (leur droit à contrôler leur propre développement sur la base de leurs propres valeurs, besoins et priorités ; une très faible représentation politique, un déficit d'accès aux services sociaux), ils sont les seuls reconnus comme peuples autochtones au sens de la déclaration de 2007.

The dual perception of indegenes in Cameroon

The United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples does not offer any definition of indigenous people. It emphasizes "self-identification as an indigenous person", "considered as a fundamental criterion". The Declaration further refers to the right of indigenous peoples to “determine their own identity or membership in accordance with their customs and traditions”. The adoption of the declaration responds to a concern within the United Nations that "indigenous peoples have suffered historical injustices through, among other things, colonization and dispossession of their lands, territories and resources, which has prevented them from exercising, in particular, their right to development in accordance with their own needs and interests”. In this spirit, all the peoples of Cameroon are indigenous in accordance with the declaration. But taking into account the challenges faced by Pygmies and Bororos (their right to control their own development based on their own values, needs and priorities; very weak political representation, lack of access to social services), they are the only ones recognized as indigenous peoples within the meaning of the 2007 declaration.

 
 

Garoua Boulaï : une localité symbole de la cohabitation entre camerounais et centrafricains

Garoua Boulaï est une localité de transit entre le Nord et le Sud du Cameroun. Elle abrite un grand nombre de réfugiés centrafricains, soit 7000 personnes regroupées au sein du camp de Gado Badzéré ou vivant dans la communauté. Les relations pacifiques entre ces réfugiés et les communautés d’accueil sont perturbées par les cas d’enlèvement de camerounais contre rançon et le développement du banditisme.

Garoua Boulaï: a locality symbol of the cohabitation between Cameroonians and Central Africans

Garoua Boulaï is a transit locality between the North and the South of Cameroon. It is home to the large number of Central African refugees, 7,000 people gathered in the Gado Badzéré camp or living in the community. Peaceful relations between these refugees and host communities are disrupted by cases of kidnapping of Cameroonians for ransom and the development of banditry.

 
 

Le HCR demande plus de soutien aux personnes déplacées dans l’Extrême-Nord

La compétition pour le contrôle et l’exploitation des ressources naturelles dégénère fréquemment en affrontements intercommunautaires dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Les affrontements enregistrés l’année dernière dans plusieurs localités de la région ont accru les déplacements vers le Tchad et d’autres localités du Cameroun. En août 2021, un autre affrontement entre éleveurs et pêcheurs-agriculteurs avait déjà entrainé le déplacement de plus de 20 000 personnes. En décembre 2021, d’autres affrontements faisaient plusieurs milliers de déplacés et de réfugiés. Le HCR apporte un appui aux déplacées et communautés d’accueil mais soutien également des initiatives en faveur de la réconciliation.

UNHCR calls for more support for displaced people in the Far North

Competition for the control and exploitation of natural resources frequently escalates into inter-community clashes in the Far North region of Cameroon. The clashes recorded last year in several localities in the region have increased displacements towards Chad and other localities in Cameroon. In August 2021, another clash between herders and fisher-farmers had already led to the displacement of more than 20,000 people. In December 2021, other clashes resulted in several thousand displaced persons and refugees. UNHCR provides support to displaced people and host communities but also supports initiatives for reconciliation.

 
 

Sources société civile

 
 

Flambée des violences contre les personnes LGBT selon HRW

L’ONG Human Rights Watch souligne « une flambée des violences contre les personnes LGBTI » qui « manquent de protection contre les attaques de bandes ». La loi camerounaise pénalise les « rapports consentis entre personnes du même sexe » et les sanctionne par des peines pouvant atteindre cinq ans de prison. Human Rights Watch a rapporté des arrestations et abus à l’encontre de personnes LGBT dans plusieurs villes entre 2021 et 2022. Rappelant constamment les instruments africains et internationaux des droits humains ratifiés par le Cameroun, HRW a proposé par le passé des pistes aux acteurs de la chaine de protection des droits humains pour protéger les personnes LGBT d’abus. Des cas d’abus contre les personnes LGBTI ont également été sanctionnés par les tribunaux camerounais.

Surge in violence against LGBT people according to HRW

The NGO Human Rights Watch highlights a "spike in violence against LGBTI people" who "lack protection against gang attacks". Cameroonian law penalizes “consensual same-sex relations” and punishes them with up to five years in prison. Human Rights Watch has reported arrests and abuses against LGBT people in several cities between 2021 and 2022. Constantly recalling the African and international human rights instruments ratified by Cameroon, HRW has in the past offered avenues to actors of the human rights protection chain to protect LGBT people from abuse. Cases of abuse against LGBTI people have also been sanctioned by Cameroonian courts.

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre du projet de Jumelage entre initiatives de lutte contre la désinformation regroupant l'Observatoire Pharos, Adisi-Cameroun et le Consortium des Journalistes centrafricains de lutte contre la désinformation (CJCLD) avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of as part of the project of Twinning of initiatives against disinformation alongside Adisi-Cameroun and the Consortium of central africans journalists to fight against disinformation. This project is supported by the Organisation internationale de la Fracnophonie (OIF).It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
 
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Avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie