Condamnations du massacre d'écoliers dans une école de Kumba /Manifestions de la sociéte civile et des religieux face aux tueries contre les civils dans le cadre de la crise anglophone/ Réaction au message du pape François sur l'union libre pour tous ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / CAMEROUN – 29 octobre 2020
 
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Une attaque armée contre une école primaire de la ville de Kumba a fait huit morts et treize blessés graves parmi les écoliers. Si l’attaque n’a pas été revendiquée jusqu’à ce jour, les yeux se tournent vers les groupes armés séparatistes qui souhaitent imposer un boycott complet des écoles pour accentuer la pression sur le Gouvernement. Plusieurs raisons peuvent conduire à cette piste. La crise actuelle était au départ une crise populaire conduite par des avocats et des enseignants avec le soutien d’une bonne partie de la population des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Avec la militarisation de la crise, les groupes armés sécessionnistes ont réussi à imposer la fermeture d’une bonne partie des écoles dans les deux Régions anglophones. Alors que la bataille militaire tourne progressivement en leur défaveur et que son coût économique devient insoutenable, les groupes armés ont également beaucoup perdu sur le plan politique avec les nombreuses exactions qu’ils ont accumulées avec le temps. Ils perdent progressivement le contrôle des écoles ayant servi de moyen de guerre car les taux de fréquentation ont considérablement évolué depuis la rentrée du 5 octobre 2020. Cette attaque est perçue comme des représailles contre les populations qui ont désormais choisi d’assurer l’éducation de leurs enfants.

L’attaque de samedi a été suivie par une vague de dénonciations enregistrées dans toutes les Régions du pays. Cette attaque a également été condamnée par l’Organisation des Nations Unies et les ONG internationales actives sur le terrain.

Les camerounais réagissent au message du pape François sur l’union civile pour les homosexuels. Plusieurs leaders et croyants appellent au boycott de l’Église catholique. Dans un tout autre registre, l’Église catholique s’oppose au vaccin contre le cancer du col de l’utérus au sein de ses écoles et de ses centres de santé.

Une publicité sur les crèmes éclaircissantes interdite pour utilisation de propos racistes.



An armed attack on a primary school in the town of Kumba left eight schoolchildren dead and thirteen seriously injured. While the attack has not yet been claimed, all eyes are on armed separatist groups who want to impose a full boycott of schools to increase pressure on the government. Several reasons can lead to lean towards this track. The current crisis started out as a popular crisis led by lawyers and teachers with the support of a large part of the population. With the militarization of the crisis, the secessionist armed groups succeeded in forcing the closure of a large number of schools in the two Anglophone regions. While the military battle gradually turns against them, and its economic cost becoming unbearable, the armed groups have also lost a lot politically with the many abuses they have committed. Even less favourable, they are losing control over the schools that have served as a means of warfare, as attendance improved considerably since the start of the school year on October 5, 2020. This attack is seen as reprisals against the populations who have now chosen to ensure the education of their children.

Saturday's attack was followed by a wave of denunciations recorded in all parts of the country. This attack was also condemned by the United Nations and non-governmental organizations.

Cameroonians react to Pope Francis' message on civil union for gays. Some religious leaders and believers call to boycott catholic churches. On a different area the Catholic Church opposes the vaccine against cervical cancer in her schools and health centers.

An advertisement on lightening creams banned for using racist remarks.
 
 

L'info phare - Source institutionnelle

 
 

L’ONU condamne l’attaque contre une école qui a tué huit enfants.

À la suite de l’attaque survenue le 24 octobre dernier à l’Académie Internationale bilingue  Mère Francisca à Kumba, l’Organisation des Nations Unies condamne ce qui « peut constituer un crime contre l’humanité si elle [la violence] est prouvée par un tribunal ». Cette nouvelle attaque contre un établissement scolaire a fait huit morts parmi les écoliers et treize blessés graves. La Directrice générale de l’UNESCO et le coordinateur Humanitaire du Cameroun ont fermement condamné cette attaque qui survient trois semaines seulement après la reprise de l’école. Le Secrétaire Général des Nations Unies rappelle au Gouvernement et aux groupes sécessionnistes d’observer son appel au cessez-le-feu mondial.

The UN condemns the attack on a school that killed eight children.

Following the attack on October 24 at the bilingual Mother Francisca International Academy in Kumba, the United Nations condemns what "may constitute a crime against humanity if proven by a court". This new attack on a school has left eight schoolchildren dead and thirteen seriously injured. The Director-General of UNESCO and the Humanitarian Coordinator in Cameroon strongly condemned the attack which came three weeks after school resumption. The United Nations Secretary-General reminds both sides to heed his call for a global ceasefire.

 
 

Source médiatique

 
 

Des marches de protestation à Kumba contre l’attaque des écoliers.

Après l’attaque de Kumba, plusieurs dizaines de personnes se sont mobilisées pour réagir au massacre de huit enfants dans une école primaire. Des manifestations ont également été organisées dans les villes de Yaoundé, Douala, Bafoussam Ngaoundéré ainsi que dans plusieurs autres localités situées dans les autres Régions du Cameroun.

Demonstrations in Kumba against the attack on schoolchildren.

After the attack on Kumba, dozens of people mobilized to say no to the massacre of eight children in a primary school. Demonstrations were also organized in the cities of Yaoundé, Douala, Bafoussam Ngaoundere, as well as in several other localities of other regions of Cameroon.

 
 

Une publicité jugée raciste interdite.

Une agence de produits cosmétiques s’est vue imposer le retrait de ses affiches et messages publicitaires jugés racistes par le Gouvernement. En effet, une publicité de crèmes blanchissantes, accusée de dévaloriser les individus à la peau noire, a été jugée contraire à la loi régissant la publicité au Cameroun. Cette loi stipule que « les messages publicitaires doivent être exempts de toute discrimination raciale ».

Advertising deemed racist prohibited.

A cosmetics agency has been forced to remove its posters and advertising messages deemed racist by the Government. Indeed, an advertisement of whitening creams, accused devaluing those with black skin was deemed contrary to the law governing advertisement in Cameroon. This law stipulates that “advertising messages must be free from any racial discrimination”.

 
 

Le massacre des enfants de Kumba relance le débat sur la résolution du conflit dans les Régions anglophone.

Jeune Afrique présente les divisions entre les leaders politiques au sujet de l’approche à adopter pour ramener la paix dans les Régions anglophones. Après le massacre des enfants de Kumba samedi dernier, plusieurs leaders politiques se sont prononcés sur la résolution de la crise en cours. Alors que certains fustigent l’option militaire, d’autres appellent à plus de fermeté face à la violence des groupes armés séparatistes.

The massacre of the children of Kumba revives the debate on the resolution of the conflict in the Anglophone regions.

‘Jeune Afrique’ presents the divides among political leaders about the approach to bring back peace to the Anglophone regions. After the massacre of children in Kumba last Saturday, several political leaders spoke out on the resolution of the current crisis. While some criticize the military option, others call for more firmness in the face of violence by armed separatist groups.

 
 

Les chrétiens camerounais font le procès du pape François

Après un message   en faveur de l'union civile des personnes homosexuelles, plusieurs Camerounais ont appelé au boycott de l’Église catholique romaine. Des leaders religieux et croyants camerounais ont réagi aux propos du pape François. Le pasteur protestant Aimé Césaire Zok de Ngaoundéré se dit disposé à « opposer à Rome une lecture biblique authentique ».

Cameroonian Christians sue the Pope Francis

After a message in favour of civil unions for homosexual people, several Cameroonians called for a boycott of the Roman Catholic Church. Some Cameroonian religious leaders and believers reacted to Pope Francis' words. The Protestant pastor Aimé Césaire Zok from Ngaoundéré, say they are prepared to ‘’oppose Rome with an authentic biblical reading’’.

 
 

Opposition entre l’Église et le Gouvernement au sujet du vaccin contre le cancer du col de l’utérus.

Ayant interdit l’application du vaccin contre le cancer du col de l’utérus au sein de ses structures sanitaires et ses établissements scolaires, le diocèse d’Obala rejette l’efficacité du Gardasil présenté par le Gouvernement comme essentiel à la prévention. Le Gouvernement quant à lui invite les Camerounais « à prendre avec discernement toutes les campagnes menées contre la vaccination au Cameroun ».

Opposition between Church and Government over cervical cancer vaccine.

Having banned the application of the vaccine against cervical cancer in its health structures and schools, the Diocese of Obala rejects the effectiveness of Gardasil presented by the government as essential for prevention. The government on its part invites Cameroonians "to take with discernment all the campaigns against vaccination in Cameroon."

 
 

Source religieuse

 
 

L’évêque de Kumba dénonce le massacre d’écoliers dans son diocèse.

Mgr Agapitus Nfon, évêque de Kumba s’indigne après la tuerie perpétrée le 24 octobre 2020 dans son diocèse de compétence. Il appelle à agir pour mettre un terme aux assassinats de civils dans les Régions anglophones.

The Bishop of Kumba denounces the massacre of schoolchildren in his diocese.

Bishop Agapitus Nfon, Bishop of Kumba is outraged after the killing perpetrated on October 24, 2020 in his diocese of jurisdiction. He calls for action to put an end to the killings of civilians in the Anglophone regions.

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Cameroun. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Cameroun. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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