Abolition de la peine de mort / Révision constitutionnelle / situation sécuritaire ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / CENTRAFRIQUE -
1er juin 2022
 
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La République Centrafricaine abolit la peine de mort et se positionne parmi les pays dans lesquels la peine capitale ne pourra plus être prononcée contre un détenu jugé coupable, quel que soit le crime commis. Après le vote du parlement, un décret de promulgation du président Touadera officialisera cette démarche.

La poursuite des combats entre les forces armées centrafricaines et les groupes rebelles s’intensifient dans le Sud-Ouest du pays, accentue les défis de protection des civils et réduit l’impact des actions pour limiter la circulation des armes. Le projet de révision constitutionnelle déposé à l’Assemblée nationale alimente une nouvelle polémique sur les intentions du camp présidentiel et peut dégrader davantage la situation sécuritaire dans le pays.

Les acteurs locaux et internationaux renforcent leur engagement pour la paix et la cohésion sociale mais la levée de verrou sur la limitation des mandats présidentiels peut handicaper le processus de paix dans le pays et occasionner un nouveau regain de violence.  La société civile, les acteurs internationaux et le gouvernement, renforcent leurs initiatives en faveur de la protection des victimes d’abus et pour limiter la circulation des armes légères et de petits calibres.


The Central African Republic abolishes the death penalty and positions itself among the countries in which the death penalty can no longer be imposed on a prisoner found guilty, regardless of the crime committed. After the vote of the parliament, a decree of promulgation by President Touadera will formalize this approach.
The ongoing fighting between the Central African armed forces and rebel groups is intensifying in the south-west of the country, accentuating the challenges of protecting civilians and reducing the impact of actions to limit the circulation of weapons. The draft constitutional revision tabled in the National Assembly is fueling a new controversy over the intentions of the presidential camp and may further deteriorate the security situation in the country.

Local and international actors are strengthening their commitment to peace and social cohesion, but the lifting of the limitation of presidential terms may have a negative impact on peace process in the country and cause a new upsurge in violence. Civil society, international actors and the government are stepping up their initiatives to protect victims of abuse and to limit the circulation of small arms and light weapons.

 
 

L'info phare - Source religieuse et médiatique

 
 

Le parlement centrafricain adopte l’abolition de la peine de mort

Le président de l’Assemblée nationale a annoncé le vote d’une loi sur l’abolition de la peine de mort en Centrafrique. La peine de mort était encore en vigueur en Centrafrique mais les dernières exécutions datent de 1981. Avant même la promulgation de la loi par le Président de la République Centrafricaine, cette décision de l’Assemblée Nationale est jugée satisfaisante par les défenseurs des droits de l’homme et place le pays parmi les États africains ayant aboli la peine de mort. D’autres formes de violation de droits de l’homme persistent dans le pays avec la poursuite des affrontements armés entre les rebelles et les forces armées.

The Central African Parliament adopts the abolition of the death penalty

The President of the National Assembly announced the law on the abolition of the death penalty in the Central African Republic was passed. The death penalty was still in force in the Central African Republic, but the last executions occurred in 1981. Even before the promulgation of the law by the President of the Central African Republic, this decision of the National Assembly is considered satisfactory by rights groups and places the country among the African states that have abolished the death penalty. Other forms of human rights violations persist in the country with the continuation of armed clashes between the rebels and the armed forces.

 
 

Sources médiatiques

 
 

L’armée gagne du terrain face aux rebelles

Les forces armées Centrafricaines ont repoussé les combattants de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de la ville de Nzacko dans le Sud-Ouest du pays. Cette ville située au cœur d’une région minière est longtemps restée sous le contrôle de groupes rebelles qui y exploitaient les ressources naturelles pour financer leurs activités.

The army is gaining ground against the rebels

The Central African armed forces pushed back the fighters of the Coalition of Patriots for Change (CPC) from the town of Nzacko in the south-west of the country. This city located at the heart of a mining region has long remained under the control of rebel groups who exploited the natural resources there to fund their activities.

 
 

Une campagne nationale de sensibilisation sur la prolifération des armes légères et de petit calibre

Lancée le 22 mai dernier à Bangui par la commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres, cette campagne visait à susciter une prise de conscience pour une remise volontaire des armes encore détenues par les populations civiles. La circulation et le trafic illégal des armes continuent d’alimenter la crise centrafricaine.

A national awareness campaign on the proliferation of small arms and light weapons

Launched on May 22 in Bangui by the National Commission for the Fight against the Proliferation of Small Arms and Light Weapons, this campaign aimed to raise awareness for the voluntary surrender of weapons still held by civilian populations. The circulation and illegal trafficking of arms continue to fuel the Central African crisis.

 
 

Une nouvelle station Radio de type confessionnelle à Bangui

Le Haut conseil de la communication en Centrafrique autorise la création et l’exploitation de « La Voix de l’Islam », une station radio de type confessionnelle. Promue par l’Imam Omar Ngoni-Boukar. Cette station radio se donne pour objectif d’ « informer et de sensibiliser les populations de Bangui sur la mission de l’Islam et de développer la cohésion sociale ». Cette radio confessionnelle agira dans un contexte marqué par la propagation des fausses nouvelles et l’agitation de la fibre culturelle et religieuse pour alimenter les violences intercommunautaires.

A new faith-based radio station in Bangui

The High Council for Communication in the Central African Republic authorizes the creation and operation of “La Voix de l’Islam”, a denominational radio station. Promoted by Imam Omar Ngoni-Boukar, this radio station aims to “inform and sensitize the populations of Bangui on the mission of Islam and to develop social cohesion”. This denominational radio will act in a context marked by the spread of fake news and the use of cultural and religious identity to fuel inter-community violence.

 
 

8 militaires tués dans des affrontements avec la Coalition des Patriotes pour le Changement

Les affrontements entre les groupes rebelles et les forces armées centrafricaines se poursuivent dans plusieurs régions du pays. Dans les affrontements survenus la semaine dernière à Nzacko, 8 membres des forces armées centrafricaines ont perdu la vie dans l’attaque de leur base. L’activité des rebelles dans la région avait considérablement dégradé la situation sécuritaire et alimentait la peur au sein de la population. En plus de l’exploitation des minerais de diamant ils ont imposé le racket sur les populations civiles pour financer leurs activités.

8 soldiers killed in clashes with the Coalition of Patriots for Change

Clashes between rebel groups and the Central African armed forces continue in several regions of the country. In the clashes that took place last week in Nzacko, 8 members of the Central African armed forces lost their lives when their base was targeted. Rebel activity in the region had considerably deteriorated the security situation and fuelled fear among the population. In addition to the exploitation of diamond ores, they imposed racketeering on the civilian populations to secure funding for their activities.

 
 

Sources société civile

 
 

Révision constitutionnelle : le « troisième mandat » fait débat en Centrafrique

Depuis le dialogue républicain, l’opposition et la société civile soupçonne le parti au pouvoir de proposer une modification constitutionnelle pour créer des conditions pour un troisième mandat au profit du Président Touadéra. Le projet de loi sur la modification constitutionnelle déposé à l’Assemblée Nationale relance la polémique sur les intentions du parti au Pouvoir.  Ce projet vise la modification des articles 35, 36, 69 et 73 et l’abrogation des articles 10, 11, 12, 14, et 15. Selon la constitution de 2016 en vigueur « sont expressément exclus de la révision, la forme républicaine, et laïque de l’État, le nombre et la durée des mandats présidentiels, les incompatibilités aux fonctions de président de la République ».

Constitutional reform: the "third term" is debated in the Central African Republic

Since the Republican dialogue, the opposition and civil society suspect the ruling party of proposing a constitutional amendment to create conditions for a third term in favour of President Touadera. The bill on the constitutional amendment tabled in the National Assembly revives the controversy over the intentions of the rulling party. This project aims to modify articles 35, 36, 69 and 73 and repeal articles 10, 11, 12, 14, and 15. According to the 2016 constitution in force “are expressly excluded from the revision, the republican form, and secularism of the State, the number and duration of presidential mandates, incompatibilities with the office of President of the Republic".

 
 

La MINUSCA et la société civile en campagne contre les violences basées sur le genre

Le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme et l’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression faites aux femmes et enfants (UMIRR) ont lancé une campagne de sensibilisation contre les violences basées sur le genre en Centrafrique. Cette campagne soutenue par la MINUSCA intervient dans un contexte où le conflit armé en cours dans le pays exacerbe les violences basées sur le genre dans plusieurs régions. Le nombre de plaintes liées aux violences basées sur le genre demeure élevé dans le pays.

MINUSCA and civil society campaign against gender-based violence

The Network of Journalists for Human Rights and the Mixed Unit for Rapid Intervention and Repression against Women and Children (UMIRR) have launched an awareness campaign against gender-based violence in the Central African Republic. This campaign supported by MINUSCA comes in a context where the ongoing armed conflict in the country is exacerbating gender-based violence in many regions. The number of complaints related to gender-based violence remains high in the country.

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre du projet de Jumelage entre initiatives de lutte contre la désinformation avec Adisi-Cameroun et le Consortium des Journalistes centrafricains de lutte contre la désinformation (CJCLD) avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

 
 
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Avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie

 
 
Un rapport des Nations Unies sur les Droits de l'Homme met en relief 13 années de violence et d'impunité en RCA

Le rapport Mapping du Bureau des droits de l'homme des Nations Unies et de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA)* documente des violations graves du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises par des forces gouvernementales successives et divers groupes armés locaux et étrangers, ainsi que par des forces de défense internationales et étrangères. Plus de 620 incidents et exactions y sont décrits en détail. Parmi les axes d'enquête prioritaires identifiés par le document pour guider le travail du Procureur de la Cour Pénale Spéciale (CPS) figurent les attaques ciblant les personnes sur la base de leur appartenance ethnique ou religieuse. Le rapport affirme ainsi « La persécution basée sur l’appartenance religieuse était une forme de violation extrême liée au conflit et elle a laissé des marques profondes sur la société centrafricaine. Il serait important d’en identifier les planificateurs et organisateurs ».

UN report on human rights highlights 13 years of violence and impunity in CAR

The Mapping report of the United Nations Human Rights Office and the United Nations Mission in the Central African Republic (MINUSCA) documents serious violations of international human rights law and international humanitarian law by armed forces and various local and foreign armed groups, as well as by international and foreign defense forces. More than 620 incidents and abuses are precisely documented. Among the priority areas of investigation identified in the document to guide the work of the Prosecutor of the Special Criminal Court (SPC) are the ethnic and religious based attacks . According to the report, « religious based persecution was a form of extreme violation linked to the conflict and left deep marks on Central African society. It would be important to identify its planners and organizers ».