Installation du Conseil des imams de France du CFCM reportée / Affrontements entre migrants et forces de l'ordre à Calais ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS - FRANCE
05 janvier 2022
 
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Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé le report de l’installation de son Conseil national des imams en raison de la détérioration de la situation sanitaire. En effet, ses membres ne souhaitaient pas organiser une réunion de plus de 500 personnes dans le contexte sanitaire actuel. Ce report n’est pourtant pas à l’avantage du CFCM, pris dans la tourmente depuis que le ministre de l’Intérieur a annoncé que cette instance n’était plus l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. Son concurrent direct, à savoir le rassemblement sous l’égide de la Grande mosquée de Paris de trois fédérations anciennement membres du CFCM, a lancé depuis le 21 novembre dernier son propre Conseil national des imams. Il était ainsi attendu qu’en réponse le CFCM lance rapidement le sien.

La situation se tend de nouveau à Calais entre les forces de l’ordre et les personnes migrantes. Lors du démantèlement d’un des campements le 30 décembre, les policiers et gendarmes ont en effet refusé aux migrants l’accès à la zone pour qu’ils puissent récupérer leurs effets personnels, pourtant prévue par le protocole. Ce refus a engendré des violences, avec de nombreux blessés. La question de l’accès aux affaires des migrants fait débat depuis que plusieurs associations ont prouvé qu’elles étaient souvent détruites par les forces de l’ordre au moment des démantèlements.

The French Council of the Muslim Faith (CFCM) announced the postponement of the installation of its National Council of Imams due to the deteriorating health situation. Indeed, its members did not wish to organise a meeting of more than 500 people in the current health context. However, this postponement is not to the advantage of the CFCM, which has been caught in the turmoil since the Minister of the Interior announced that this body was no longer the privileged interlocutor of the public authorities. Its direct competitor, the gathering under the aegis of the Grand Mosque of Paris of three federations formerly members of the CFCM, launched its own National Council of Imams on 21 November. It was thus expected that the CFCM would quickly launch its own in response.

The situation in Calais is again tense between the police and migrants. During the dismantling of one of the camps on 30 December, the police and gendarmes refused the migrants access to the area so that they could collect their personal belongings, even though this was provided for in the protocol. This refusal led to violence, with many people injured. The issue of access to migrants' belongings has been debated since several associations have shown that they were often destroyed by the police during dismantling operations.

 
 

L'info phare - source médiatique

 
 

L'installation d'un conseil national des imams du CFCM reportée, en raison de la crise sanitaire

Le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a annoncé le nouveau report de la création du Conseil national des imams qui était prévue le dimanche 9 janvier. En cause, la détérioration de la situation sanitaire rendant pour le CFCM difficile de tenir une réunion de lancement avec plus de 500 participants.

Installation of a CFCM national council of imams postponed due to the health crisis

The President of the CFCM, Mohammed Moussaoui, has announced the further postponement of the creation of the National Council of Imams, which was scheduled for Sunday 9 January. The reason is the deteriorating health situation which makes it difficult for the CFCM to hold a launch meeting with more than 500 participants.

 
 

Source médiatique

 
 

À Calais, des affrontements entre migrants et forces de l’ordre

À Calais, le contexte est de nouveau tendu depuis quelques jours. En effet, jeudi 30 décembre, le démantèlement de l'un des campements de personnes migrantes par les forces de l’ordre a dégénéré. De tels démantèlements sont menés par la police tous les deux jours afin d’éviter la constitution d’un nouveau bidonville. Ce jour-là, le protocole qui prévoyait de permettre aux personnes migrantes de récupérer leurs affaires n’aurait pas été respecté, selon plusieurs associations de défense de leurs droits. Le refus des forces de l’ordre a provoqué des affrontements avec ces personnes. On dénombre de nombreux blessés aussi bien parmi les les forces de l’ordre que les migrants. Ces tensions se retrouvent aussi entre la population locale et les personnes migrantes. Le lendemain, un groupe d’Erythréens sous l’emprise de l’alcool aurait insulté puis passé à tabac un Calaisien, et le frère de ce dernier a ensuite foncé en voiture sur ce groupe et aurait roulé sur un Erythréen dont le pronostic vital est engagé.

Professor suspended at IEP Grenoble: "a formal error", regrets Jean-Michel Blanquer

In Calais, the context has been tense again for a few days. Indeed, on Thursday 30 December, the dismantling of one of the migrant camps by the police degenerated. Such dismantling is carried out by the police every two days in order to avoid the creation of a new shantytown. On this day, the protocol which provided for allowing migrants to recover their belongings was not respected, according to several associations defending their rights. The refusal of the forces of order provoked confrontations with these people. Many people were injured, both among the police and the migrants. These tensions are also found between the local population and the migrants. The next day, a group of Eritreans under the influence of alcohol insulted and then beat up a Calaisian, and the latter's brother then drove his car into this group and ran over an Eritrean whose prognosis is vital.

 
 

Les musulmans sont-ils fâchés avec le Nouvel An ?

Le rappeur Maitre Gims s’est dit exaspéré sur les réseaux sociaux qu’on lui fête un joyeux anniversaire ou un bon nouvel an, étant donné que ces deux fêtes n’auraient selon lui pas de place dans la religion musulmane qu’il pratique. Cette déclaration, devenue rapidement virale, a été reprise par l’extrême droite comme un signe du radicalisme musulman, mais aussi critiquée par de nombreux internautes musulmans ne se reconnaissant pas du tout dans ce discours. Pour Omero Marongiu-Perria, sociologue des religions, ce sujet de la fête du Nouvel An n’est un débat qu’au sein des cercles les plus conservateurs de l’islam ; il affirme même que chez les salafistes, il s’agit d’un sujet périphérique.

Are Muslims angry with the New Year?

The rapper Maitre Gims said on social networks that he was exasperated by the fact that he was celebrated a happy birthday or a happy new year, as these two holidays would have no place in the Muslim religion that he practices. This statement, which quickly went viral, was taken up by the far right as a sign of Muslim radicalism, but also criticised by many Muslim internet users who did not recognise themselves at all in this discourse. For Omero Marongiu-Perria, a sociologist of religions, the subject of the New Year's Eve celebration is only a debate within the most conservative circles of Islam; he even claims that among Salafists, it is a peripheral issue.

 
 

Covid-19 : dans les synagogues, le retour des restrictions sanitaires

Le Consistoire central a annoncé, mercredi 29 décembre, la mise en place de mesures restrictives au sein des synagogues afin de lutter contre la propagation du Covid-19. La principale mesure porte sur le kiddouch – apéritif partagé à l’issue de l’office du samedi matin – et les buffets qui seront suspendus. Quant aux repas liés aux événements familiaux comme les bar-mitsva ou azkara, ils devront se tenir en extérieur. L’objectif de ces restrictions est de limiter les temps où le masque est retiré.

Covid-19 : dans les synagogues, le retour des restrictions sanitaires

The Central Consistory announced on Wednesday 29 December that restrictive measures would be introduced in synagogues to combat the spread of Covid-19. The main measure concerns the kiddush - an aperitif shared after the Saturday morning service - and buffets, which will be suspended. As for meals related to family events such as bar mitzvahs or azkara, they will have to be held outside. The aim of these restrictions is to limit the time when the mask is removed.

 
 

La fausse main tendue par Éric Zemmour aux musulmans pour l’élection présidentielle 2022

Condamné deux fois pour provocation à la discrimination raciale et à la haine religieuse, Éric Zemmour, candidat à l’élection présidentielle, a cherché à assurer aux musulmans français qu’il serait aussi leur président le 30 novembre dernier sur le plateau du Journal télévisé de TF1. Cette déclaration a surpris, étant donné qu’il a longtemps affirmé que l’islam était incompatible avec la République française. En effet, toujours lors de son passage à TF1, il a voulu distinguer les musulmans de l’islam, et a appelé ces derniers à « renoncer à leur pratique de l’islam ». Une manière selon lui, de « tendre la main » aux musulmans français, analysée dans cet article du Monde.

The false hand extended by Éric Zemmour to Muslims for the 2022 presidential election

Twice convicted of incitement to racial discrimination and religious hatred, presidential candidate Éric Zemmour sought to assure French Muslims that he would also be their president on 30 November on the set of TF1's Journal télévisé. This statement came as a surprise, given that he has long claimed that Islam is incompatible with the French Republic. Indeed, still during his appearance on TF1, he wanted to distinguish Muslims from Islam, and called on the latter to "renounce their practice of Islam". According to him, this was a way of "reaching out" to French Muslims, analysed in this article in Le Monde.

 
 

Gérald Darmanin dénonce des actes anti-musulmans en Mayenne et en Isère

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé le mardi 28 décembre sur Twitter des « actes odieux contraires aux valeurs de la République » après « la dégradation de la salle de prière de La Mure, en Isère » et la découverte d’« inscriptions antimusulmans dans les rues de Château-Gontier-sur-Mayenne ».

Gérald Darmanin denounces anti-Muslim acts in Mayenne and Isère

The Minister of the Interior, Gérald Darmanin, denounced on Tuesday 28 December on Twitter "odious acts contrary to the values of the Republic" after "the degradation of the prayer hall in La Mure, in Isère" and the discovery of "anti-Muslim inscriptions in the streets of Château-Gontier-sur-Mayenne".

 
 

Source confessionnelle

 
 

Mgr Wintzer : « Le cléricalisme est une théologie »

Dans cette tribune, Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, réfléchit sur le cléricalisme désigné en 2018 comme un mal par le Pape François et de nouveau pointé du doigts par les récentes révélations sur les abus sexuels commis au sein de l’Église catholique française. Selon lui, la source de ce mal qu’est le cléricalisme est une mauvaise lecture de la religion catholique par laquelle, au lieu du Dieu de la Bible qui se remet aux mains des hommes via Jésus, le cléricalisme voit un Dieu absolu « qui a réponse à tout, qui résout les problèmes comme par magie ».

Bishop Wintzer: "Clericalism is a theology"

In this article, Archbishop Pascal Wintzer of Poitiers reflects on clericalism, which was designated as an evil by Pope Francis in 2018 and which has been singled out again by the recent revelations of sexual abuse in the French Catholic Church. According to him, the source of this evil, clericalism, is a misreading of the Catholic religion whereby, instead of the God of the Bible who puts himself in the hands of men via Jesus, clericalism sees an absolute God "who has the answer to everything, who solves problems as if by magic".

 
 

Source société civile

 
 

Alain Policar : « Le mot “woke” a été transformé en instrument d’occultation des discriminations raciales »

Le sociologue Alain Policar revient sur le principe « d’indifférence à la couleur » portée par la République comme fondement de son égalitarisme. Il se demande ainsi si ce principe ne revient pas à accepter la perpétuation d’injustices. Pour lui, le « wokisme » aurait pour fonction originelle de réfléchir à ces injustices et à comment un État indifférent au corps de ses concitoyens entretient des institutions racialement oppressives. Un fait qui ne saurait être nié selon lui au vu de la persistance de discriminations qui ont été démontrées par des études.  Aujourd’hui, pourtant, être « woke » est devenu une formule péjorative qui cible les militants antiracistes, féministes, LGBT ou même écologistes, alors même que ce mouvement revient selon lui à approfondir des principes démocratiques.

Alain Policar: "The word 'woke' has been transformed into a tool to hide racial discrimination"

The sociologist Alain Policar revisits the principle of "indifference to colour" held by the Republic as the basis of its egalitarianism. He wonders whether this principle does not amount to accepting the perpetuation of injustices. For him, the original function of 'wokism' would be to reflect on these injustices and on how a state indifferent to the bodies of its citizens maintains racially oppressive institutions. A fact that cannot be denied, according to him, given the persistence of discrimination that has been demonstrated by studies.  Today, however, being 'woke' has become a pejorative term that targets anti-racist, feminist, LGBT or even environmental activists, even though this movement, according to him, is about deepening democratic principles.

 
 

La pensée « woke » ou la « tyrannie des minorités » pour Michel Onfray

Le sociologue Alain Policar revient sur le principe « d’indifférence à la couleur » portée par la République comme fondement de son égalitarisme. Il se demande ainsi si ce principe ne revient pas à accepter la perpétuation d’injustices. Pour lui, le « wokisme » aurait pour fonction originelle de réfléchir à ces injustices et à comment un État indifférent au corps de ses concitoyens entretient des institutions racialement oppressives. Un fait qui ne saurait être nié selon lui au vu de la persistance de discriminations qui ont été démontrées par des études.  Aujourd’hui, pourtant, être « woke » est devenu une formule péjorative qui cible les militants antiracistes, féministes, LGBT ou même écologistes, alors même que ce mouvement revient selon lui à approfondir des principes démocratiques.

The "woke" thought or the "tyranny of minorities" for Michel Onfray

The sociologist Alain Policar revisits the principle of "indifference to colour" held by the Republic as the basis of its egalitarianism. He wonders whether this principle does not amount to accepting the perpetuation of injustices. For him, the original function of 'wokism' would be to reflect on these injustices and on how a state indifferent to the bodies of its citizens maintains racially oppressive institutions. A fact that cannot be denied, according to him, given the persistence of discrimination that has been demonstrated by studies.  Today, however, being 'woke' has become a pejorative term that targets anti-racist, feminist, LGBT or even environmental activists, even though this movement, according to him, is about deepening democratic principles.

 
 

Source académique

 
 

Djihadisme en France : « Deux tiers des détenus pour terrorisme ont vécu un choc moral sur Internet »

Les politologues Xavier Crettiez et Nathalie Duclos, ainsi que le sociologue Roman Sèze, ont mené une étude sur les hommes incarcérés pour terrorisme islamiste avec l’aide de Jennifer Boirot, substitut du procureur au tribunal de Nancy. L’étude distingue sept profils de djihadistes français. Des points communs relieraient ces profils : une radicalisation sur internet, un milieu urbain, une famille plutôt stable, la précarité économique et un niveau d’études faible. L’étude insiste particulièrement sur l’idée d’un « choc moral » que les individus radicalisés auraient expérimenté lors du visionnage de vidéos sur internet, notamment de massacres de musulmans en Syrie, à Gaza ou ailleurs. Ce choc peut aussi s’opérer après avoir grandi dans des zones de guerres civiles, en Tchétchénie ou en Algérie, ou après avoir perdu un proche ou été l'objet de sévices. Pour Xavier Crettiez, le profil le plus inquiétant est celui du prosélyte, qui est le plus dominant parmi la population étudiée : il a la pratique religieuse la plus assidue et de bonnes connaissances religieuses et géopolitiques, et il développe un fort sentiment de stigmatisation et de refus de la France ou de la République. C’est le profil le plus souvent condamné pour atteintes aux personnes.

Jihadism in France: "Two thirds of detainees for terrorism have experienced a moral shock on the Internet"

Political scientists Xavier Crettiez and Nathalie Duclos, along with sociologist Roman Sèze, conducted a study on men incarcerated for Islamic terrorism with the help of Jennifer Boirot, deputy prosecutor at the Nancy court. The study distinguishes seven profiles of French jihadists. Common points link these profiles: radicalisation on the Internet, an urban environment, a rather stable family, economic insecurity and a low level of education. The study particularly insists on the idea of a "moral shock" that radicalised individuals would have experienced when watching videos on the internet, particularly of massacres of Muslims in Syria, Gaza or elsewhere. This shock can also occur after growing up in civil war zones, in Chechnya or Algeria, or after losing a loved one or being abused. For Xavier Crettiez, the most worrying profile is that of the proselyte, which is the most dominant among the population studied: he has the most assiduous religious practice and good religious and geopolitical knowledge, and he develops a strong feeling of stigmatisation and rejection of France or the Republic. This is the profile that is most often convicted of personal attacks.

 
 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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