Libération Fariba Adelkhah / Synode européen / UBF et la fin de vie / 10 ans EPUdF / Abus spirituel ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS - FRANCE
16 février 2023
 
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L’information principale de ces derniers jours a été la libération de l’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, emprisonnée depuis plusieurs années par le gouvernement iranien qui l’accuse d’espionnage. Pour rappel, l’Institut français de recherches en Iran a été définitivement fermé début janvier 2023 et depuis plusieurs années, mais encore plus dans le contexte actuel, l’État français recommande à ses ressortissants de ne pas se rendre en Iran. Dans ces conditions, le travail tant journalistique qu’académique est affecté et devient très dangereux et plusieurs Français sont encore détenus à l’heure actuelle.

Dans le reste des informations de février, on peut noter des événements et dates commémoratives qui sont l’occasion d’approfondir l’histoire et l’actualité de plusieurs confessions en France.
D’une part, du côté catholique, une rencontre d’acteurs des médias catholiques et plus récemment l’organisation d’un synode à l’échelle européenne ont eu lieu. Ce mois de février est aussi celui de la date qui donne tout son sens à Lourdes comme lieu de pèlerinage catholique, mais pas seulement.
Pour les protestants, l’année 2023 correspond à l’anniversaire de deux moments qui ont permis de rassembler plusieurs dénominations pour penser et agir en unité tant au niveau européen que français : les 50 ans de la Concorde de Leuenberg et les 10 ans de l’Église protestante unie de France (EPUdF).
Enfin, les bouddhistes zen commémorent la première année de la disparition du moine Thich Nhât Hanh. Plus généralement, on peut souligner la participation des bouddhistes de France au débat actuel sur la fin de vie et la possible révision de la loi de 2016.

The main news of the last few days was the release of the Franco-Iranian anthropologist Fariba Adelkhah, imprisoned for several years by the Iranian government, which accuses her of espionage. As a reminder, the French Research Institute in Iran was definitively closed at the beginning of January 2023 and for several years, but even more so in the current context, the French government has recommended that its citizens not travel to Iran (IFRI, see previous day 13/01). In these conditions, both journalistic and academic work is affected and becomes very dangerous and several French nationals are still detained at the moment.

In the rest of the news of February, we can note events and commemorative dates which are the occasion to deepen the history and the current events of several confessions in France.
On the one hand, on the Catholic side, a meeting of Catholic media actors and more recently the organisation of a synod on a European scale. This month of February is also the date that gives Lourdes its full meaning as a place of Catholic pilgrimage, but not only.
For Protestants, the year 2023 corresponds to the anniversary of two moments that have brought together several denominations to think and act in unity at both European and French level: the 50th anniversary of the Leuenberg Agreement and the 10th anniversary of the United Protestant Church of France (EPUdF).
Finally, Zen Buddhists are commemorating the first year of the death of the monk Thich Nhat Hanh. And more generally, we can underline the participation of the Buddhists of France in the current debate on the end of life and the possible revision of the 2016 law.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Libération de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah

Vendredi dernier, le 10 février, on apprenait que Fariba Adelkhah, anthropologue spécialiste de l’Iran contemporain et enseignante à Sciences Po Paris, était libérée de la prison iranienne où elle était détenue depuis un an.
Auparavant, elle avait déjà été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, puis libérée temporairement en octobre de la même année et elle fut de nouveau arrêtée en janvier 2022.
Peu avant sa libération, Le Monde relate que «le bureau du dirigeant suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, avait annoncé une grâce en faveur d’un "nombre important" de condamnés […]», sans donner plus d’explications pour l’heure.

Release of the Franco-Iranian researcher Fariba Adelkhah

Last Friday, 10 February, we learned that Fariba Adelkhah -anthropologist specialising in contemporary Iran and teacher at Sciences Po Paris- was released from the Iranian prison where she had been held for a year.
Previously, she had been sentenced in May 2020 to five years in prison for undermining national security, then temporarily released in October of the same year and arrested again in January 2022.
Shortly before her release, Le Monde reported that "the office of Iran's supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, had announced a pardon for a "significant number" of convicts [...]", without giving any further explanation for the moment.

 
 

Source médiatique

 
 

Réflexions sur la place des femmes aux Journées Saint-François-de-Sales

À la fin du mois dernier (24-27 janvier) se sont tenues les 26e Journées Saint-François-de-Sales, une série de rencontres annuelle et internationale mêlant journalisme et religion.
Organisé à Lourdes, l’événement a rassemblé cette année près de 230 professionnels catholiques des médias sur le thème « Comment nous faire entendre ? De grandes voix catholiques répondent ». Une grande part des échanges ont eu pour thème le rôle des femmes dans ce milieu.

Reflections on the place of women at the Journées Saint-François-de-Sales

At the end of last month (24-27 January), the 26th Journées Saint-François-de-Sales, an annual international series of meetings combining journalism and religion, took place.
Held in Lourdes, the event this year brought together some 230 Catholic media professionals on the theme "How to make ourselves heard? Great Catholic voices respond". Much of the discussion focused on the role of women in the media.

 
 

Synode européen à Prague

Dans le cadre du Synode sur l’avenir de l’Église lancé en octobre 2021 par le pape François, une assemblée européenne vient de se clôturer. Le synode s’est tenu à Prague du 5 au 12 février et a rassemblé près de 600 catholiques européens, dont 400 en ligne. Cet événement avait pour but de rassembler des personnes de différentes sensibilités et fonctions au sein du catholicisme et de dégager les priorités pour l’avenir de l'Église.
Malo Tresca, envoyée spéciale de La Croix à Prague a relaté les différentes étapes de ce synode en temps réel et propose plusieurs articles pour s’en imprégner, des analyses et des entretiens avec des participantes et participants, clercs ou laïcs.
Les thèmes les plus récurrents semblent être : la crise des abus, le pouvoir des prêtres, le choix de la liturgie, la place des femmes, l’attention aux pauvres.

European Synod in Prague

As part of the Synod on the future of the Church launched in October 2021 by Pope Francis, a European assembly has just concluded. It was held in Prague from 5 to 12 February and brought together almost 600 European Catholics, 400 of whom were online. The aim of the event was to bring together people of different sensibilities and functions within Catholicism and to identify priorities for the future of the Church.
Malo Tresca, special correspondent for La Croix in Prague reported on the different stages of this synod in real time and offers several articles to immerse oneself in it, analyses and interviews with participants, both clerics and lay people.
The most recurrent themes seem to be: the abuse crisis, the power of priests, the choice of liturgy, the place of women, and attention to the poor.

 
 

Tribune - L’Union bouddhiste et le débat sur la fin de vie en France

Dans cette tribune, Antony Boussemart -coprésident de l’Union Bouddhiste de France (UBF) depuis mars 2021- vient compléter les récents propos de quatre autres représentants de culte en France au sujet de la fin de vie. Pour rappel, l’État avait sondé les représentants de quatre cultes en fin d’année 2022 peu avant l'ouverture de la Convention citoyenne sur la fin de vie (voir veilles du 1/12 22/12 et 13/01). Ces sondages doivent permettre de déterminer s’il faut ou non réformer la loi Claeys-Leonetti de 2016.
Antony Boussemart partage ici la position de l’UBF, organe représentatif des bouddhistes de France, et appelle les bouddhistes à sortir de l’habituelle discrétion qui leur est attribuée dans les débats publics : « Notre époque, fortement marquée par une inculture du fait religieux, demande d’autant plus que les voix bouddhistes se fassent entendre ».
Il rappelle que l’UBF s’était déjà investie dans l'élaboration de la loi de 2016 qui correspondait bien à « l’éthique bouddhiste ». Cependant, et dans leur diversité interne, les bouddhistes s’opposent unanimement à une évolution de la loi : « toutes les traditions bouddhistes sont opposées à l’arrêt volontaire de la vie d’une personne ». La loi actuelle est suffisante selon l’UBF mais il y a un problème dans son application. Comme le soulignaient les premiers retours des débats de la Convention citoyenne, une priorité semble se dégager quant à la connaissance et l’accès de façon équivalente sur l’ensemble du territoire aux dispositions spécifiques à la fin de vie déjà existantes.
En tant que coprésident de l’UBF, Antony Boussemart évoque aussi les apports du bouddhisme pour lutter contre l’ignorance, « l’isolement et le sentiment d’être une charge pour la société » dont souffrent les personnes en fin de vie et plaide pour un « accompagnement spirituel » systématique de celles-ci. 

Tribune - The Buddhist Union and the debate on the end of life in France

In this article, Antony Boussemart - co-president of the Union Bouddhiste de France (UBF) since March 2021 - completes the recent comments of four other religious representatives in France on the subject of the end of life. As a reminder, the State had surveyed the representatives of four religions at the end of 2022 shortly before the opening of the Citizens' Convention on the end of life (see 1/12 22/12 and 13/01). These polls are intended to determine whether or not to reform the Claeys-Leonetti law of 2016.
Antony Boussemart shares the position of the UBF, the representative body of Buddhists in France, and calls on Buddhists to leave the usual discretion attributed to them in public debates: "Our era, strongly marked by a lack of culture of religion, requires all the more that Buddhist voices be heard."
He recalls that the UBF had already invested in the elaboration of the 2016 law, which corresponded well to "Buddhist ethics". However, and in their internal diversity, Buddhists are unanimously opposed to a change in the law: "all Buddhist traditions are opposed to the voluntary termination of a person's life". The current law is sufficient according to the UBF but there is a problem in its application. As underlined by the first feedback from the Citizens' Convention debates, a priority seems to be to ensure that people are aware of and have equivalent access to the specific end-of-life provisions that already exist.
As co-president of the UBF, Antony Boussemart also mentioned the contributions of Buddhism in combating ignorance, "isolation and the feeling of being a burden on society" from which people at the end of life suffer, and pleaded for systematic "spiritual accompaniment" for them.

 
 

Affaire Jean Vanier et Frères Philippe : abus sexuels et spirituels 

C’est La Croix qui a publié ces informations en exclusivité courant janvier, et continue de documenter cette nouvelle affaire d’abus au sein du catholicisme français. Selon les explications du journal, cette affaire implique « trois grandes figures du catholicisme contemporain : Jean Vanier, fondateur de l’Arche, mort en 2019, et deux dominicains, Thomas Philippe, "père spirituel" de Jean Vanier et aumônier de l’Arche (mort en 1993), et son frère Marie-Dominique Philippe, connu pour être le fondateur de la communauté Saint-Jean (mort en 2006)».
Le 30 janvier dernier, deux commissions indépendantes ont rendu leurs rapports à ce sujet : une commission mandatée par l’Arche -un ensemble d’associations œuvrant autour du handicap mental- et l’autre par l’ordre religieux des dominicains.
Les deux commissions semblent concorder sur la révélation d’un système d’abus divers et de longue date, plusieurs fois nommées « pratiques mystico-érotiques » et qui mélangeraient donc foi et sexualité.
La Croix propose par ailleurs un entretien avec Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieuses et religieux de France (Corref). Cet organe joue un rôle clef dans le recueil de la parole et l'accompagnement des victimes de ces abus.

Jean Vanier and Philippe brothers: sexual and spiritual abuse

La Croix published this information exclusively in January, and continues to document this new case of abuse within French Catholicism. According to the newspaper's explanations, this affair involves "three great figures of contemporary Catholicism: Jean Vanier, founder of l'Arche, who died in 2019, and two Dominicans, Thomas Philippe, Jean Vanier's "spiritual father" and chaplain of l'Arche (who died in 1993), and his brother Marie-Dominique Philippe, known as the founder of the Saint-Jean community (who died in 2006)".
On 30 January last, two independent commissions issued their reports on this subject: one commission mandated by l'Arche - a group of associations working with the mentally handicapped - and the other by the Dominican religious order.
The two commissions seem to agree on the revelation of a system of diverse and long-standing abuses, several times called "mystico-erotic practices" and which would thus mix faith and sexuality.
La Croix also offers an interview with Véronique Margron, president of the Conference of Religious of France (Corref). This body plays a key role in gathering the word and accompanying the victims of such abuse.

 
 

Réflexion autour de la notion d’abus spirituel

Le Monde propose une petite histoire de l’expression « abus spirituel ». Celle-ci est régulièrement citée dans les affaires qui traversent le catholicisme actuellement, mais elle est également utilisée pour qualifier des faits divers concernant d’autres familles religieuses.
Cette notion serait «apparue chez les protestants américains dans les années 1990», et elle est à présent utilisée pour qualifier des faits de violences dans un contexte religieux ou qui touchent à la spiritualité de la personne abusée.
L'article tente de proposer une distinction entre abus spirituels et les notions plus communes « d’abus de conscience » ou « d’abus de pouvoir ». L’abus spirituel précise également des termes tels que des violences, des agressions, une emprise ou du harcèlement moral puisque « l’abuseur se prévaut alors d’un statut supérieur, voire divin, pour arriver à ses fins ». Le journal relève plusieurs limites et controverses autour de l’usage de cette notion, notamment l'individualisation du rôle de l’abuseur, au détriment d’une analyse plus « systémique ».

Reflection on the notion of spiritual abuse

Le Monde offers a short history of the expression "spiritual abuse". It is regularly cited in current Catholic affairs, but it is also used to describe various events concerning other religious families.
This notion is said to have "appeared among American Protestants in the 1990s", and is now used to describe acts of violence in a religious context or which touch on the spirituality of the abused person.
The article attempts to propose a distinction between spiritual abuse and the more common notions of "abuse of conscience" or "abuse of power". Spiritual abuse also specifies terms such as violence, aggression, control or harassment, since "the abuser uses a superior, even divine, status to achieve his ends. The newspaper notes several limitations and controversies surrounding the use of this concept, notably the individualisation of the abuser's role, to the detriment of a more "systemic" analysis.

 
 

Communauté bouddhiste des Pruniers dans le Sud-Ouest

La Vie raconte l'histoire et l’actualité de la communauté bouddhiste des Pruniers, située dans la région de Bordeaux. Le fondateur de ce village communautaire, le moine zen vietnamien Thich Nhât Hanh (1926-2022) est décédé il y a un an. Selon le journal, il serait la deuxième personnalité bouddhiste la plus connue en France, après le Dalaï-Lama.
Ce village bouddhiste « divisé en trois hameaux où vivent 150 moines et moniales, reçoit 10 000 visiteurs par an» et continue de proposer des activités ouvertes au public, notamment des séances de pleine conscience. Moines et laïcs participent à la vie de ce village, réalisant des activités communes et s’engageant localement. La Vie propose plusieurs portraits d’habitants ou de visiteurs en retraçant leur parcours spirituel et leur rôle dans la communauté.

Buddhist Community of Les Pruniers in the South West

La Vie tells the story of the Buddhist community of Les Pruniers, located in the Bordeaux region. The founder of this community village, the Vietnamese Zen monk Thich Nhat Hanh (1926-2022) died a year ago. According to the newspaper, he is the second best known Buddhist personality in France, after the Dalai Lama.
This Buddhist village is "divided into three hamlets where 150 monks and nuns live, receives 10,000 visitors per year" and continues to offer activities open to the public, including mindfulness sessions. Monks and lay people participate in the life of this village, carrying out common activities and getting involved locally. La Vie offers several portraits of residents and visitors, tracing their spiritual journey and their role in the community.

 
 

Féminisme et antisémitisme

Mediapart raconte le parcours d’un collectif de femmes qui parcourent Marseille avec des collages marquants pour alerter sur l’antisémitisme. Constitué à l’été 2021 et à l’initiative d’une jeune militante féministe, ce petit groupe de 11 personnes s’inspire d’une pratique répandue depuis 2016 dans le contexte de la dénonciation des féminicides en France. L'initiatrice ainsi que d’autres participantes rapportent sur leur site l’antisémitisme quotidien et normalisé qu'elles vivent, même dans les sphères militantes ou libérales comme la militance féministe.
Comme l’explique le journal, avec cette pratique de collage, il s’agissait de « construire un espace où elles ne renoncent ni à leur féminisme ni à leur judéité ». Espace à partir duquel elles peuvent faire connaître leur identité à l’intersection entre genre, histoire et religion, et participer aux deux luttes conjointes dans la société ainsi qu’en interne.

Feminism and anti-Semitism

Mediapart tells the story of a collective of women who travel around Marseille with striking collages to raise awareness about anti-Semitism. Formed in the summer of 2021 and initiated by a young feminist activist, this small group of 11 people is inspired by a practice that has been widespread since 2016 in the context of denouncing feminicides in France. The initiator and other participants report on their website the daily and normalised anti-Semitism they experience, even in militant or liberal spheres such as feminist activism.
As the newspaper explains, the collage practice was about "constructing a space where they do not renounce their feminism or their Jewishness". A space from which they can make their identity known at the intersection of gender, history and religion, and participate in both joint struggles in society as well as internally.

 
 

Lourdes, entre commémoration et modernisation

Le 11 février marque la naissance de Lourdes en tant que lieu de pèlerinage catholique puisque cette date «commémore la première apparition, en 1858, de la Vierge à sainte Bernadette». À cette occasion, La Croix évoque plusieurs actualités du sanctuaire français.
D’une part, le cas de la pratique du bain en immersion complète auquel sont prêtées des vertus curatives par les croyants. Comme l’explique le journal : « Depuis la crise sanitaire, les bains dans les piscines de Lourdes ont été remplacés par le “geste de l’eau”». Cette modification d’une pratique traditionnelle depuis la pandémie montre l'adaptation au contexte de crise, mais renvoie aussi à une évolution plus générale puisque comme l’on peut l’observer pour d’autres pratiques religieuses, il n’y a pas de retour en arrière total, mais de nouvelles façons de faire.
D’autre part, La Croix raconte que depuis les années 2000, de nombreuses personnes tamoules -une ethnie originaire du Sud de l’Inde- viennent visiter Lourdes, avec « près de 30 000 pèlerins » chaque année. Ces visiteurs tamouls seraient de confession catholique mais également hindoue puisqu’une des figures de leur panthéon de divinités serait Marie : «Peu connue des chrétiens, toujours surpris de croiser des femmes en sari à la grotte, cette dévotion mariale est, de fait, bien ancrée dans l’hindouisme».
Les responsables du sanctuaire ont depuis adapté leur accueil à ces visiteurs, notamment avec un prêtre dédié, une messe quotidienne en tamoul ainsi que des livres et supports écrits dans cette langue pour accompagner leur parcours spirituel.

Lourdes, between commemoration and modernisation

11 February marks the birth of Lourdes as a Catholic pilgrimage site, since this date "commemorates the first apparition, in 1858, of the Virgin Mary to Saint Bernadette". On this occasion, La Croix mentions several news items from the French shrine.
On the one hand, there is the case of the practice of full immersion bathing, which is believed to have curative virtues by believers. As the newspaper explains: "Since the health crisis, bathing in the pools of Lourdes has been replaced by the 'water gesture'". This modification of a traditional practice since the pandemic shows the adaptation to the crisis context, but also refers to a more general evolution since, as can be observed for other religious practices, there is no total return to the past but new ways of doing things.
On the other hand, La Croix reports that since the 2000s, many Tamils - an ethnic group from southern India - have been coming to visit Lourdes, with "nearly 30,000 pilgrims" each year. These Tamil visitors are said to be Catholics, but they are also Hindus, since one of the figures in their pantheon of deities is Mary: "Little known to Christians, who are always surprised to see women in saris at the grotto, this Marian devotion is, in fact, well established in Hinduism."
Those in charge of the shrine have since adapted their welcome to these visitors, notably with a dedicated priest, a daily mass in Tamil and books and materials written in this language to accompany their spiritual journey.

 
 

Islam et développement personnel

La Croix propose une réflexion autour de l’islam et du développement personnel. En effet, « les contenus qui allient l’islam au vocabulaire du développement personnel fleurissent sur Internet et dans les librairies ». À partir des travaux de la sociologue Laëtitia Bucaille pour l’ouvrage qu’elle a co-dirigé «Désirs d’islam. Portraits d’une minorité religieuse en France» (2020), le journal expose les différentes tendances actuelles,  mais aussi les oppositions à cette interprétation de l’islam.
Plusieurs concepts spécifiques sont évoqués : « modèle prophétique », « conseils d’entrepreneuriat» liés à l’islam, «coaching islamique », « développement personnel islamique ». Finalement, selon le journal, «ces controverses révèlent un débat entre des visions concurrentes de l’islam» tout en étant le reflet d’un processus général de recomposition des religions selon la sociologue.

Islam and personal development

La Croix proposes a reflection on Islam and personal development. Indeed, "content that combines Islam with the vocabulary of personal development is flourishing on the Internet and in bookshops". Based on the work of sociologist Laëtitia Bucaille for the book she co-edited "Désirs d'islam. Portraits of a Religious Minority in France" (2020), the journal exposes the different current trends but also the oppositions to this interpretation of Islam.
Several specific concepts are mentioned:
"prophetic model", "entrepreneurship advice" linked to Islam, "Islamic coaching", "Islamic personal development". Finally, according to the newspaper, "these controversies reveal a debate between competing visions of Islam" while reflecting a general process of recomposition of religions according to the sociologist.

 
 

Une nouvelle coordinatrice de la Commission Européenne chargée de lutter contre l'islamophobie

La Française Marion Lalisse aété désignée pour s’occuper de la lutte contre l'islamophobie au sein de la Commission Européenne.
Selon SaphirNews, le poste était vacant depuis juillet 2021 et l’institution semblait rencontrer de nombreuses difficultés à pourvoir le poste. 

New European Commission coordinator to fight Islamophobia

Frenchwoman Marion Lalisse has finally been appointed to take charge of the fight against Islamophobia at the European Commission.
According to SaphirNews, the position had been vacant since July 2021 and the institution seemed to have many difficulties in filling the post.

 
 

Source institutionnelle

 
 

Une résolution votée par le Sénat français pour la reconnaissance du génocide assyro-chaldéen

Deux sénateurs du parti Les Républicains (LR), Bruno Retailleau et Valérie Boyer  ont déposé en ce début d’année une proposition de résolution afin que la France reconnaisse le génocide assyro-chaldéen.
Comme le rappelle La Croix, les syriaques sont une minorité chrétienne persécutée, notamment sous l’Empire Ottoman aux XIXe et XXe siècles, mais encore de nos jours.
Cette résolution vise à faire reconnaître un génocide assyro-chaldéen mené par l’Empire Ottoman en parallèle du génocide arménien (et des Grecs pontiques) et qui aurait conduit environ 250 000 syriaques à la mort (entre 1915 et 1918).
Plusieurs pays ou organisations ont déjà franchi le pas et reconnu le génocide assyro-chaldéen : la Suède (2010) les Pays-Bas et le Vatican (2015), et l’Allemagne (2016). La proposition de résolution a été votée au Sénat le mercredi 8 février et doit désormais être débattue à l’Assemblée nationale.

A resolution voted by the French Senate for the recognition of the Assyrian-Chaldean genocide

At the beginning of the year, two senators from the Les Républicains (LR) party, Bruno Retailleau and Valérie Boyer, tabled a motion for a resolution for France to recognise the Assyrian-Chaldean genocide.
As La Croix reminds us, the Syriacs are a persecuted Christian minority, notably under the Ottoman Empire in the 19th and 20th centuries, but still today.
This resolution aims at the recognition of an Assyrian-Chaldean genocide carried out by the Ottoman Empire in parallel with the Armenian genocide (and of the Pontic Greeks) and which would have led to the death of approximately 250,000 Syriacs (between 1915 and 1918).
Several countries or organisations have already taken the step of recognising the Assyrian-Chaldean genocide: Sweden (2010), the Netherlands and the Vatican (2015), and Germany (2016). The motion for a resolution was passed in the Senate on Wednesday 8 February and will now be debated in the National Assembly.

 
 

Source confessionnelle

 
 

Commémorations pour les luthériens et réformés

L’année 2023 marque les 50 ans de la concorde de Leuenberg et les 10 ans de l’Église protestante unie de France (EPUdF). Cela célèbre l’union en France et en Europe des courants luthériens et réformés, officiellement réunis depuis une décennie et formant « la principale Église protestante en France ». Les méthodistes (1997) et les anglicans (1999) ont également rejoint cette communion européenne par la suite.

Selon le théologien André Birmelé cité par La Croix, cette charte de concorde de 1973 est « révolutionnaire » puisqu'elle «permet le passage d’une paroisse à l’autre en s’adaptant à la liturgie et la catéchèse locale» et reconnaît donc la diversité interne et les adaptations locales de ces dénominations protestantes. Toutes se retrouvent grâce au concept de « communion » : «il y a la communion car nous partageons le même baptême, la célébration du repas du Seigneur, la référence commune à la prédication de Jésus, la louange et la prière, selon le récit de la Pentecôte».

Commemorations for Lutherans and Reformed

The year 2023 marks 50 years of the Leuenberg Agreement and 10 years of the United Protestant Church of France (EPUdF). This celebrates the union in France and Europe of the Lutheran and Reformed streams, officially united for a decade and forming "the main Protestant Church in France". The Methodists (1997) and the Anglicans (1999) also joined this European communion later on.
According to the theologian André Birmelé, quoted by La Croix, this 1973 charter of concord is
"revolutionary" since it "allows the passage from one parish to another by adapting to the local liturgy and catechesis" and thus recognises the internal diversity and local adaptations of these Protestant denominations. All of them find each other through the concept of "communion": "there is communion because we share the same baptism, the celebration of the Lord's Supper, the common reference to the preaching of Jesus, praise and prayer, according to the Pentecost story".

 
 

Naissance du label « Église verte »

Issue des diverses mobilisations chrétiennes sur les questions de changement climatique et en parallèle de la COP21 en France (2017), Église verte est une association loi 1901 qui vise à allier préoccupations écologiques et activités œcuméniques.
Le label « Église verte » est destiné aux associations ou communautés locales appartenant à l’une des institutions engagées afin de soutenir leurs initiatives faisant le lien entre leur église et la crise environnementale.
Les institutions religieuses impliquées dans ce projet œcuménique sont : le Conseil d’Églises chrétiennes en France, la Conférence des évêques de France, la Fédération protestante de France et l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.

Birth of the "Green Church" label

Born out of the various Christian mobilisations on climate change issues and in parallel to the COP21 in France (2017), Green Church is an association under the French law of 1901 that aims to combine ecological concerns and ecumenical activities.
The "Green Church" label is intended for local associations or communities belonging to one of the institutions involved to support their initiatives linking their church to the environmental crisis.
The religious institutions involved in this ecumenical project are: the Council of Christian Churches in France, the French Bishops' Conference, the French Protestant Federation and the Assembly of Orthodox Bishops in France.

 
 

Veillée œcuménique en septembre prochain

Courant janvier, le pape François a annoncé qu’en vue de l'ouverture de l’Assemblée générale du Synode des évêques en septembre prochain, une veillée de prière œcuménique serait organisée. Celle-ci aura pour but de rassembler les croyants des différentes sensibilités chrétiennes à Rome.

Ecumenical prayer vigil in September

In January, Pope Francis announced that an ecumenical prayer vigil would be organised in preparation for the opening of the General Assembly of the Synod of Bishops in September. The aim of the vigil will be to bring together believers of different Christian persuasions in Rome.

 
 

Pour aller plus loin…

 
 

Podcast - « Immigration en France : un siècle de préjugés », Le Monde

Dans un épisode du podcast « L’heure du Monde », la journaliste du Monde Anne Chemin revient sur l’histoire et l'évolution de la perception de l’immigré en France.

Podcast - "Immigration in France: a century of prejudice", Le Monde

In an episode of the podcast "L'Heure du Monde", Le Monde journalist Anne Chemin looks at the history and evolution of the perception of immigrants in France.

 
 

Radio - « Pourquoi encore une loi sur l’immigration ? » dans la question du jour sur France Culture

Dans la matinale de France Culture, Guillaume Erner reçoit Didier Leschi -Directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Ce dernier est interrogé sur le sens du projet de loi sur l’immigration présenté actuellement par le gouvernement.

Radio - "Why another law on immigration?" in the question of the day on France Culture

In the France Culture morning show, Guillaume Erner interviews Didier Leschi -Director General of the French Office of Immigration and Integration. He is asked about the meaning of the immigration bill currently being presented by the government.

 
 

Événement - Débat entre Smaïn Laacher et Didier Leschi, Paris

Le 22 février 2023, la Fondation Jean-Jaurès proposera un événement autour de cette nouvelle loi sur l’Immigration. Pour cela, un débat sera organisé entre Smaïn Laacher -sociologue et directeur de l’Observatoire du fait migratoire et de l’asile de la Fondation- et Didier Leschi -Directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.

Event - Debate between Smaïn Laacher and Didier Leschi, Paris

On 22 February 2023, the Fondation Jean-Jaurès will propose an event around the new immigration law. A debate will be organised between Smaïn Laacher -sociologist and director of the Foundation's Observatory of Migration and Asylum- and Didier Leschi -Director of the French Office for Immigration and Integration.

 
 

Décès - L’ancien grand rabbin de France René-Samuel Sirat

France René-Samuel Sirat, ancien grand rabbin français, est décédé le 10 février dernier. Né en Algérie en 1930 et est arrivé en France en 1946, il est principalement connu pour avoir été un militant du dialogue interreligieux, notamment judéo-chrétien. Il avait participé à la première rencontre interreligieuse pour la paix à Assise en 1986 avec le pape Jean-Paul II.

Death - Former Chief Rabbi of France René-Samuel Sirat

France's former Chief Rabbi René-Samuel Sirat died on 10 February. Born in Algeria in 1930 and arrived in France in 1946, he is mainly known for having been a militant of interreligious dialogue, especially Jewish-Christian. He participated in the first interreligious meeting for peace in Assisi in 1986 with Pope John Paul II.

 
 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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