Les divisions perdurent entre les responsables du culte musulman / Les commémorations du 13 novembre 2015 ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS - FRANCE
17 novembre 2021
 
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Les différents représentants du culte musulman apparaissent toujours plus divisés. Depuis mars dernier quatre des neuf fédérations membres du Conseil français du culte musulman (CFCM) – la Grande Mosquée de Paris, le Rassemblement des musulmans de France, Musulmans de France et la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA) – ont quitté son bureau exécutif lorsque d’autres fédérations membres ont refusé de signer la « charte des principes pour l’islam de France ». Tandis que le travail sur la mise en place d’un Conseil national des imams (CNI) avait été entamé par le CFCM depuis novembre 2020 et que Mohammed Moussaoui son président a promis sa mise en place prochaine, le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz a annoncé au nom des quatre fédérations ayant quitté le CFCM la création de leur propre conseil chargé de labelliser les imams. Cette annonce a ravivé les tensions entre les deux hommes, depuis longtemps en froid. Ce contentieux s’est aggravé avec la polémique autour de l’absence d’invitation de la Grande Mosquée de Paris aux commémorations du 11-Novembre.

Le samedi dernier a été marqué par les émouvantes commémorations des six ans des attaques du 13 novembre 2015. Annulés l’année dernière du fait de la crise sanitaire, ces temps de recueillements ont été particulièrement importants pour les personnes victimes et leurs familles tandis que le procès de ces attaques a débuté en septembre dernier.

The various representatives of the Muslim faith appear increasingly divided. Since last March, four of the nine member federations of the French Council of the Muslim Faith (CFCM) - the Grand Mosque of Paris, the Rassemblement des musulmans de France, Musulmans de France and the French Federation of Islamic Associations of Africa, the Comoros and the Antilles (FFAIACA) - have left its executive board when other member federations refused to sign the "charter of principles for the Islam of France". While work on the establishment of a National Council of Imams (CNI) had been initiated by the CFCM since November 2020 and its president Mohammed Moussaoui promised its imminent implementation, the rector of the Grand Mosque of Paris Chems-Eddine Hafiz announced in the name of the four federations that had left the CFCM the creation of their own council in charge of labelling imams. This announcement rekindled tensions between the two men, who have long been at odds. This dispute was aggravated by the controversy surrounding the absence of an invitation from the Grand Mosque of Paris to the November 11 commemorations.

Last Saturday was marked by the moving commemorations of the six years since the attacks of November 13, 2015. Cancelled last year because of the health crisis, these times of recollection were particularly important for the victims and their families while the trial of these attacks began last September

 
 

L'info phare - source médiatique

 
 

Islam de France : toujours divisés, les représentants du culte musulman annoncent la création de deux conseils des imams distincts

Le Conseil français du culte mulsulman (CFCM), interlocuteur historique des pouvoirs publics concernant le culte musulman, est plongé dans la tourmente depuis que le gouvernement a voulu faire adopter une « charte des principes pour l’islam de France ». En mars dernier, suite au refus de certains de ses membres de signer la charte, quatre des neuf fédérations du CFCM – la Grande Mosquée de Paris, le Rassemblement des musulmans de France, Musulmans de France et la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA) – ont annoncé qu’elles quittaient le CFCM pour créer une nouvelle instance. Tandis que le gouvernement souhaitait un Conseil national des imams (CNI) pour restructurer l’islam et lutter contre la radicalisation dans le cadre de sa lutte contre le « séparatisme », il se retrouve avec deux CNI, l’un porté par le CFCM et l’autre par la Grande Mosquée de Paris. Ce dernier devrait être entériné à l’occasion d’une assemblée générale le 21 novembre prochain, ce qui a suscité la colère du CFCM.

Islam in France: still divided, representatives of the Muslim faith announce the creation of two separate councils of imams

The French Council of the Muslim Faith (CFCM), the historical interlocutor of the public authorities concerning the Muslim faith, has been plunged into turmoil since the government wanted to have a "charter of principles for the Islam of France" adopted. Last March, following the refusal of some of its members to sign the charter, four of the CFCM's nine federations - the Grande Mosquée de Paris, the Rassemblement des musulmans de France, Musulmans de France and the Fédération française des associations islamiques d'Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA) - announced that they were leaving the CFCM to create a new body. While the government wanted a National Council of Imams (CNI) to restructure Islam and fight against radicalisation as part of its fight against "separatism", it is left with two CNIs, one led by the CFCM and the other by the Grand Mosque of Paris. The latter should be ratified at a general assembly on 21 November, which has aroused the anger of the CFCM.

 
 

Source médiatique

 
 

Attentats du 13 novembre, un hommage au milieu du procès

Le samedi dernier avait lieu l’hommage annuel aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. Ces cérémonies se sont tenues alors que le procès de ces événements se déroule depuis septembre. Elles sont aussi l’occasion pour reprendre les mots du président de l’association de victimes Life for Paris, Arthur Dénouveaux « de se retrouver dans un cadre commémoratif », alors que les cérémonies de l’année dernière avaient été annulées à la suite de la crise sanitaire.

13 November attacks, a tribute in the middle of the trial

Last Saturday was the annual tribute to the victims of the 13 November 2015 attacks. These ceremonies were held while the trial of these events has been going on since September. They are also an opportunity, in the words of the president of the victims' association Life for Paris, Arthur Dénouveaux, "to meet in a commemorative setting", whereas last year's ceremonies were cancelled following the health crisis.

 
 

La polémique enfle autour de l’invitation de la Grande Mosquée de Paris aux commémorations du 11-Novembre

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a fait part de son indignation du fait qu’aucun représentant de l’institut religieux n’ait été convié au 103e anniversaire de l’Armistice. L’Élysée déplore une erreur de logistique, tandis que le Conseil français du culte musulman (CFCM) a vivement critiqué la sortie du recteur, rappelant que le président du CFCM Mohammed Moussaoui avait bien été invité et fut présent lors de la cérémonie.

The polemic swells around the invitation of the Great Mosque of Paris to the 11 November commemorations

The rector of the Grand Mosque of Paris, Chems-Eddine Hafiz, expressed his indignation that no representative of the religious institute had been invited to the 103rd anniversary of the Armistice. The Élysée deplores a logistical error, while the French Council of the Muslim Faith (CFCM) strongly criticised the rector's statement, recalling that the president of the CFCM, Mohammed Moussaoui, had indeed been invited and was present at the ceremony.

 
 

Une conférence sur les spiritualités organisée par la franc-maçonnerie au Touquet

Le conseil départemental de Seine-Saint-Denis vient de lancer un observatoire des discriminations et de l’égalité afin de lutter contre les discriminations liées à l’origine, la couleur de peau, la religion ou le quartier d’habitation. L’initiative fait suite aux résultats du baromètre mis en place par le département qui relevait que 92% des habitants de Seine-Saint-Denis affirmaient être discriminés en raison de leur origine ou de leur couleur de peau en 2020, un chiffre en augmentation par rapport à l’édition 2019 du baromètre.

A conference on spiritualities organised by Freemasonry in Le Touquet

A conference, organised by the Agapé du Touquet, a philosophical society, took place last Sunday on the subject: "Today's spiritualities: Philosophical approach, universal answers? The event brought together personalities linked to different spiritualities: those without a revealed god (animism, polytheism), monotheistic ones and secular ones. Haïm Korsia, Chief Rabbi of France, was notably present.

 
 

Abus sexuels : à leur tour, les congrégations religieuses se confrontent au rapport Sauvé

Mardi s’ouvrait l’assemblée générale de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) rassemblant près de 300 supérieurs majeurs afin d’examiner en priorité les recommandations du rapport Sauvé, à l’image du travail accompli par la Conférence des évêques de France (CEF) il y a peu. Bien que le rapport ne donne pas de chiffres quant aux personnes victimes d’abus au sein des congrégations religieuses, la Corref estime qu’il pourrait bien y avoir un tiers de religieux parmi les agresseurs chiffré par la Ciase. Le rapport identifiait notamment que la vie religieuse représentait un ensemble de facteurs de risque rendant possible l’agression sexuelle. Les débats se concentreront ainsi sur les mesures à mettre en place pour dédommager les victimes et limiter les situations à risques qui semblent pourtant inhérentes à la vie religieuse.

Sexual abuse: religious congregations take their turn to confront the Sauvé report

Tuesday saw the opening of the general assembly of the Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), which brought together nearly 300 major superiors to examine the recommendations of the Sauvé report as a priority, similar to the work done by the Conférence des évêques de France (CEF) recently. Although the report does not give figures for the number of people abused in religious congregations, Corref estimates that there may well be a third of religious among the abusers identified by Ciase. The report identified religious life as a set of risk factors that make sexual abuse possible. The debates will therefore focus on the measures to be put in place to compensate the victims and limit the risk situations that seem to be inherent to religious life.

 
 

Fermeture de la mosquée d’Allonnes : le Conseil d’État saisi en référé

La mosquée d’Allonnes, dans la Sarthe, accusée de légitimer le terrorisme et le recours au djihad armé, a été fermée le 27 octobre dernier pour six mois. Les responsables de l’association gérant la mosquée ont annoncé avoir saisi le Conseil d’État afin de faire lever la décision de fermeture qui serait pour eux une « atteinte à la liberté de culte » étant donné que la décision a été prise sans le recours à un juge. La fermeture de la mosquée a des conséquences sur la pratique des fidèles puisqu’elle les oblige à effectuer plus de 70km pour trouver un autre lieu de culte.

Closure of the mosque in Allonnes: the Council of State is seized in summary proceedings

The mosque in Allonnes, in the Sarthe region of France, accused of legitimising terrorism and the use of armed jihad, was closed on 27 October for six months. The leaders of the association running the mosque have announced that they have taken the matter to the Council of State in order to have the closure decision lifted, which they consider to be an "infringement of freedom of worship" since the decision was taken without recourse to a judge. The closure of the mosque has consequences on the practice of the faithful since it forces them to travel more than 70km to find another place of worship.

 
 

Commission d’enquête sur les migrations : la mauvaise copie du gouvernement

La commission d’enquête parlementaire sur les migrations a rendu son rapport public mardi 16 novembre, fruit de huit mois de travail. En son sein, elle appelle à revoir la politique migratoire du gouvernement actuel et des gouvernements précédents. Elle critique notamment la politique de démantèlement des camps menée entre autres à Calais, écarte l’idée d’une restriction de l’octroi des visas envers les pays d’origine qui refusent de reprendre leurs ressortissants, demande la suppression de l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, ou encore appelle à la réforme du pilotage de l’immigration par le seul ministère de l’Intérieur. La commission souhaite aussi que le Parlement concoure à la définition de la politique migratoire au travers du vote d’une loi de programmation. L’ensemble de ces recommandations ont peu de chance d’être appliquées par le gouvernement dans un contexte de débats politiques tendues ? sur ces thématiques dans le cadre de la campagne en vue de l’élection présidentielle 2022.

Commission of Inquiry on Migration: the government's bad copy

The parliamentary committee of enquiry on migration released its report on Tuesday 16 November, the result of eight months of work. It calls for a review of the current and previous governments' migration policies. In particular, it criticises the policy of dismantling camps in Calais, among other places, rejects the idea of restricting the granting of visas to countries of origin that refuse to take back their nationals, calls for the abolition of the increase in tuition fees for foreign students, and calls for the reform of the management of immigration by the Ministry of the Interior alone. The commission also wants the Parliament to contribute to the definition of migration policy through the vote of a programming law. All of these recommendations are unlikely to be implemented by the government in a context of tense political debates on these issues in the context of the campaign for the 2022 presidential election.

 
 

Source société civile

 
 

Rachel Khan : « La laïcité n’est pas une opinion, c’est une nécessité »

Rachel Khan, l’autrice de « Racée », essai dans lequel elle dénonce le repli identitaire, a reçu le prix de la laïcité. À l’occasion de la cérémonie, elle a prononcé un discours retranscrit ici par le journal Le Point. Elle souligne à cette occasion que son livre est un « témoignage d’amour à la France » et rappelle que les principes républicains ne sauraient être négociables. Elle insiste ainsi sur l’importance pour notre société de la laïcité et de l’universalisme. Les deux selon elle s’associent afin de : « faire grandir notre existence ensemble ».

Rachel Khan: "Secularism is not an opinion, it is a necessity"

Rachel Khan, the author of "Racée", an essay in which she denounces identity-based withdrawal, received the secularism prize. On the occasion of the ceremony, she gave a speech that was transcribed here by the newspaper Le Point. She stressed that her book is a "testimony of love for France" and reminded that republican principles are not negotiable. She insists on the importance of secularism and universalism for our society. According to her, the two go hand in hand in order to : The two, according to her, combine to "make our existence grow together".

 
 

Alain Policar : « Nous défendons un universalisme pluriel, conçu comme coexistence de tous les particuliers »

Le sociologue Alain Policar débute sa réflexion sur les effets de l’universalisme sur notre société, un principe qui a pour lui trop souvent été confondu par un uniformisme dommageable pour la société puisque laissant persister les discriminations. Il critique la « pente assimilationniste du modèle républicain à la française » qui selon lui participe à faire de l’autre un inférieur. Il souhaite ainsi renouveler l’universalisme qui doit maintenant reconnaître le passé colonial et esclavagiste, afin que nos structures institutionnelles actuelles soient libérées des « anciennes inégalités raciales ». Il défend ainsi l’universalisme décrié par le décolonianisme qui selon lui le réduit en un masque des structures d’oppressions. Ainsi, il souhaite mettre en avant un universalisme pluriel comme « coexistence de tous les particuliers » et qui reposerait sur la « curiosité cosmopolite » du philosophe américain Kwame Anthony Appiah qui permet la découverte de mode de pensée et d’action différents.

Alain Policar: "We defend a plural universalism, conceived as the coexistence of all individuals"

The sociologist Alain Policar begins his reflection on the effects of universalism on our society, a principle which, in his view, has too often been confused with a uniformism that is harmful to society because it allows discrimination to persist. He criticises the "assimilationist slope of the French republican model" which, according to him, contributes to making the other an inferior. He thus wishes to renew universalism, which must now recognise the colonial and slavery past, so that our current institutional structures are freed from "old racial inequalities". He thus defends the universalism decried by decolonianism, which according to him reduces it to a mask for structures of oppression. Thus, he wishes to put forward a plural universalism as "coexistence of all particulars" and which would be based on the "cosmopolitan curiosity" of the American philosopher Kwame Anthony Appiah, which allows the discovery of different ways of thinking and acting.

 
 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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