Arrivée en deuxième lecture du projet de loi "séparatisme" / Débats sur le port du voile par des personnels des bureaux de vote / La Vigie de la laïcité critique le plan de formation des enseignants à la laïcité ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / FRANCE -
1er juillet 2021
 
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Le projet de loi « séparatisme » revient à l’Assemblée nationale pour sa deuxième lecture. Après les nombreux amendements ajoutés par les sénateurs de droite qui entendaient notamment réglementer plus strictement le port des signes religieux ostentatoires dans les espaces publics, la majorité La République en Marche (LREM) qui avait largement rejeté ces ajouts, entend de nouveau lutter contre ce qu’ils nomment « l’obsession de la droite », à savoir le port du voile. En toile de fond de ces débats, la récente polémique sur le port du voile d’assesseurs lors des dernières élections régionales et départementales. Le gouvernement est de nouveau apparu ferme sur ses positions, et n’entend pas faire passer un texte de loi restreignant davantage le port des signes religieux dans l’espace public. Néanmoins des tensions sont apparues, notamment du fait du député MoDem François Pupponi, pourtant allié du gouvernement, qui a proposé un amendement interdisant le port de signes religieux ostentatoires pour les personnels des bureaux de vote. Ce dernier ayant été rejeté par la suite.

L’association la Vigie de la laïcité fondée par Jean-Louis Bianco attaque dès sa première lettre d’information le plan de formation des enseignants à la laïcité. Elle craint la mise en place d’une « police de la pensée » en imposant aux enseignants la vision politique de la laïcité du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.

The "separatism" bill returns to the National Assembly for its second reading. After the numerous amendments added by the right-wing senators, which aimed in particular to regulate more strictly the wearing of conspicuous religious symbols in public spaces, the La République en Marche (LREM) majority, which had largely rejected these additions, intends to fight again against what they call "the obsession of the right", namely the wearing of the veil. The backdrop to these debates is the recent controversy over the wearing of veils by assessors during the last regional and departmental elections. The government once again appeared firm on its positions, and does not intend to pass a law further restricting the wearing of religious symbols in the public space. Nevertheless, tensions have arisen, notably from the MoDem deputy François Pupponi, ally of the government, who proposed an amendment banning the wearing of conspicuous religious symbols by polling station staff. This amendment was subsequently rejected.

The association La Vigie de laïcité, founded by Jean-Louis Bianco, has been attacking the plan to train teachers in secularism since its first newsletter. It feared that a "thought police" would be set up by imposing the political vision of secularism of the Minister of National Education Jean-Michel Blanquer on teachers.

 
 

L'info phare - source médiatique

 
 

Loi « séparatisme » : Les débats sur le voile reviennent pour le deuxième round à l’Assemblée nationale

Pour sa deuxième lecture à l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi « séparatisme » a de nouveau débuté par un débat sur le voile lancé par la droite. Les députés Les Républicains (LR) ont ainsi déposé de nombreux amendements, portant sur l’interdiction du voile dans de nombreux espaces publics : universités, lors des sorties scolaires… Ils ont tous été rejetés, la majorité LREM fulminant contre ce qu’elle nomme l’ « obsession de la droite ».

"Separatism" law: Debates on the veil return for the second round in the National Assembly

For its second reading in the National Assembly, the examination of the "separatism" bill has again begun with a debate on the veil launched by the right. Les Républicains (LR) deputies tabled numerous amendments, relating to the banning of the veil in many public spaces: universities, during school outings ... They were all rejected, the LREM majority ranting against what it calls the "obsession of the right".

 
 

Source médiatique

 
 

Les députés s’écharpent sur la question des assesseures voilées dans les bureaux de vote

Le MoDem a déposé un amendement qui a suscité de vifs débats durant la soirée du mardi 29 juin visant à l’interdiction de tout signe ostentatoire d’appartenance religieuse pour le personnel des bureaux de vote. En toile de fond, la polémique suscitée par le port du voile par des assesseurs des bureaux de vote lors des dernières élections départementales et régionales qui avait conduit dans plusieurs cas à la mise à l’écart de ces personnels ou à l’image largement diffusée de Jordan Bardella, numéro deux du Rassemblement National (RN), votant devant une femme voilée.

MEPs clash over veiled female polling station assistants

The MoDem has tabled an amendment that sparked heated debates on Tuesday evening (29 June) aimed at banning all ostentatious signs of religious affiliation for polling station staff. In the background, the controversy caused by the wearing of veils by polling station assistants during the last departmental and regional elections, which led in several cases to the removal of these staff or the widely circulated image of Jordan Bardella, number two of the National Rally (RN), voting in front of a veiled woman.

 
 

À Paris, ordination historique de deux rabbins libéraux, une femme et un homme

Cela faisait 53 ans qu’aucun rabbin libéral n’avait été ordonné en France :  deux vont l’être le 4 juillet, dont une femme, la première à être ordonnée rabbin en France.

In Paris, historic ordination of two liberal rabbis, one woman and one man

It had been 53 years since a liberal rabbi had been ordained in France: two will be ordained on 4 July, including a woman, the first to be ordained rabbi in France.

 
 

À Lyon, un Institut culturel du judaïsme pour lutter contre l’antisémitisme

À Lyon, l’Institut culturel du judaïsme ouvert en mai dernier a pour ambition de faire connaître au grand public et notamment aux jeunes, l’identité juive dans une perspective de lutte contre l’antisémitisme. L’Institut, qui est un établissement strictement culturel, propose ainsi de découvrir l’univers juif sous ses aspects religieux, culturels et historiques. Le parcours évoque frontalement les derniers actes antisémites commis en France, mais fait l’impasse sur la Shoah et la création de l’État d’Israël qui doivent être « abordées d'une tout autre manière », selon le directeur Henri Fitouchi et le seront au cours de conférences ou d’autres événements.

In Lyon, a Cultural Institute of Judaism to fight against anti-Semitism

In Lyon, the Cultural Institute of Judaism opened last May with the ambition of making the general public, and in particular young people, aware of Jewish identity in a perspective of fighting against antisemitism. The Institute, which is a strictly cultural establishment, proposes to discover the Jewish universe under its religious, cultural and historical aspects. The course evokes the latest antisemitic acts committed in France, but does not mention the Shoah and the creation of the State of Israel, which must be "approached in a completely different way", according to the director Henri Fitouchi, and which will be dealt with during conferences or other events.

 
 

Dans l’armée française, une « laïcité apaisée » qui s’accommode de l’islam


Pour le New-York Times, « à contre-courant d’une nation qui se méfie de l’islam » l’armée française pratiquerait une « laïcité souple » permettant une pratique de l’islam plus aisée que dans la vie civile française et serait l’institution française qui a le mieux réussit l’intégration des musulmans. Ils reviennent ainsi sur la pratique de la religion dans l’armée que le sujet soit étant ? devenu incontournable dans les années 1990 avec notamment la fin du service militaire annoncée en 1996 qui pousse l’armée française à mener une campagne de recrutement dans les quartiers populaires.

In the French army, an "appeased secularism" that accommodates Islam

For the New York Times, "against the grain of a nation that distrusts Islam", the French army practices a "flexible secularism" that allows for an easier practice of Islam than in French civilian life and is the French institution that has best succeeded in integrating Muslims. They thus return to the practice of religion in the army, a subject that became unavoidable in the 1990s with the end of military service announced in 1996, which pushed the French army to carry out a recruitment campaign in working-class neighbourhoods.

 
 

Assassinat de Samuel Paty : la mise en examen de l'islamiste Abdelhakim Sefrioui pour complicité confirmée


Le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, surveillé depuis son arrivée en France en 1982, est poursuivi pour « complicité d'assassinat terroriste ». En effet, il est accusé d’avoir ciblé publiquement Samuel Paty et d’avoir ainsi « facilité la définition d’un projet criminel » au cours d’une vidéo largement diffusée que le tueur a peut-être visionnée. Selon l’avocate de Abdelhakim Sefrioui, Me Elise Arfi, l’accusation ne tient pas la route, le militant n’ayant jamais été en contact avec Abdoullakh Anzorov, l’assassin de Samuel Paty, ce dernier ayant peut-être défini son projet avant même le visionnage de la vidéo.

Murder of Samuel Paty: Islamist Abdelhakim Sefrioui's indictment for complicity confirmed

The Islamist activist Abdelhakim Sefrioui, who has been under surveillance since his arrival in France in 1982, is being prosecuted for "complicity in terrorist assassination". He is accused of having publicly targeted Samuel Paty and thus "facilitated the definition of a criminal project" during a widely circulated video that the killer may have viewed. According to Abdelhakim Sefrioui's lawyer, Elise Arfi, the accusation does not hold water, as the activist was never in contact with Abdullakh Anzorov, Samuel Paty's assassin, who may have defined his plan even before watching the video.

 
 

Source société civile

 
 

Analyse du rapport Obin : Laïcité et personnels de l’Éducation nationale

L’association La Vigie de la laïcité créée par Jean-Louis Bianco alerte dans sa première newsletter sur le plan de formation du gouvernement des enseignants à la laïcité. L’association met en avant une potentielle dérive conduisant à terme à une mise sous tutelle idéologique des professeurs. Elle souligne que le rapport de Jean-Louis Obin à l’origine de ce plan de formation « semble soutenir l’idée d’un contrôle de ce que serait la « bonne laïcité », qui devrait être conforme à « la politique du ministre » », ce qui rend le projet du gouvernement dangereux. La Vigie de la laïcité va plus loin en dénonçant la mise en place d’une « police de la pensée ».

Analysis of the Obin report: Secularism and national education staff

The association La Vigie de la laïcité, created by Jean-Louis Bianco, alerts in its first newsletter on the government's plan to train teachers on secularism. The association highlights a potential drift leading to the ideological control of teachers. It stresses that the report by Jean-Louis Obin, which is at the origin of this training plan, "seems to support the idea of a control of what would be the 'good secularism', which should be in conformity with the 'minister's policy'", which makes the government's project dangerous. La Vigie de laïcité goes further by denouncing the establishment of a "thought police".

 
 

Tribune : Anniversaire de la « loi 1901 » : « N’avons-nous pas beaucoup à perdre à réduire l’espace d’expression civique que représentent les associations ? »

À l’occasion de l’anniversaire de la loi 1901 et suite à l’initiative du Mouvement associatif, plus de cinquante représentants d’associations s’inquiètent de la « méfiance » mise en lumière par le projet de loi « séparatisme » envers leurs organisations. Ils rappellent l’histoire de la loi 1901 et l’importance sociétale des associations en France, avant d’insister sur l’existence d’un corpus répressif qui ne nécessite pas le renforcement de contrôle porté par le projet de loi. Ils appellent ainsi à leur faire confiance et à protéger ce « bien commun » qu’est la liberté associative.

Tribune: Anniversary of the "1901 law": "Don't we have a lot to lose by reducing the space for civic expression represented by associations? "

On the occasion of the anniversary of the 1901 law and following the initiative of the Mouvement associatif, more than fifty representatives of associations are concerned about the "mistrust" highlighted by the "separatism" bill towards their organisations. They recall the history of the 1901 law and the social importance of associations in France, before insisting on the existence of a repressive corpus that does not require the reinforcement of control brought by the bill. They thus called for trust in them and for the protection of the "common good" that is associative freedom.

 
 

Source académique

 
 

Le postcolonialisme : une impasse conceptuelle à interroger ?

Étienne Huyghe, doctorant, revient sur le paradigme postcolonial dont les études relevant de ce champ concentrent leur analyse sur les effets passés et présents de la domination culturelle et psychique exercée sur les sociétés et les populations anciennement colonisées. Ce paradigme est aujourd’hui dominant dans la recherche française et internationale, et il se répand aussi dans le domaine politique. Il convient ainsi selon lui de s’interroger un peu plus sur sa constitution et les concepts qu’il porte. Pour lui, le danger principal de ce paradigme est qu’il a d’abord porté des études de littérature comparée qui s’intéressait surtout aux discours plutôt qu’aux pratiques. Le postcolonialisme tend ainsi selon lui à « figer les rapports sociaux » dans une logique binaire du « nous » contre « eux » qui pourrait conduire à maintenir les ex-colonisés dans la période coloniale. De plus, ce paradigme porte un projet politique celui du courant décolonial qui invite alors le postcolonialisme dans le débat politique. Ce qui emmène l’auteur de cet article à percevoir ce paradigme comme un cadre aujourd’hui dépassé, « trop étroit pour le monde social contemporain ».

Postcolonialism: a conceptual impasse to be interrogated?

Étienne Huyghe, doctoral student, returns to the postcolonial paradigm, whose studies in this field focus their analysis on the past and present effects of cultural and psychic domination exercised on formerly colonised societies and populations. This paradigm is now dominant in French and international research, and is also spreading in the political field. It is therefore appropriate, according to him, to question a little more about its constitution and the concepts it carries. For him, the main danger of this paradigm is that it was first used in comparative literature studies, which were mainly interested in discourses rather than practices. According to him, postcolonialism tends to "freeze social relations" in a binary logic of "us" versus "them", which could lead to keeping the ex-colonised in the colonial period. Moreover, this paradigm carries a political project, that of the decolonial current, which then invites postcolonialism into the political debate. This leads the author of this article to perceive this paradigm as an outdated framework, "too narrow for the contemporary social world".

 
 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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