La Cour suprême indienne ordonne la détention de onze hommes accusés de viol collectif ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / INDE

18 janvier 2024
 
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Selon la liste publiée par la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), en Inde, au moins 37 personnes de confessions différentes sont emprisonnées pour raisons religieuses. En octobre dernier, l'USCIRF a exprimé son inquiétude quant à la liberté religieuse, demandant au gouvernement central qu'il libère les prisonniers religieux. Alors que des militants et des défenseurs des droits de l'Homme accusent Narendra Modi de persécuter les minorités religieuses du pays, le Premier ministre indien nie ces allégations et concentre son attention sur les prochaines élections générales, qui auront lieu en mai 2024. Récemment, le gouvernement Modi a révoqué le statut spécial du Cachemire, connu sous le nom d'article 370, qui accordait à la région une semi-autonomie par rapport au gouvernement central. En 2019, Modi a également adopté la loi très controversée sur la citoyenneté (CAA), qui accorde la citoyenneté indienne aux minorités religieuses du Pakistan, du Bangladesh et de l'Afghanistan, à l'exception des musulmans. En 2021, le gouvernement a voté en faveur des lois anti-conversion qui sont utilisées pour punir les innocents de différentes confessions par des amendes et des peines d'emprisonnement.

Entre-temps, un film tamoul a été retiré des plateformes en ligne, suite aux critiques de l'extrême droite. Annapoorani : The Goddess of Food (2023), un film tamoul racontant l’histoire d’une jeune brahmane qui veut devenir la meilleure chef de l’Inde, est devenu la cible de groupes d’extrême droite et de partisans de l’Hindutva. Le réalisateur et les créateurs du film ont été accusés d’avoir blessé les sentiments religieux du peuple hindou, en décrivant une divinité et une brahmane cuisinant et mangeant de la viande. Netflix a été obligé de retirer le film de toutes ses plateformes. Zee Entertainment a annoncé que le film serait réédité et que toutes les scènes offensantes seraient supprimées. 

According to the list released by the U.S. Commission on International Religious Freedom (USCIRF), at least 37 individuals of different faiths are imprisoned in India for religious reasons. Last October, the USCIRF expressed its concern over religious freedom, demanding the central government to release religious prisoners. While activists and human rights fighters accuse Narendra Modi of persecuting religious minorities in the county, the Indian PM denies such allegations, focusing his attention on the next general elections, which will take place in May 2024. Recently, Modi’s government revoked the special status of Kashmir, known as Article 370, which allowed the region a semi-autonomy from the central government. In 2019, Modi also passed the much debated citizenship act (CAA), that grants Indian citizenship to religious minorities of Pakistan, Bangladesh, and Afghanistan, except for Muslims. In 2021, the government voted for the anti-conversion laws which are being used to punish people of different faiths with fines and imprisonment.  

In the meantime, a Tamil movie has been removed from online platforms following Hindutva criticism. Annapoorani: The Goddess of Food (2023), a Tamil movie telling the story of a Brahmin girl who wants to become India’s best chef, became the target of far-right wing groups and Hindutva supporters. The movie’s director and creators were accused of hurting the religious sentiments of Hindu people, portraying a deity and a Brahmin cooking and eating meat. Netflix was obliged to remove the film from all its platforms. Zee entertainment announced that the movie would be re-edited and all the offensive scenes will be removed. 

 
 

Info Phare - Source médiatique 

 
 

La Cour suprême indienne ordonne la détention de onze hommes accusés de viol collectif

Lundi dernier, la Cour suprême indienne a annulé la décision du gouvernement de l’État et ordonné le renvoi en prison de onze hommes accusés de viol collectif. Les hommes ont été condamnés à la prison à vie pour le viol de Bilkis Bano, une femme enceinte de 21 ans. L'incident s'est produit lors des émeutes hindoues-musulmanes en 2002. Outre le viol de Bano, la foule hindoue a également tué 14 membres de sa famille, dont sa fille de trois ans. Les agresseurs ont été libérés en août 2022 suite à la décision d'un comité mis en place par le gouvernement de l'État du Gujarat. Le tribunal indien a ordonné de renvoyer ces hommes en prison dans un délai de deux semaines, déclarant que « le gouvernement du Gujarat a abusé de ses pouvoirs en libérant les onze condamnés sans autorisation. »

Indian Supreme Court orders the detention of eleven men accused of gang rape


Last Monday, the Indian Supreme Court reversed state government’s decision and ordered to send eleven men accused of gang rape back to jail. The men were sentenced to life imprisonment for the rape of Bilkis Bano, a 21 year old pregnant woman. The incident occurred during the Hindu-Muslim riots in 2002. Apart from raping Bano, the Hindu mob also killed 14 members of her family, including her three-year-old daughter. The assaulters were released in August 2022 following the decision of a panel set up by the Gujarat state government. The Indian court ordered to send the men back to prison within two weeks, declaring that « the Gujarat government abused its powers in releasing the eleven convicts without authority. »  

 
 

Des groupes de droite contre le film Netflix

‘Annapoorani : La déesse de la nourriture’ (2023) est le dernier film tamoul produit par Netflix. Le film raconte l’histoire d’une jeune fille qui aime cuisiner et veut devenir la meilleur cheffe de l’Inde. ‘Annapoorani’ a été critiqué par des groupes hindous d'extrême droite pour avoir offensé les sentiments religieux des hindous en représentant une brahmane cuisinant et mangeant de la viande. Les militants pro-hindutva, qui ont porté plainte contre le réalisateur et les créateurs du film, ont également accusé les producteurs d'avoir supposé qu'une divinité hindoue ait mangé de la viande en exil. Mardi dernier, le film a été supprimé de toutes les plateformes internationales de Netflix. Entre-temps, Zee Entertainment a annoncé que le film serait réédité et que les scènes offensantes seraient supprimées.

Right wing groups against Netflix movie

Annapoorani: The Goddess of Food (2023) is the latest Tamil movie released by Netflix. The film tells the story of a young girl who loves cooking and wants to become India’s best chef. Annapoorani has been criticized by far right Hindu groups for offending religious sentiments of Hindus by depicting a Brahmin cooking and eating meat. Hindutva groups, who filed police cases against the film's director and creators, also accused producers of suggesting that a Hindu deity ate meat while in exile. Last Tuesday, the movie was removed from all international Netflix platforms. Zee entertainment announced that the movie would be re-edited, and the offensive scenes would be removed. 

 
 

Troisième mandat de Narendra Modi : les minorités religieuses en danger

En octobre, la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) a exprimé son inquiétude concernant la liberté religieuse en Inde, exigeant la libération des prisonniers religieux. Selon la liste des personnes détenues à cause de l'exercice de leur religion publiée par l'USCIRF, en Inde, au moins 37 personnes de confessions différentes sont emprisonnées. Alors que le Premier ministre Narendra Modi se prépare aux élections qui auront lieu en mai, les militants et les groupes de défense des droits de l'Homme accusent le gouvernement de persécuter les minorités religieuses dans le pays. Le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP) et son chef, Narendra Modi, continuent de nier ces allégations.

Narendra Modi’s third term: religious minorities at risk


In October, the U.S. Commission on International Religious Freedom (USCIRF) expressed its concern over religious freedom in India,
demanding the release of religious prisoners. According to the list of individuals detained because of the exercise of their religion released by USCIRF, in India at least 37 people of different faiths are imprisoned. While the PM Narendra Modi is preparing for the elections that will take place in May, activists and human rights groups accuse the government of persecuting religious minorities within the country. The party in power, the Bharatiya Janata Party (BJP) and its leader, Narendra Modi, continue to deny such allegations.  

 

 
 

Source médiatique

 
 

Rajasthan : un musulman battu à mort

Au Rajasthan, le 2 janvier, un jeune musulman du Bihar a été battu à mort. Selon la police, l'homme de 24 ans a été agressé à la suite à un accident de voiture. Un groupe de trois hommes en voiture a frôlé la victime, qui marchait avec un ami. Le musulman a réprimandé le conducteur, lequel est sorti de sa voiture et l’a frappé à mort.

Rajasthan: Muslim man beaten up to death

In Rajasthan, on the 2nd of January, a young Muslim man from Bihar was beaten up to death. According to the police, the 24 year old man was assaulted following a car incident. A group of three men who were driving a car brushed the victim, who was walking with a friend. The Muslim man scolded the driver, who came out of his car and beat him to death.  



 
 

Uttar Pradesh : la police arrête neuf musulmans accusés de terrorisme

Au cours des deux derniers mois, neuf étudiants de l'Université musulmane d'Aligarh ont été suspectés de terrorisme et arrêtés. Selon la police, ces hommes envisageaient de lancer un ‘jihad violent’ contre le gouvernement et d’imposer la sharia. La police a également déclaré qu'ils distribuaient des publications sur l'Etat Islamique à la population locale. Tous les accusés ont entre 25 et 33 ans. 

Uttar Pradesh: police arrest nine Muslims under terrorist charges 

In the last two months, nine current and former students of Aligarh Muslim University have been arrested under terrorist charges. According to the police, the men were planning to launch a ‘violent jihad’ against the government, and impose Sharia law. The police also said that they were distributing ISIS literature among local people. All students are from 25 to 33 years old.  

 
 

Manifestations à Delhi contre l’accaparement des terres des Adivasis par le gouvernement

À la Faculté des Arts de l'Université de Delhi, un groupe d'activistes s'est rassemblé et a protesté contre l'accaparement des terres des Adivasis par le gouvernement dans l'État de Chhattisgarh. Le Forum contre la corporatisation et la militarisation (FACAM) a exprimé son inquiétude face au déplacement croissant des Adivasis de leurs terres au nom de la conservation de l'environnement et de la protection de la faune. Le FACAM a aussi expliqué que ces terres sont en fait vendues à de grandes entreprises.

Protests in Delhi against land grab of Adivasis


At Delhi University Arts Faculty, a group of activists gathered and protested against the land grab of Adivasis in Chhattisgarh. Forum Against Corporatization and Militarization (FACAM) expressed its concern over the increasing displacement of Adivasis from their lands in the name of environmental conservation and wildlife protection. FACAM also explained that these lands are actually sold to big corporations. 

 
 

Pour aller plus loin

 
 

Sheikh Hasina: Once Bangladesh’s democracy icon, now its ‘authoritarian’ PM (Al Jazeera - 09/01/2024) 

Is the Congress anti-Hindu or anti Hindutva? (Sabrangindia - 12/01/2024)

Indian government continues to abuse minorities, critics: Human Rights Watch (Maktoob Media - 12/01/2024) 

Ram Mandir inauguration: Religious ceremony or political event? (India Today - 11/01/2024)

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyzes and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.