Assassinat d'un dirigeant du Khalistan, les relations entre l'Inde et le Canada se tendent  ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / INDE
28 septembre 2023
 
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Lors d'une session extraordinaire du Parlement tenue mardi dernier, le gouvernement indien a approuvé la loi ‘Nari Shakti Vandan Adhiniyam’, qui réserve un tiers des sièges aux femmes au Parlement et dans toutes les assemblées législatives des États. « Notre démocratie sera encore renforcée par cette loi », a déclaré le Premier ministre Narendra Modi, annonçant fièrement ce résultat. Nari Shakti Vandan Adhiniyam est sur la table du Lok Sabha, la chambre basse du Parlement indien, depuis 1996. Cette loi avait déjà été présentée par l'ancien Premier ministre indien et leader du Bharatiya Janata Party (BJP), Atal Bihari Vajpayee en 1998. Malgré les efforts de Vajpayee et de ses successeurs, la proposition n'a jamais été approuvée à cause du manque de votes.

En Inde, bien que les femmes représentent environ 950 millions d’électeurs, elles sont  seulement 15 et 10 % à siéger au parlement et aux autres assemblées législatives de l’État. « Nous voulons que de plus en plus de femmes travaillent pour le développement de notre pays », a déclaré le Premier ministre indien Narendra Modi. Les activistes et analystes ont critiqué le projet de loi, expliquant que le Nari Shakti Vandan Adhiniyam ne favorise que les femmes instruites provenant du contexte urbain, laissant derrière les classes les plus défavorisées. Même s'il s'agit d'un grand succès, beaucoup espèrent que ce n'est que la première étape vers une représentation plus adéquate des diverses réalités de genre, de caste et de communauté de l'Inde dans les organes législatifs.

Toutefois, cette loi n’entrera probablement en vigueur qu’en 2029, du moins pas avant le prochain recensement. Le dernier ‘inventaire’ de la population indienne, qui a lieu tous les dix ans, a été réalisé en 2011. En 2021, il a été retardé en raison de la pandémie, puis il a été officiellement suspendu pour une durée indéterminée. À l’approche des élections, c’est le prochain gouvernement qui devra se lancer dans cette entreprise ardue. Entre-temps, les femmes indiennes resteront largement exclues de la ‘plus grande démocratie du monde’.

After 27 long years, in a special session of the parliament held last Tuesday, the Indian government approved the 'Nari Shakti Vandan Adhiniyam' law, which reserves a third of the seats for women in parliament and in all state legislative assemblies. « Our democracy will be further strengthened by this law », declared PM Narendra Modi, proudly announcing the achievement. Nari Shakti Vandan Adhiniyam has been on the table of the Lok Sabha, the lower house of the Indian Parliament, since 1996. This law had already been introduced by the former Prime Minister of India and leader of the Bharatiya Janata Party (BJP), Atal Bihari Vajpayee, in 1998. Despite the efforts of Vajpayee and his successors, the proposal was never approved due to the lack of votes. 

In India, although women represent approximately 950 million voters, they are only 15% and 10% to sit in parliament and other state legislative assemblies. « We want more and more women to work for the development of our country », PM Modi said. Some activists and analysts have criticized the bill, explaining that the Nari Shakti Vandan Adhiniyam only favors educated and urban women, leaving the most disadvantaged classes behind. While admitting that this is a great success, many hope that this is only the first step towards a more adequate representation of India's diverse gender, caste and community realities in legislative bodies.

However, this law will most likely not be put into effect until 2029, at least not before the next census. The last 'inventory' of the Indian population, which takes place every ten years, was carried out in 2011. In 2021, it was delayed due to the pandemic, then it was officially suspended indefinitely. With elections around the corner, it will be the task of the next government to embark on this arduous undertaking. Meanwhile, Indian women will still be largely excluded from the 'world's largest democracy'. 



 
 

Info Phare - Source médiatique 

 
 

Assassinat d'un dirigeant du Khalistan, les relations entre l'Inde et le Canada se tendent 

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a accusé le gouvernement indien d'avoir tué un citoyen canadien. La victime, Hardeep Singh Nijjar, un dirigeant pro-Khalistan, a été assassinée en juin 2023. Alors que le Premier ministre Narendra Modi accusait le gouvernement canadien d'offrir un refuge aux terroristes, Trudeau a déclaré : « Nous sommes un pays dominé par la loi. Nous allons continuer à faire le travail nécessaire pour assurer la sécurité des Canadiens et pour défendre nos valeurs et l’ordre international fondé sur des règles. » Alors que la tension monte, les deux pays ont expulsé leurs diplomates et l'Inde a suspendu les visas des Canadiens pour une durée indéterminée.

India and Canada relations in crisis over the killing of a Khalistan leader

The Canadian PM Justin Trudeau accused the Indian government of killing a Canadian citizen. The victim, Hardeep Singh Nijjar, a pro-Khalistan leader, was murdered in June 2023. While PM Narendra Modi accused the Canadian government of providing a safe haven to terrorists, Trudeau said : « We are a country of the rule of law. We are going to continue to do the work necessary to keep Canadians safe and to uphold our values and the international rules-based order. » As the tension grows, both countries expelled their diplomats and India suspended visa delivery for Canadians for an indefinite period.


 
 

Source médiatique

 
 

Les quotas féminins arrivent en Inde 

La semaine dernière, le Lok Sabha, la chambre basse de l'Inde, a approuvé le projet de loi qui réserve un tiers des sièges aux femmes au Parlement et dans les assemblées des États. Le projet de loi a été présenté par l'ancien Premier ministre indien et chef du parti Bharatiya Janata (BJP), Atal Bihari Vajpayee en 1998. « Notre démocratie sera encore renforcée par cette loi », a déclaré le Premier ministre Narendra Modi, annonçant fièrement cet accomplissement.

Womens’ quotas arrived in India

Last week, the Lok Sabha, India’s lower house, approved the bill which reserves a third of the seats for women in parliament and state assemblies. The bill was introduced by the former Prime Minister of India and leader of the Bharatiya Janata Party (BJP), Atal Bihari Vajpayee in 1996. « Our democracy will be further strengthened by this law », declared PM Narendra Modi, proudly announcing the achievement.

 
 

Manipur : cinq personnes arrêtées pour avoir emprisonné des policiers

Au Manipur, cinq personnes ont été arrêtées pour port d'armes sophistiquées et emprisonnement de policiers. Suite à ces arrestations, à Imphal, la capitale du Manipur, une foule a attaqué le commissariat de police, en exigeant leur libération. La police a tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants pour arrêter l'attaque. Les cinq personnes arrêtées ont été placées en garde à vue. 

Manipur: Five people arrested for imprisoning policemen


In Manipur, five people were arrested for carrying sophisticated weapons and imprisoning policemen. Following the arrests, in Imphal, Manipur’s capital, a mob assaulted the police station, demanding their release. The police fired tear gas at the manifestants to stop the attack. The five people arrested were taken into police custody. 




 
 

Après Babri Masjid, la mosquée de Mathura pourrait être la prochaine

Dans la ville de Mathura, la mosquée de Shahi Eidgah et le temple Shri Krishna Janmasthan sont situés l'un à côté de l'autre. En 2022, une plainte a été déposée devant le tribunal, demandant le déplacement de la mosquée dans une autre partie de la ville. Selon les pétitionnaires, la mosquée a été construite sur le terrain du temple. Comme dans le cas de Babri Masjid et d'autres mosquées en Inde, certains hindous affirment qu'une partie du temple a été détruite par l'empereur moghol Aurangzeb pour construire une mosquée à sa place. L’avenir de la mosquée de Mathura est désormais entre les mains du tribunal.

After Babri Masjid, the mosque of Mathura may be next 

In the city of Mathura, the mosque of Shahi Eidgah and the Shri Krishna Janmasthan temple are located next to each other. In 2022, a suit was filed in the court, demanding to shift the Shahi Eidgah’s mosque in another part of the town. According to the petitioners, the mosque was constructed on the temple's land. As in the case of Babri Masjid and other mosques in India, some Hindus claim that part of the temple was destroyed by the Mughal emperor Aurangzeb, to build a mosque in its place. The mosque of Mathura’s future is now in court’s hands. 

 
 

Source institutionnelle 

 
 

« La situation des droits en Inde est grave, systématique et dangereuse », a déclaré le rapporteur spécial de l'ONU


Lors d'une audience de la Commission internationale sur la liberté religieuse du département d'État américain, tenue à Washington DC le 20 septembre, Fernand de Varennes, rapporteur spécial des Nations Unies sur les questions relatives aux minorités, a parlé du Manipur, de l'Assam et des lois et processus discriminatoires à l'égard des minorités religieuses et autres. De Varennes a déclaré que « l’Inde risque de devenir l’un des principaux générateurs d’instabilité, d’atrocités et de violence au monde, en raison de l’ampleur et de la gravité des violations et des abus visant principalement les minorités religieuses et autres telles que les musulmans, les chrétiens et les sikhs. Ce n’est pas seulement individuel ou local, c’est systématique et c’est le reflet d’un nationalisme religieux. »

“The status of the rights situation in India is massive, systematic and dangerous”, says UN Special Rapporteur


At a USCIRF Hearing on Religious Freedom in India, held in Washington DC on 20th September, Fernand de Varennes, the United Nations Special Rapporteur on Minority Issues, talked about Manipur, Assam and discriminatory laws and processes for religious and other minorities. De Varennes said that « India risks becoming one of the world’s main generators of instability, atrocities and violence, because of the massive scale and gravity of the violations and abuses targeting mainly religious and other minorities such as Muslims, Christians, Sikhs and others. It is not just individual or local, it is systematic and a reflection of religious nationalism. »

 
 

Source religieuse

 
 

Des chrétiens arrêtés dans l’Uttar Pradesh

Dans l’Uttar Pradesh, dix-sept chrétiens ont été arrêtés après des allégations de conversion forcée. Un villageois local, qui avait assisté à la messe du dimanche avec sa femme et ses enfants, a accusé les hommes d'offrir un soutien financier pour changer de religion. Minakshi Singh, secrétaire général d'Unity in Compassion, une organisation caritative basée à Delhi, a déclaré que « les allégations sont sans fondement. »

Christians arrested in Uttar Pradesh 

In Uttar Pradesh, seventeen Christians were arrested over allegations of forced conversion. A local villager, who attended the Sunday prayer with his wife and children, accused the men of offering financial support to change religion. Minakshi Singh, general secretary of Unity in Compassion, a charity organization based in Delhi, declared that « the allegations are baseless. »

 
 

Pour aller plus loin

 
 

Screening community: Indian diaspora and cinema in Australia (South Asian Journal - 18/09/2023) 

Explainer: what’s behind the growing tensions between Canada and India? (The Guardian - 19/09/2023) 

Sikh-Hindu Collaboration Revives Mosques In Indian Villages (Religion Unplugged - 18/09/2023) 

Demagogic politics pushes Bangladesh to Islamization (Ucanews - 21/09/2023)

Women's Reservation Bill: The Issues to Consider (The Wire - 20/09/2023)

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyzes and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.