Discussions entre l'Iran, la Turquie et la Russie/ Aide transfrontalière/ Manifestations contre les crimes d'honneur/ Aéroport international d'Erbil ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / IRAK - SYRIE– 10  juillet 2021

 
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Les parties impliquées dans le conflit syrien à savoir la Russie, la Turquie et l’Iran, se sont réunies dans la capitale du Kazakhstan, Nur Sultan. Plusieurs points ont été abordés comme la question de l’aide internationale, la reprise des discussions du comité constitutionnel syrien pour une transition politique, et plus largement des questions socio-économiques. Sur la question de l’aide, l’ambassadeur russe aux États-Unis, Anatoly Antonov, a souligné qu’éventuellement l’aide humanitaire ne serait pas arrêtée, et que le conseil de sécurité des Nations Unies aboutirait à un accord.

Le pays reste confronté à plusieurs défis notamment les « crimes d’honneur ». Ce sont souvent des meurtres commis par les hommes d’une famille envers ses membres féminins lorsqu’ils sont perçus comme causes de déshonneur pour la famille tout entière. À cette occasion, des centaines de femmes ont manifesté dans la ville de Hassaké.

En Irak, des drones chargés d’explosifs ont visé l’aéroport international d’Erbil, qui abrite une base militaire de la coalition internationale. Depuis le début de l’année, différentes attaques ont ciblé les intérêts américains. Les États-Unis qui mènent une coalition pour combattre l’État islamique, ont bombardé des positions, et ont fait des victimes parmi les civils. Ainsi, de nombreux Irakiens attendent des dommages et intérêts de la part des Américains comme ces derniers l’ont promis. Les Irakiens font face à d’autres difficultés comme la coupure d’électricité en pleine période de canicule. Dans cette perspective, des habitants de Bassora ont manifesté leur mécontentement et ont pointé l’absence de réponse des services publics dans un État qui est pourtant rentier et abrite donc du pétrole.

 The warring parties in the Syrian conflict, namely Russia, Turkey and Iran, met in the capital of Kazakhstan, Nur Sultan. Several issues were discussed, such as the question of international aid, the resumption of discussions by the Syrian constitutional committee for a political transition, and more broadly socio-economic issues. On the issue of cross-border aid, the Russian Ambassador to the United States, Anatoly Antonov, stressed that humanitarian aid would not be stopped and that the UN Security Council would reach an agreement. The country continues to face several challenges, including "honour killings", which are often murders committed by male family members against female family members when they are perceived to bring dishonour to the entire family.  On this sad occasion, hundreds of women demonstrated in the city of Hassaké to denounce these atrocious methods.

In Iraq, drones loaded with explosives targeted the international airport in Erbil, which houses an international coalition military base. Since the beginning of the year, various attacks have targeted US interests. The US, which is leading a coalition to fight the Islamic State, has bombed positions but with civilian casualties. On this scale, many Iraqis are expecting damages from the US as it promised but did not deliver. Iraqis are facing other difficulties such as the loss of electricity in the middle of a heat wave. In this context, residents of Basra have demonstrated their discontent and pointed to the lack of response from the public services in a state that is a rentier and therefore home to oil.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Un village syrien où l'on parle la langue de Jésus se prépare à accueillir les pèlerins de retour au pays

Dans l’un des plus anciens villages au monde, le syrien de Maaloula, des bénévoles ratissent les pierres et effacent les graffitis en vue du retour des pèlerins chrétiens après des années de guerre. Avant le conflit en Syrie, ce village attirait des milliers de visiteurs par an, dont l’ancien président américain Jimmy Carter et le défunt dirigeant vénézuélien Hugo Chavez, pour visiter ses églises et ses monastères et entendre ses habitants parler araméen.

Toutefois, depuis 2011, le conflit dévastateur a largement éloigné les pèlerins du village, dont le nom en araméen signifie « entrée », d’après l’étroit passage entre ses falaises calcaires.

Syria village with language of Jesus prepares for returning pilgrims

In one of the world's oldest villages, the Syrian town of Maalula, whose inhabitants still speak the language of Jesus, volunteers rake stones and remove graffiti in preparation for the return of Christian pilgrims after years of war. Before the conflict in Syria, it attracted thousands of visitors a year, including former US president Jimmy Carter and the late Venezuelan leader Hugo Chavez - to visit its churches and monasteries and hear its people speak Aramaic.

But since 2011, the devastating conflict has largely kept pilgrims away from the village, whose name in Aramaic means "entrance", after the narrow passage between its limestone cliffs.

 
 

Sources médiatiques

 
 

Début des pourparlers d'Astana sur la Syrie au Kazakhstan

La capitale du Kazakhstan, Nur Sultan, a accueilli mercredi la 16e réunion du processus de paix d'Astana composé de la Turquie, de la Russie et de l'Iran - sur la Syrie. La délégation turque était représentée par le directeur général du ministère des Affaires étrangères chargé de la Syrie, l'ambassadeur Selçuk Ünal, tandis que l'opposition syrienne était dirigée par Ahmet Toma. La délégation russe était dirigée par l'envoyé spécial du pays pour la Syrie, Alexander Lavrentiev, et l'Iran par Ali Asghar Khaji, conseiller principal du ministre iranien des Affaires étrangères pour les affaires politiques spéciales. Des représentants de haut niveau des Nations unies, de la Jordanie, du Liban et de l'Irak participeront également aux pourparlers en tant qu'observateurs. Les pourparlers ont porté sur la situation en Syrie, l'acheminement de l'aide humanitaire, la reprise des réunions du Comité constitutionnel à Genève, l'échange de prisonniers, la libération des otages et la recherche des personnes portées disparues.

Astana talks on Syria commence in Kazakhstan

The capital of Kazakhstan, Nur Sultan, hosted on Wednesday the 16th Astana meeting composed of Turkey, Russia and Iran - on Syria. The Turkish delegation was represented by Foreign Ministry Director General for Syria Ambassador Selçuk Ünal, while the Syrian opposition was led by Ahmet Toma. The Russian delegation was led by the country's special envoy for Syria, Alexander Lavrentiev, and Iran by Ali Asghar Khaji, senior adviser to the Iranian Foreign Minister for special political affairs. Also, high-level representatives from the United Nations, Jordan, Lebanon and Iraq will participate in the talks as observers. The discussions were about Syrian situation on the ground in Syria, international humanitairan assistance, prospects for the resumption of work by the Syrian Constitutional Comitee in Geneva, prisoner exchanges, release of hostages, and the search for missing persons. 

 
 

L'ambassadeur de la Russie aux États-Unis s'attend à un compromis dans les discussions sur la Syrie à l'ONU

L’ambassadeur russe aux États-Unis, Anatoly Antonov, a déclaré que le Conseil de sécurité des Nations Unies parviendrait probablement à un compromis cette semaine sur l’aide humanitaire à la Syrie, signalant que l’aide transfrontalière de l’organisation ne sera pas interrompue. Le maintien de l’aide à la Syrie était l’une des principales demandes du Président américain Joe Biden au Président russe Vladimir Poutine lors de leur sommet à Genève le mois dernier. Néanmoins, il faudra pour cela que les deux pays et les autres membres du Conseil de sécurité des Nations Unies parviennent à un accord cette semaine. La négociation pour une résolution, soutenue par les pays occidentaux, vise à maintenir ouvert le couloir d’aide actuel à la frontière turque tout en rouvrant un couloir en provenance d’Irak. Cependant, la Russie, qui soutient le président syrien Bachar al-Assad, a déclaré qu’elle n’accepterait pas de rouvrir les points de passage fermés. La date limite pour la prolongation de l’opération actuelle est prévue ce samedi 10 juillet.

Russias U.S. Ambassador Expects Compromise in Syria Talks at UN

Russian ambassador to the US Anatoly Antonov said the UN Security Council would probably reach a compromise this week on humanitarian aid to Syria, signalling that the organisation's cross-border aid would not be cut off.

Continued aid to Syria was one of US President Joe Biden's key demands to Russian President Vladimir Putin during their summit in Geneva last month. But that will require the two countries and other members of the UN Security Council to reach an agreement this week. The negotiation for a resolution, backed by Western countries, aims to keep the current aid corridor on the Turkish border open while reopening a corridor from Iraq. However, Russia, which supports Syrian President Bashar al-Assad, has said it will not agree to reopen the closed crossings. The deadline for extending the current operation is Saturday.

 
 

Des centaines de personnes dans le nord-est de la Syrie protestent contre les « crimes d’honneur »

Mardi, des centaines de femmes ont protesté contre les crimes dits « d’honneur » dans le nord-est de la Syrie, après les derniers meurtres de jeunes femmes par leurs proches dans la ville de Hassaké, région sous contrôle des Kurdes. Les manifestants se sont rassemblés devant le domicile de la dernière victime, une jeune fille de 16 ans qui, selon les habitants, a été assassinée lundi par son père. L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme a déclaré que l’homme avait étranglé sa fille, qui avait été violée par un parent il y a plus d’un an. Le meurtre de lundi fait suite au tollé suscité par une vidéo diffusée en ligne le week-end dernier, qui montre prétendument le meurtre d’une autre jeune femme. Les zones rurales restent en majorité conservatrices, imposant souvent de sévères restrictions à la liberté des femmes.

Hundreds in Northeast Syria Protest Honor Killings

Hundreds of women protested against so-called "honour killings" in northeastern Syria on Tuesday, following the latest killings of young women by relatives in the Kurdish-controlled city of Hassakah. The protesters gathered outside the home of the latest victim, a 16-year-old girl who residents say was murdered by her father on Monday. The Syrian Observatory for Human Rights said the man strangled his daughter, who had been raped by a relative more than a year ago. Monday's killing follows an outcry over a video posted online at the weekend, which allegedly shows the murder of another young woman. Rural areas remain deeply conservative and tribal, often imposing severe restrictions on women's freedom.

 
 

Des drones chargés de bombes frappent l'aéroport de la ville d'Erbil, dans le nord de l'Irak

L’aéroport international d’Erbil, dans le nord de l’Irak, a été attaqué par des drones chargés d’explosifs mardi en fin de journée. Cela s’est passé à proximité du consulat américain, ont indiqué les autorités kurdes. Cette attaque n’a pas fait de blessés ni de dégâts majeurs. L’aéroport d’Erbil, qui abrite une base militaire de la coalition internationale avait également été visé en avril par un drone rempli d’explosifs. Plus largement, depuis le début de l’année, des dizaines d’attaques ont visé les intérêts américains dans le pays, où 2 500 soldats américains sont déployés dans le cadre de la coalition.

Bomb-laden drones hit airport in city of Erbil in northern Iraq

The international airport in Erbil, northern Iraq, was attacked by explosive-laden drones late on Tuesday. It happened near the US consulate, Kurdish authorities said. The attack did not cause any injuries or major damage. The airport in Erbil, which houses an international coalition military base, was also targeted in April by a drone filled with explosives. More broadly, since the beginning of the year, dozens of attacks have targeted US interests in the country, where 2,500 US troops are deployed as part of the coalition.

 
 

Les victimes américaines en Irak attendent une indemnisation

Des milliers de civils blessés et certains tués attendent toujours que les États-Unis les paient, car ils ont été injustement ciblés. En mars 2017, les troupes de la coalition dirigée par les États-Unis qui combattent les djihadistes en Irak progressaient dans la vieille ville de Mossoul, évinçant le groupe État islamique. Quelques mois avant la reprise de la ville où l’organisation terroriste avait déclaré son califat en 2014, un nouveau bilan humain s’est ajouté lorsqu’il a été révélé que plus de 100 civils avaient été tués dans une seule frappe aérienne de la coalition. La coalition a admis que plus de 1 000 vies civiles ont été perdues au cours des sept années d’opération contre le groupe djihadiste en Irak et en Syrie, et il a été révélé qu’elle avait indemnisé les familles des 14 victimes en Irak.

Quatre ans après, Abdullah Khalil attend toujours une indemnisation. Sa jambe a été amputée au genou et son dos est couvert de profondes cicatrices. Cependant, il cherche toujours à savoir où et comment réclamer les dommages et intérêts qui lui sont dus.

 US victims in Iraq wait compensation

Thousands of civilians injured and some killed are still waiting for the US to pay them because they have been unfairly targeted. In March 2017, US-led coalition troops fighting jihadists in Iraq were making progress in the old city of Mosul, ousting the Islamic State group. But months before the city was retaken, where the terrorist organisation had declared its caliphate in 2014, a new human toll was added when it was revealed that more than 100 civilians had been killed in a single coalition air strike. The coalition admitted that more than 1,000 civilian lives had been lost in the seven-year operation against the jihadist group in Iraq and Syria, and its revealed that it had compensated the families of 14 victims in Iraq.

Four years later, Abdullah Khalil is still waiting for compensation. His leg has been amputated at the knee and his back is covered with deep scars. But he is still trying to find out where and how to claim the damages he is owed.

 
 

Les manifestations de Bassora éclatent alors que des coupures d’électricité frappent l’Irak brûlant

Dans la ville de Bassora, riche en pétrole, les manifestants ont bloqué des autoroutes et brûlé des pneus la semaine dernière pour faire pression sur le gouvernement local afin qu'il remédie aux coupures d'électricité chroniques et à l’absence de réponse des services publics. Les températures à Bassora ont dépassé les 50 degrés. Les autorités irakiennes ont réagi en réduisant les heures de travail à moins de cinq heures, invoquant la chaleur extrême. Les coupures d'électricité ont régulièrement donné lieu à de violentes manifestations, notamment dans le sud de l'Irak, les gouvernements successifs n'ayant pas réussi à résoudre ce problème récurrent ces dernières années.

Basra protests erupt as power cuts hit scorching Iraq

In the oil-rich city of Basra, protesters blocked highways and burned tyres last week to pressure the local government to address chronic power cuts and unresponsive public services. Temperatures in Basra have exceeded 50 degrees. The Iraqi authorities responded by reducing working hours to less than five hours, citing the extreme heat. Power cuts have regularly led to violent protests, particularly in southern Iraq, as successive governments have failed to address this recurring problem in recent years.

 
 

Pour aller plus loin:

How women of Isis in Syrian camps are marrying their way to freedom

The Guardian, 2/07/2021 https://www.theguardian.com/world/2021/jul/02/women-isis-syrian-camps-marrying-way-to-freedom



 
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

 
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