OTAN / Retour des djihadistes/ Rencontres dirigeants égyptiens, jordaniens et irakiens/ Aide humanitaire / Frappes aériennes en Syrie et en Irak ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / IRAK - SYRIE– 2  juillet 2021

 
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Les tensions régionales ne faiblissent pas et même s’accroissent. Ce dimanche 27 juin, les États-Unis ont frappé des milices affiliées à l’Iran à la frontière irako-syrienne. En réponse à ces frappes, les milices soutenues par l’Iran ont tiré des obus sur une base américaine située dans l’est de la Syrie. La présence américaine en Syrie, pourtant placée sous sanctions internationales doublées d’un embargo économique, suscite des débats sur les réseaux sociaux. Le manque de coopération entre les deux pays ne facilite pas non plus le transfert de djihadistes qui sont encore présents sur le territoire national, et dans des camps gérés par les forces démocratiques syriennes. À cette échelle, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken souhaite fortement les rapatrier. Toujours dans ce contexte de manque de dialogue, la question humanitaire et les points de passages frontaliers divisent au sein des Nations Unies. L’institution considère que le poste frontalier avec la Turquie, Bab al-Hawa, doit rester ouvert, mais la Russie pose son veto, car elle considère que ce point de passage est illégal et viole la souveraineté syrienne.

L’Irak tente toujours d’adopter sa neutralité régionale, et veut se lancer dans une collaboration avec ses voisins. La capitale irakienne a accueilli le 27 juin un sommet tripartite avec  le Président égyptien al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie. Les discussions ont porté sur la lutte contre le terrorisme et le domaine économique pour élaborer une large coopération. Dans la même perspective d’apaisement, le Premier ministre irakien al-Kadhimi s’est rendu à l’OTAN où il a rencontré  le Secrétaire général, Jens Stoltenberg, pour parler de la coopération entre l’institution et son pays notamment en matière de sécurité intérieure.

Regional tensions continue unabated and have reached a certain point.  On Sunday 27 June 2021, the US struck Iranian-affiliated militias on the Iraqi-Syrian border. In response to these strikes, Iranian-backed militias fired shells at a US base in eastern Syria. The US presence in Syria, which has placed the country under international sanctions and an economic embargo, is causing debate on social networks. The lack of cooperation between the two countries does not facilitate the transfer of jihadists who are still present on the national territory, and in camps managed by the Syrian democratic forces. On this scale, the American Secretary of State Anthony Blinken strongly wishes to repatriate them. Still in a perspective of lack of dialogue, the humanitarian issue and the border crossings divide within the United Nations. The UN considers that the border crossing with Turkey, Bab al-Hawa, should remain open, but Russia vetoes it as illegal and violating Syrian sovereignty.

Iraq is still trying to adopt its regional neutrality and wants to engage in collaboration with its neighbours. The Iraqi capital hosted the tripartite summit on 27 June. The summit was attended by Egyptian President al-Sissi, (first state visit since 1990) and King Abdullah II of Jordan. Discussions were held on the fight against terrorism and in the economic field to develop a broad cooperation. In the same perspective of appeasement, the Iraqi Prime Minister, Mr. al-Kadhimi, visited NATO where he met with the Secretary General, Mr. Jens Stoltenberg, to discuss cooperation between the institution and the country, particularly in the field of internal security.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Blinken : Situation «intenable » pour les 10 000 combattants de Daech encore détenus en Syrie

À l’occasion d’une réunion qui s’est tenue à Rome le 28 juin, visant à renouveler les efforts internationaux pour lutter contre l’État islamique, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré lundi que 10 000 combattants du groupe terroriste étaient toujours détenus dans des camps gérés par les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes, qualifiant cette situation comme étant « intenable ». Ce dernier a exhorté les pays partenaires à rapatrier ou poursuivre leurs citoyens. L’occasion pour lui de féliciter plusieurs pays d'Asie centrale, tels que le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, ainsi que des pays des Balkans, pour avoir rapatrié certains de leurs citoyens.

Blinken: “Untenable” situation for 10,000 IS fighters still to be held in Syria

At a meeting in Rome on 28 June to renew international efforts to fight Islamic State, US Secretary of State Antony Blinken said on Monday that 10,000 fighters of the terrorist group were still being held in camps run by the Kurdish-led Syrian Democratic Forces (SDF), describing the situation as "untenable". He urged partner countries to repatriate or prosecute their citizens. He congratulated several Central Asian countries, such as Kazakhstan and Uzbekistan, as well as Balkan countries, for repatriating some of their citizens.

 
 

Sources médiatiques

 
 

Les États-Unis affirment que les frappes aériennes en Syrie et en Irak visent à dissuader l'Iran et ses mandataires

Le mardi 29 juin, les États-Unis ont déclaré au Conseil de sécurité des Nations Unies qu'ils avaient lancé des frappes aériennes contre les milices soutenues par l'Iran en Syrie et en Irak afin de dissuader Téhéran de mener ou de soutenir de nouvelles attaques contre le personnel ou les installations des États-Unis en Syrie.

L'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré que les frappes aériennes avaient touché des installations utilisées par des milices responsables d'une série croissante d'attaques par drone et par roquette contre son pays en Irak. Sur les réseaux sociaux, nombreuses sont les personnes qui estiment que les États-Unis n’ont pas leur place sur le territoire syrien compte tenu des sanctions internationales et de l’embargo économique  que l’administration américaine a mis en place. Pour rappel, les États-Unis n’entretiennent pas de relations diplomatiques avec la Syrie, ce qui interroge davantage une partie de la population locale.

US says airstrikes in Syria, Iraq aimed to deter Iran and proxies

The United States told the UN Security Council on Tuesday, 29th June, that it had launched air strikes against Iranian-backed militias in Syria and Iraq to deter Tehran from carrying out or supporting further attacks on US personnel or facilities in Syria.

US Ambassador to the United Nations Linda Thomas-Greenfield said the air strikes hit facilities used by militias responsible for a growing series of drone and rocket attacks against her country in Iraq. On social networks, many people believe that the United States has no place on Syrian territory given the international sanctions and economic embargo that the US administration has put in place. As a reminder, the United States does not maintain diplomatic relations with Syria, which raises questions among the local population.

 
 

Les dirigeants égyptiens, jordaniens et irakiens se rencontrent au sommet de Bagdad

Première visite d’un chef d’État égyptien à Bagdad depuis 1990. En effet, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi et le roi de Jordanie Abdallah II, se sont réunis en sommet tripartite dans la capitale irakienne le 27 juin,

La première guerre du Golfe a rompu les relations diplomatiques entre l'Irak et l'Égypte, mais celles-ci se sont améliorées ces dernières années avec les visites de hauts fonctionnaires des deux pays. Durant cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre du mécanisme de coopération entre les trois pays, les trois dirigeants ont discuté de plusieurs domaines d'intérêt régional, notamment l'évolution récente de la question palestinienne, la lutte contre le terrorisme et la coopération économique. Al-Kadhimi vise également à renforcer les alliances régionales et à consolider la position de l'Irak au Moyen-Orient en tant que médiateur. Les discussions qui ont eu lieu en avril 2021 entre des responsables iraniens et saoudiens à Bagdad témoignent du rôle que le pays veut jouer.

Egypt, Jordan, and Iraq leaders meet at Baghdad summit

First visit of an Egyptian head of state to Baghdad since 1990. Egyptian President Abdel Fattah el-Sisi, Iraqi Prime Minister Mustafa al-Kadhimi and Jordan's King Abdullah II met in a tripartite summit in the Iraqi capital on 27 June,

The first Gulf War broke diplomatic relations between Iraq and Egypt, but these have improved in recent years with visits by senior officials from both countries. During the meeting, which is part of the cooperation mechanism between the three countries, which started with a first round in Cairo in March 2019, the three leaders discussed several areas of regional interest, including recent developments on the Palestinian issue, counterterrorism and economic cooperation. Al-Kadhimi also aims to strengthen regional alliances and consolidate Iraq's position in the Middle East as a mediator. Discussions between Iranian and Saudi officials in Baghdad in April 2021 are evidence of the role the country wants to play.

 
 

Dans l'Irak tribal, foot, dispute d'enfants ou coq à l'origine de conflits

En Irak, un pays ravagé par la guerre, une querelle à propos d'un canard ou d'un coq entre enfants peut conduire à des affrontements tribaux meurtriers. Par exemple, il y a deux semaines, un enfant a été tué et quatre personnes ont été blessées lorsque deux tribus ont échangé des tirs de fusils d'assaut kalachnikov et de roquettes dans le cadre d'un conflit portant sur un prêt de 1 000 dinars (0,60 euro). Dans la province de Missan, dans le sud du pays, des membres rivaux d'une tribu se sont battus à l'épée parce que l'un des deux camps avait insulté une figure religieuse respectée par l'autre. Les tribus sont des acteurs puissants en Irak, notamment dans le sud du pays, riche en pétrole, où elles possèdent leurs propres codes moraux et judiciaires ainsi que d'énormes caches d'armes. Les autorités religieuses musulmanes chiites respectées de l'Irak, basées dans le sud rural où elles comptent de nombreux adeptes, se sont rangées du côté des autorités. Par ailleurs, le grand ayatollah Ali Sistani a déclaré que les batailles rangées qui secouent souvent le sud ont « plongé le pays tout entier dans une spirale d'instabilité et de sous-développement ».

In tribal Iraq, football, children's disputes or roosters cause conflict

In war-torn Iraq, a dispute over a duck or a rooster between children can lead to deadly tribal clashes. For example, a fortnight ago a child was killed and four people were injured when two tribes exchanged Kalashnikov assault rifle and rocket fire in a dispute over a loan of 1,000 dinars (€0.60 euro). In the southern province of Missan, rival tribesmen fought with swords because one side had insulted a religious figure respected by the other. Tribes are powerful players in Iraq, especially in the oil-rich south, where they have their own moral and judicial codes and huge arms caches. Iraq's respected Shia Muslim religious authorities, based in the rural south where they have a large following, have sided with the authorities. Meanwhile, Grand Ayatollah Ali Sistani has said that the pitched battles that often rock the south have "plunged the entire country into a spiral of instability and underdevelopment".

 
 

Les paramilitaires irakiens montrent leurs armes lors d'une grande parade anniversaire

Des milliers de combattants paramilitaires irakiens, dont des factions soutenues par l'Iran, ont défilé le samedi 26 juin, sur une base militaire dans l'est de l'Irak, présentant des chars et des lance-roquettes lors de leur plus grand défilé officiel à ce jour. L'événement, auquel a assisté le Premier ministre irakien Moustafa al-Kadhimi, a marqué le septième anniversaire de la création des Forces de Mobilisation Populaire (FMP) pour combattre le groupe extrémiste État islamique.

Le défilé a eu lieu sur une base autrefois occupée par les troupes américaines près de la frontière avec l'Iran. Cela est symbolique, car ces combattants dénoncent également la présence des États-Unis dans le pays, donnant parfois lieu à des attaques des deux camps.  

Iraq paramilitaries show off weaponry in big, anniversary parade

Thousands of Iraqi paramilitary fighters, including Iranian-backed factions, marched on a military base in eastern Iraq on Saturday 26 June, displaying tanks and rocket launchers in their largest official parade to date. The event, attended by Iraqi Prime Minister Mustafa al-Kadhimi, marked the seventh anniversary of the creation of the Popular Mobilisation Forces (PMF) to fight the Islamic State extremist group.


The parade, held at a base formerly occupied by US troops near the border with Iran, was symbolic as these fighters denounce the Islamic State's "war on terror". This is symbolic as these fighters also denounce the US presence in the country, sometimes resulting in attacks from both sides.

 
 

Sources institutionnelles

 
 

Visite du Premier ministre de la République d'Irak au siège de l'OTAN

Le mercredi 30 juin, le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi a rencontré le Secrétaire général, M. Jens Stoltenberg, au siège de l’OTAN. Accompagné du ministre des Affaires étrangères, Fuad Hussein, et du ministre de la Défense, Jumaah Saadoon, le Premier ministre a discuté des progrès réalisés par la mission de l'OTAN en Irak, qui conseille les institutions et les forces de sécurité irakiennes, les aidant à lutter contre le terrorisme et à stabiliser leur pays. L’occasion pour le  Secrétaire général de souligner l'excellente coopération entre l'OTAN et le gouvernement irakien, et de féliciter les forces de sécurité irakiennes pour les efforts qu'elles déploient afin d'empêcher le retour de Daech.

Prime Minister of the Republic of Iraq visits NATO Headquarters

On Wednesday 30 June, Iraqi Prime Minister Mustafa al-Kadhimi met with Secretary General Jens Stoltenberg at NATO Headquarters. Accompanied by Foreign Minister Fuad Hussein and Defence Minister Jumaah Saadoon, the Prime Minister discussed the progress of NATO's mission in Iraq, which advises Iraqi institutions and security forces, helping them to fight terrorism and stabilise their country. The Secretary General highlighted the excellent cooperation between NATO and the Iraqi government and congratulated the Iraqi security forces for their efforts to prevent the return of ISIS.

 
 

Pour l’ONU, la dernière ligne d'aide transfrontalière en Syrie doit rester ouverte

Environ 10 milliards de dollars sont nécessaires pour aider les personnes touchées par le conflit, que ce soit dans le pays ou en tant que réfugiés dans la région. Selon l’ONU, plus de 1 000 camions ont transporté de la nourriture, des médicaments et d'autres aides par le point de passage de Bab al-Hawa depuis la Turquie, chaque mois au cours de l'année écoulée, dans le cadre d'une opération humanitaire des Nations Unies considérée comme étant la plus importante au monde. Le point frontalier de Bab al-Hawa  est le dernier des quatre passages transfrontaliers encore ouverts, après une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU de 2014 autorisant l'aide humanitaire dans les zones de Syrie tenues par l'opposition. La Russie souhaite que cette aide passe par l’accord de Damas sinon elle considère ces points de passages comme étant une violation de la souveraineté syrienne. C’est la raison pour laquelle l'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia, met son droit de véto.

Syria’s last cross-border aid lifeline must stay open, insist UN humanitarians

About $10 billion is needed to help those affected by the conflict, both in the country and as refugees in the region. According to the UN, more than 1,000 trucks have carried food, medicine and other aid through the Bab al-Hawa crossing from Turkey every month for the past year, in what is considered the largest UN humanitarian operation in the world. The Bab al-Hawa border point is the last of four cross-border crossings still open, following a 2014 UN Security Council resolution allowing humanitarian aid into opposition-held areas of Syria. Russia wants this aid to go through Damascus' agreement, otherwise it considers these crossings to be a violation of Syrian sovereignty. This is why the Russian ambassador to the UN, Vassily Nebenzia, has vetoed the agreement.

 
 

Pour aller plus loin:

In Iraq, an old U.S. foe grows his political power

Reuters, 29/06/2021

« En Irak, la logique communautaire est nourrie par les partis »

La croix, 28/06/2021



 
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

 
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