La guerre civile peut encore être évitée / Lorsque la communauté sunnite érige Samir Geagea en héros / Le vote de la diaspora profitera-t-il aux partis issus de la révolte du 17 octobre 2019 ? ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS /
LIBAN – 26 octobre 2021

 
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Une semaine après les événements de Tayouneh, les réactions des diverses confessions libanaises se sont divisées entre demandes d’une justice rapide et transparente par la communauté chiite, peur d’une justice dirigée de la part de la communauté et des autorités maronites et enfin célébration du président des Forces libanaises, Samir Geagea, érigé en héros par une partie de la communauté sunnite.  

Au-delà des prises de positions politiques, les événements de la semaine passée ont fait réapparaître le spectre de la guerre civile libanaise qui avait débuté à quelques mètres des événements de Tayouneh et dont les éléments fondateurs semblent aujourd’hui réunis dans un pays en proie à des divisions confessionnelles internes, exacerbées par une crise économique sans précédent.

Sur le plan électoral et modifiant la loi électorale de 2017, la Chambre des députés rejeta la solution d’une circonscription spécifique aux Libanais de la diaspora, lui préférant celle du vote de ces derniers pour les candidats des circonscriptions de la métropole dont ils sont originaires. Cet amendement pose ainsi la question du poids politique que peut jouer la diaspora dans les élections prochaines et le sens du vote d’une diaspora nombreuse et que certains jugent proche des idées de la révolte de 2019. 



One week after the events of Tayouneh, the reactions of the various Lebanese denominations have been divided between a demand for swift and transparent justice by the Shiite community, a fear of directed justice on the part of the Maronite community and authorities, and finally a celebration of the President of the Lebanese Forces, Samir Geagea, who has been erected as a hero by a part of the Sunni community.  

Beyond the political positions taken, the events of the past week have reappeared the spectre of the Lebanese civil war that began a few meters from the events of Tayouneh and whose founding elements seem today to be reunited in a country plagued by internal religious divisions, exacerbated by an unprecedented economic crisis.

On the electoral front and amending the electoral law of 2017, the Chamber of Deputies rejected the creation of a specific constituency for the Lebanese of the diaspora, preferring instead that of the vote of the latter for the candidates of the constituencies of the metropolis where they originate. This amendment raises the question of the political weight that the diaspora can play in the upcoming elections and the meaning of the vote of a large diaspora and that some consider close to the ideas of the revolt of 2019.

 
 

Info phare - Source médiatique

 
 

La guerre civile peut encore être évitée

Depuis plus d’un an, les Forces libanaises, le parti des Phalanges libanaises et le patriarche maronite ont développé un discours résolument hostile au Hezbollah, discours prenant diverses formes. Ainsi, si le patriarche Raï met en avant dans ses discours la nécessité pour le Liban d’opter pour la neutralité, position qui priverait de facto le Hezbollah de sa position régionale avancée, les partis politiques précités, dirigent leurs discours d’une part, vers l’identification du Hezbollah comme une menace pour la présence chrétienne au Liban et d’autre part, vers une incitation aux populations chrétiennes afin que ces dernières s’arment en vue d’une confrontation jugée inévitable avec le parti chiite. 

Au-delà des discours, plusieurs notes des services de sécurité ont fait état de distribution d’armes et d'entraînements au tir dans les montagnes du Mont-Liban. 

Cette tentation militariste se fonde sur une double hypothèse portée en coulisse par le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, à savoir que le Hezbollah serait moins puissant que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qu’eut à combattre le parti des Forces libanaises durant la guerre civile et d’autre part sur la force militaire du Parti des Forces libanaises, qui serait supérieure à celle du parti à son apogée sous la direction de Bachir Gemayel.

De son côté, le Hezbollah a, en réponse à ces discours et par la voix de son secrétaire général, insisté sur la menace que fait peser le parti des Forces libanaises sur la présence chrétienne au Liban et d’autre part mis en garde ce parti contre toute tentation militaire en martelant l’importance de la force militaire du Hezbollah. 

Ainsi, le Hezbollah tente d’éviter une guerre, pour laquelle cependant, lui et ses adversaires semblent prêts.

Cependant, et alors que les événements de Tayouneh ont rappelé les débuts de la guerre civile libanaise qui prit place entre 1975 et 1990, la nouvelle confrontation qui pourrait opposer les Libanais présente de nombreuses différences avec la guerre civile précitée. D’une part la communauté chrétienne est bien moins importante en terme démographique que durant la guerre civile et une nouvelle confrontation fait craindre un exode de cette population et d’autre part, alors que la guerre civile libanaise donna lieu à des lignes de démarcation et à 15 ans de guerre, le Hezbollah a démontré, notamment en Syrie et contre l’armée israélienne, que les lignes de démarcation ne faisaient pas partie de sa tactique militaire, différence qui pourrait mener à une guerre violente, mais brève où le Hezbollah tenterait de prendre le dessus par le biais d’une guerre éclair lui évitant un embourbement interne.

Civil war can still be avoided

For more than a year, the Lebanese Forces, the Lebanese Phalange party and the Maronite Patriarch have developed a resolutely hostile discourse towards Hezbollah, a discourse that takes various forms. Thus, while Patriarch Raï emphasizes in his speeches the need for Lebanon to opt for neutrality, a position that would de facto deprive Hezbollah of its advanced regional position, the aforementioned political parties direct their speeches towards identifying Hezbollah as a threat to the Christian presence in Lebanon and an incitement to the Christian populations so that they arm themselves in view of a confrontation deemed inevitable with the Shiite party. 

Beyond the rhetoric, several notes from the security services have reported the distribution of weapons and shooting training in the mountains of Mount Lebanon. 

This militaristic temptation is based on a double assumption made behind the scenes by the leader of the Lebanese Forces, Samir Geagea, namely that Hezbollah would be less powerful than the Palestine Liberation Organization that the Lebanese Forces party had to fight during the civil war, and on the other hand, on the military strength of the Lebanese Forces party, which would be superior to that of the party at its peak under the leadership of Bashir Gemayel.

For its part, Hezbollah, in response to these speeches and through the voice of its Secretary General, insisted on the threat posed by the Lebanese Forces Party to the Christian presence in Lebanon and also warned the party against any military temptation by hammering the importance of the military strength of Hezbollah. 

Thus Hezbollah is trying to avoid a war, for which however, it and its opponents seem ready.

However, while the events in Tayouneh were reminiscent of the beginning of the Lebanese civil war that took place between 1975 and 1990, the new confrontation that could oppose the Lebanese presents many differences with the aforementioned civil war. On the one hand, the Christian community is much smaller in demographic terms than during the civil war, and a new confrontation raises fears of a massive exodus of this population; on the other hand, while the Lebanese civil war gave rise to demarcation lines and 15 years of war, Hezbollah has demonstrated, particularly in Syria and against the Israeli army, that demarcation lines were not part of its military tactics, a difference that could lead to a violent but brief war in which Hezbollah would try to gain the upper hand through a blitzkrieg that would avoid internal mire.

 
 

Sources médiatiques

 
 

Derrière les antagonismes confessionnels, la vie continue entre chrétiens et chiites

Près d’une semaine après les affrontements qui ont suivi l’embuscade subie par les partisans du Hezbollah et de son allié Amal, un calme précaire s’est installé au rond-point de Tayouneh.

Si l’armée libanaise présente sur la zone de combat semble séparer deux mondes, les échanges entre les deux communautés, chrétienne et chiite, ont repris même si chaque camp semble camper sur ses positions.

Ainsi, tandis que les habitants chrétiens d’Ain-el-Remaneh défendent l’action de ce qui s’apparente à une intervention des Forces libanaises, en insistant sur la nécessité pour la communauté chrétienne de se préserver d’une invasion chiite, les habitants chiites de Chiyah réitèrent leur volonté de venger les morts tombés sous les balles des francs-tireurs.

Cependant, malgré ces discours bellicistes, les partisans des deux camps s’entendent sur la nécessité d’éviter tout retour à la guerre civile. Ainsi, si l’accord entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre en 2006 avait laissé espérer la fin de la ligne de démarcation Chiyah-Ain el Remaneh, les récents événements ont ramené à la mémoire des Libanais, les drames d’une guerre civile qui avait débuté à une dizaine de mètres des événements de Tayouneh et au renouveau de laquelle ne manque que l’impulsion qu'auraient pu constituer les événements de la semaine passée.

Behind the denominational antagonisms, life goes on between Christians and Shiites

Nearly a week after the clashes that followed the ambush of supporters of Hezbollah and its ally Amal, a precarious calm has settled at the Tayouneh traffic circle.

If the Lebanese army present in the combat zone seems to separate two worlds, the exchanges between the two communities, Christian and Shiite, have resumed even if each camp seems to camp on its positions.

Thus, while the Christian inhabitants of Ain-el-Remaneh defend the action of what looks like an intervention of the Lebanese Forces, insisting on the need for the Christian community to preserve itself from a Shiite invasion, the Shiite inhabitants of Chiyah reiterate their willingness to avenge the dead who fell under the bullets of the snipers.

However, despite these bellicose speeches, supporters of both sides agree on the need to avoid any return to civil war. Thus, if the agreement between Hezbollah and the Free Patriotic Movement in 2006 had given hope for the end of the Chiyah-Ain el Remaneh demarcation line, recent events have brought back to the memory of the Lebanese, the tragedies of a civil war that had begun about ten meters from the events of Tayouneh and to the renewal of which only lacks the impetus that could have constituted the events of the past week.

 
 

Lorsque la communauté sunnite érige Samir Geagea en héros

Si les événements de Tayouneh ont opposé les partisans du Hezbollah chiite et les partisans des Forces libanaises chrétiens maronites, nombreux sont les membres de la communauté sunnite qui ont vu dans ces événements une juste réponse de la part de Samir Geagea et son parti, au tandem chiite et une forme de vengeance vis-à-vis des événements du 7 mai 2008, date à laquelle le Hezbollah avait pris d’assaut les quartiers ouest de Beyrouth, dans le cadre d’une attaque éclair contre le Courant du futur, coupable selon le Hezbollah de vouloir démanteler le réseau de télécommunication parallèle du parti de Dieu.

Ironie de l’histoire libanaise, le dirigeant chrétien, principal suspect dans l’assasinat du Premier ministre Rachid Karamé durant la guerre civile, est aujourd’hui porté par un soutien conséquent de la part de la communauté sunnite. Ce soutien doit être par ailleurs opposé à la désaffection de la communauté sunnite, à l’égard du leader naturel de la communauté, Saad Hariri, jugé peu combatif face au Hezbollah. 

Ce gain de popularité de Geagea rejoint d’une part la volonté de ce dernier de se placer à la tête d’une opposition au Hezbollah, opposition qui serait constituée principalement de la communauté sunnite et chrétienne et d’autre part le soutien affiché de l'Arabie Saoudite au leader chrétien. Ainsi, si l'État du Golfe a longtemps été le bailleur de fonds du Courant du futur de Saad Hariri, son soutien financier et politique semble aujourd’hui se porter sur le Parti des Forces libanaises.

When the Sunni community makes Samir Geagea a hero

While the events in Tayouneh pitted supporters of the Shiite Hezbollah against supporters of the Maronite Christian Lebanese Forces, many in the Sunni community saw the events as a just response by Samir Geagea and his party, to the Shiite tandem and a form of revenge for the events of May 7, 2008, when Hezbollah stormed the western districts of Beirut in a blitzkrieg attack against the Future Movement, which Hezbollah claimed was trying to dismantle the parallel telecommunication network of the Party of God.

Ironically, the Christian leader, the main suspect in the assassination of Prime Minister Rashid Karame during the civil war, is now supported by the Sunni community. This support must be contrasted with the Sunni community's disaffection with the community's natural leader, Saad Hariri, who is considered to have little fighting spirit in the face of Hezbollah. 

This increase in Geagea's popularity is in line with his desire to lead an opposition to Hezbollah, an opposition that would be made up mainly of the Sunni and Christian community, and with Saudi Arabia's support for the Christian leader. Thus, if the Gulf State was for a long time the financial backer of Saad Hariri's Future Movement, its financial and political support seems today to be focused on the Lebanese Forces Party.

 
 

Le vote de la diaspora profitera-t-il aux partis issus de la révolte du 17 octobre 2019 ?

Modifiant la loi électorale de 2017 qui prévoyait la création, pour les élections législatives de 2022, d’une circonscription spécifique aux expatriés, rassemblant six députés qui devaient s’ajouter aux 128 députés existants, la Chambre des députés libanaise a adopté un amendement de la loi électorale prévoyant le vote des expatriés pour les candidats se présentant dans les circonscriptions de la métropole. Motivé par différents calculs politiques, cet amendement pose aujourd’hui la question du sens probable des votes de la diaspora et notamment, la possibilité des partis issus de la révolte de 2019 de tirer parti du vote d’expatriés qu’elle juge plus acquis à sa cause.

Souhaitant s’appuyer sur le vote et la mobilisation des nombreux Libanais qui ont quitté le pays du fait de la crise économique, les partis issus de la révolte de 2019 espèrent aujourd’hui réaliser des percées au sein des régions libanaises en comptant notamment sur l’impossibilité pour les partis au pouvoir d’appliquer, aux électeurs de la diaspora, les mécanismes clientélistes propres aux élections législatives libanaises.

Will the diaspora vote benefit the parties that emerged from the October 17, 2019 revolt?

Amending the 2017 electoral law that provided for the creation of a specific expatriate constituency for the 2022 parliamentary elections, bringing together 6 deputies who were to be added to the existing 128 deputies, the Lebanese Chamber of Deputies adopted an amendment to the electoral law providing for the expatriate vote for candidates running in constituencies in the metropolis. Motivated by various political calculations, this amendment now raises the question of the likely direction of diaspora votes and, in particular, the possibility of the parties that emerged from the 2019 revolt to take advantage of expatriates it considers more sympathetic to its cause.

Wishing to rely on the vote and the mobilization of the many Lebanese who have left the country because of the economic crisis, the parties that emerged from the 2019 revolt hope to make inroads in the Lebanese regions by counting on the impossibility for the parties in power to apply to the voters of the diaspora, the clientelistic mechanisms specific to the Lebanese legislative elections.

 
 

Sources religieuses

 
 

Fadlallah, pour une justice ayant pour seul objectif la révélation de la vérité 

Dans le cadre de son sermon du vendredi, l’uléma chiite, Sayyed Ali Fadlallah est revenu sur l’incident de Tayouneh, en rappelant que les proches des victimes tombées lors de la manifestation organisée par le Hezbollah et son allié Amal étaient toujours dans l’attente des premiers éléments de l'enquête visant à identifier les auteurs des tirs qui ont visé les manifestants.

Sayyed Fadlallah a poursuivi en indiquant que le maintien de la paix civile était conditionné par la nécessité d’une justice responsable et limpide, éloignée de tout calcul confessionnel ou politique.

L’uléma chiite a par ailleurs indiqué que l’issue de cette enquête permettrait de maintenir la confiance des Libanais dans la justice et de s’assurer que de tels événements ne se reproduisent pas à l’avenir.

Sayyed Fadlallah a enfin rappelé que les partis libanais devaient s’abstenir de toute utilisation d’armes pour le règlement de conflits internes, dès lors qu’une confrontation interne n’apporterait au pays qu’un désastre duquel nulle partie ne sortirait victorieuse.

Fadlallah, for a justice with the sole objective of revealing the truth 

In his Friday sermon, the Shiite Ulema Sayyed Ali Fadlallah returned to the incident of Tayouneh, recalling that the relatives of the victims who fell during the demonstration organized by Hezbollah and its ally Amal were still waiting for the first elements of the investigation to identify the perpetrators of the shooting that targeted the demonstrators.

Sayyed Fadlallah went on to say that the maintenance of civil peace was conditioned by the need for a responsible and clear justice, far from any sectarian or political calculation.

The Shiite Ulema also indicated that the outcome of this investigation would help maintain the confidence of the Lebanese in justice and ensure that such events do not recur in the future.

Sayyed Fadlallah reminded that the Lebanese parties should refrain from using weapons to settle internal conflicts, since an internal confrontation would only bring disaster to the country from which no party would emerge victorious.


خلال خطبة الجمعة استهل السيد علي فضل الله خطبته باستحضار حادثة الطيونة ، مذكّرا بأن أقارب الضحايا الذين سقطوا خلال التظاهرة التي نظمها حزب الله وأمل ما زالوا ينتظرون ما سيؤول إليه التحقيق، لمعرفة حقيقة ما جرى ومحاسبة كل من تسبب بهذه المجزرة التي كادت، لولا صبر الأهالي ووعي القيادات المسؤولة، أن تفجر صراعا طائفيا داميا وتودي بالسلم الأهلي وبالوحدة الداخلية.

وتابع السيد فضل الله مؤكدا أن الحفاظ على السلم الأهلي مشروط بضرورة عدالة مسؤولة وشفافة بعيدة عن أي حسابات طائفية أو سياسية.

كما قال فضل الله إن نتيجة هذا التحقيق ستساعد في الحفاظ على ثقة اللبنانيين في النظام القضائي وضمان عدم تكرار مثل هذه الأحداث في المستقبل.

وذكّر السيد فضل الله أخيراً بأنه يجب على الأطراف اللبنانية الامتناع عن استخدام السلاح في سياق النزاعات الداخلية ، لأن المواجهة الداخلية لن تجلب للبلاد إلا كارثة لا يخرج منها أي طرف منتصراً.

 
 

Mgr Raï et la protection de Geagea

Tandis que l'enquête sur les événements de Tayouneh se poursuit, les liens entre les francs-tireurs et le parti des Forces libanaises seraient en voie de se confirmer. Ainsi, et selon les premiers éléments de l'enquête, des partisans armés des Forces libanaises auraient été déployés à Ain-el-Remaneh, la veille des événements meurtriers, ces éléments auraient par ailleurs été envoyés de Maarab, fief du parti des Forces libanaises.

Au regard de ces éléments, diverses arrestations ont été effectuées, arrestations de personnes présentes à Ain-el-Remaneh, le jour de la fusillade ainsi que d’autres éléments qui bien que absents auraient été impliqués dans celle-ci. Enfin, soupçonnant une opération organisée au plus haut rang du parti des Forces libanaises et afin d’écarter ou confirmer cette hypothèse, le juge chargé de l’affaire a exprimé sa volonté d'auditionner le chef du parti, Samir Geagea.

Face à ces événements, le patriarcat maronite a exprimé via son compte Twitter son inquiétude quant au retour à une justice dirigée contre un seul camp et ne se souciant que de venger les morts et non de parvenir à la vérité. Cette prise de position serait une couverture au président du Parti qui a exprimé son refus d'être auditionné dans le cadre de l’affaire.

Face à ces accusations, l’armée libanaise aurait assuré au Patriarcat maronite et aux Forces libanaises que les arrestations concernaient tant des partisans des Forces libanaises que des partisans appartenant aux Hezbollah et à Amal ainsi que des soldats de l’armée libanaise impliqués dans les événements de la semaine passée.

Rai and the protection of Geagea

While the investigation into the events of Tayouneh continues, the links between the snipers and the Lebanese Forces party are being confirmed. Thus, according to the first elements of the investigation, armed supporters of the Lebanese Forces were deployed the day before the deadly events, these elements were also sent from Maarab, stronghold of the Lebanese Forces party.

In view of these elements, various arrests were made, arrests of people present in Ain-el-Remmaneh, the day of the shooting as well as other elements who although not present would have been involved in the latter. Finally, suspecting an operation organized at the highest level of the party and in order to rule out or confirm this hypothesis, the judge in charge of the case has expressed his willingness to audit the party leader, Samir Geagea.

Faced with these events, the Maronite Patriarchate expressed via its Twitter account its concern about the return to a justice directed against one side and concerned only with avenging the dead and not with reaching the truth. This stance would be a cover for the president of the party, Samir Geagea, who has expressed his refusal to be interviewed in the case.

In the face of these accusations, the Lebanese Army reportedly assured the Maronite Patriarchate and the Lebanese Forces that the arrests concerned both supporters of the Lebanese Forces and supporters belonging to Hezbollah and Amal as well as soldiers of the Lebanese Army involved in the events of last week.


بينما يتواصل التحقيق في أحداث الطيونة ، الصلات بين القناصة والقوات اللبنانية في طور التثبت. وبحسب عناصر التحقيق الأولى ، فقد تم إرسال مسلحين من "القوات اللبنانية" من معراب وانتشروا في اليوم السابق لمجزرة الطيونة. وعلى ضوء هذه الافتراضات ، تم تنفيذ اعتقالات مختلفة لعناصر من القوات اللبنانية.

إضافة إلى ذلك ، ومن أجل تأكيد أو إبطال فرضية عملية حُسمت في الدوائر العليا في "القوات اللبنانية" ، طلب القاضي المكلف بالقضية الاستماع إلى زعيم الحزب سمير جعجع.

وأمام هذه الأحداث عبرت البطريركية المارونية عبر حسابها على تويتر عن قلقها من العودة إلى عدالة الموجهة ضد معسكر واحد وإحلالِ الانتقامِ مكانَ العدالة. تغريدة بكركي لا تعدو كونها غطاء لرئيس حزب القوات اللبنانية سمير جعجع، الذي عبّر عن رفضه تنفيذ قرار مفوض الحكومة لدى المحكمة العسكرية القاضي فادي عقيقي استدعاءه إلى التحقيق في مجزرة الطيونة.

وإزاء هذه الاتهامات طمأن الجيش اللبناني البطريركية المارونية والقوات اللبنانية أن الاعتقالات طالت  أنصار القوات اللبنانية وأنصار حزب الله وحركة أمل وجنود الجيش اللبناني دون تمييز. لكن الجيش اللبناني أكد عبر مصادر مختلفة أنه لن يخضع لأي ضغوط نظراً لخطورة الأحداث.

 
 

Intronisation du patriarche Minassian à Beyrouth

Le nouveau patriarche de Cilicie des Arméniens a été intronisé ce dimanche 24 octobre à Beyrouth, en présence notamment du patriarche maronite Raï, du patriarche de l’Église melkite Absi et l’ambassadeur d’Arménie au Liban.

Suite à la cérémonie d’intronisation, une messe fut présidée par le patriarche Minassian. Dans son homélie, le patriarche Minassian a rappelé qu’au début de son sacerdoce au Liban sévissait la guerre civile et qu’aujourd’hui, à l’aube de son patriarcat, le Liban traverse la pire crise de son histoire. Cependant, se remémorant que les défis de la guerre civile avaient été surmontés et que le peuple libanais avait survécu à ces terribles événements, le patriarche s’est montré confiant quant à la capacité du peuple libanais à traverser et à surmonter les défis actuels. 

Enthronement of Patriarch Minassian in Beirut

The new Patriarch of Cilicia of the Armenians was enthroned this Sunday, October 24 in Beirut, in the presence of the Maronite Patriarch Rai, the Patriarch of the Melkite Church Absi and the Armenian Ambassador to Lebanon.

Following the enthronement ceremony, a mass was presided over by Patriarch Minassian. In his homily, Patriarch Minassian recalled that at the beginning of his priesthood in Lebanon there was a civil war and that today, at the dawn of his patriarchate, Lebanon is going through the worst crisis in its history. However, recalling that the challenges of the civil war had been overcome and that the Lebanese people had survived these terrible events, the patriarch expressed his confidence that the Lebanese people would be able to overcome the current challenges.

 
 

Source culturelle

 
 

L’art contemporain et moderne libanais à l’honneur à l’Institut du monde arabe

Un an après l’explosion du port de Beyrouth, l’Institut du monde arabe rend hommage à la scène artistique libanaise par le biais d’une exposition dénommée « Lumières du Liban », à découvrir du 21 septembre 2021 au 2 janvier 2022.

L’exposition met en avant l’art moderne et contemporain libanais de 1950 à aujourd’hui, célébrant ainsi la créativité des artistes du Liban et de sa diaspora. Parmi les œuvres à découvrir, celles de Shafic Abboud, Etel Adnan ou encore Chaouki Choukini.

Lebanese contemporary and modern art in the spotlight at the Arab World Institute

One year after the explosion in Beirut harbor, the Arab World Institute pays tribute to the Lebanese art scene through an exhibition called "Lights of Lebanon" to be discovered from September 21, 2021 to January 2, 2022.

The exhibition highlights modern and contemporary Lebanese art from 1950 to today, celebrating the creativity of artists from Lebanon and its diaspora. Among the works to discover, those of Shafic Abboud, Etel Adnan or Chaouki Choukini.

 
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

 
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