Les bateaux de la mort vont se multiplier / Pas de président de la République pour l’instant / Le pari du Mufti Deriane ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
capture-decran-2020-04-09-a11-58-24

VEILLE PHAROS /
LIBAN –  30 septembre 2022

 
capture-decran-2020-04-09-a11-58-11
 

Cette semaine, Tripoli enterre ses morts après la tragédie d’Arwad qui a coûté la vie à 100 personnes noyées en mer. Mais malgré l’augmentation des drames en méditerranée, les candidats à l’exil risquent d’augmenter dans les prochains mois au regard de la situation catastrophique du pays.

Sur le plan politique, les députés étaient appelés ce jeudi à l’élection d’un nouveau président de la République, cependant malgré la programmation de la séance, les dissensions politiques actuelles n’ont pas permis l’élection d’un nouveau président. Le spectre du vide au sein du pouvoir exécutif semble se profiler.

Enfin, la communauté sunnite a tenté, sous l’égide du mufti de la République, de reconstituer ses rangs en affirmant son attachement aux pouvoirs conférés au Président du Conseil des ministres par l’accord de Taëf et en appelant à l’élection d’un Président de la République à équidistance des tendances politiques.


This week, Tripoli is burying its dead after the Arwad tragedy which cost the lives of 100 people drowned at sea. But despite the increase in the number of tragedies in the Mediterranean, the number of candidates for exile is likely to increase in the coming months given the catastrophic situation in the country.

On the political front, the deputies were called on Thursday to elect a new president of the Republic, but despite the scheduling of the session, the current political dissensions did not allow the election of a new president. The spectre of a vacuum in the executive branch seems to be looming.

Finally, the Sunni community, under the aegis of the Mufti of the Republic, tried to rebuild its ranks by affirming its attachment to the powers conferred on the President of the Council of Ministers by the Taif Agreement and by calling for the election of a President of the Republic who is equidistant from the political trends.

 
 

Info phare - Source médiatique

 
 

Les bateaux de la mort vont se multiplier

C’est au large de l'île syrienne d’Arwad que le navire de fortune transportant plus de 150 passagers a chaviré, coûtant la vie à au moins 100 personnes.

Selon l’organisation des Nations unies (ONU), 3 460 personnes ont tenté de quitter le Liban par la mer en 2022. 

Les raisons de ces départs sont multiples : perte de 90% de la valeur de la monnaie libanaise, 80% de la population sous le seuil de pauvreté et l’absence de perspectives d’amélioration de la situation économique et politique du pays. Ainsi, malgré les risques inhérents aux tentatives de traversée de la méditerranée, nombreux sont les libanais, réfugiés syriens et palestiniens qui se bousculent désormais vers les rivages libanais de la mer méditerranée en quête d’un avenir meilleur, bien qu’incertain.

Death boats will multiply

It was off the Syrian island of Arwad that the makeshift ship carrying more than 150 passengers capsized, costing the lives of at least 100 people.

According to the United Nations (UN), 3,460 people tried to leave Lebanon by sea in 2022. 

The reasons for these departures are multiple: the loss of 90% of the value of the Lebanese currency, 80% of the population below the poverty line and the lack of prospects for improving the country's economic and political situation. Thus, despite the risks inherent in attempting to cross the Mediterranean, many Lebanese, Syrian and Palestinian refugees are now rushing to the Lebanese shores of the Mediterranean Sea in search of a better, albeit uncertain, future.v

 
 

Sources médiatiques

 
 

Pas de président de la République pour l’instant

En anticipation de la fin du mandat du Président de la République, Michel Aoun, le Président du Parlement, Nabih Berri, a appelé à la tenue d’une séance durant laquelle un nouveau chef d’Etat devait être théoriquement élu.

Cependant, au regard des divisions politiques que connaît actuellement le pays, cette séance était vouée à un échec certain.

Cette possible vacance prolongée du pouvoir exécutif, qui concerne la présidence de la République et le gouvernement, pourrait mener à un vide exécutif redouté par les observateurs et retarderait l’adoption des mesures économiques nécessaires au sauvetage du pays.

No President of the Republic for the moment

In anticipation of the end of the mandate of the President of the Republic, Michel Aoun, the Speaker of Parliament, Nabih Berri, called for a session during which a new head of state was theoretically to be elected.

However, given the current political divisions in the country, this session was bound to fail.

This possible prolonged vacancy of executive power, which concerns the presidency of the Republic and the government, could lead to an executive vacuum feared by observers and would delay the adoption of the economic measures needed to rescue the country.

 
 

Sources religieuses

 
 

Le pari du Mufti Deriane

Le pari était risqué mais le résultat escompté semble, dans ses grandes lignes, avoir été atteint. Le mufti de la République, Abdellatif Deriane, a ainsi réussi à réunir la grande majorité des députés sunnites du pays.

L’objectif annoncé de cette rencontre n’était pas de parvenir à un accord global sur la politique sunnite mais bien donner l’image d’une confession politiquement homogène prête à jouer un rôle central dans l’avenir du Liban. Rôle que la communauté sunnite semblait avoir perdu après le retrait de son champion, Saad Hariri.

Sans aborder les sujets clivants, le mufti Deriane a profité de cet événement pour réaffirmer l’attachement de la communauté sunnite à son rôle hérité de l’accord de Taëf. Ces derniers mirent fin à la guerre civile et ont octroyé à la communauté sunnite un rôle clé via la présidence du conseil des ministres.  

Concernant l’élection du futur président de la République, sans donner un nom, les participants semblent se diriger vers un choix considéré comme étant à équidistance avec les forces politiques, en la personne du chef des armées, Joseph Aoun.

Cette rencontre loin d’être anodine, semble avoir été encouragée par l’Arabie saoudite qui, tout en ne souhaitant pas perdre son influence au pays du cèdre, a voulu signifier à la communauté sunnite que son soutien serait dorénavant conditionné et contrôlé. 

The bet of Mufti Deriane

The gamble was risky but the expected result seems, in its broad lines, to have been achieved. The Mufti of the Republic, Abdellatif Deriane, succeeded in bringing together the vast majority of the country's Sunni deputies.

The announced objective of this meeting was not to reach a global agreement on Sunni politics but to give the image of a politically compact confession ready to play a central role in the future of Lebanon. A role that the Sunni community seemed to have lost after the withdrawal of its champion, Saad Hariri.

Without addressing the divisive issues, Mufti Deriane took advantage of this event to reaffirm the attachment of the Sunni community to its role inherited from the Taif agreement that ended the civil war and which granted the Sunni community a key role via the presidency of the Council of Ministers.  

Regarding the election of the future President of the Republic, without giving a name, the participants seem to be heading towards a choice considered to be in equidistance with the political forces, in the person of the head of the army, Joseph Aoun.

This meeting, far from being insignificant, seems to have been encouraged by Saudi Arabia which, while not wishing to lose its influence in the country of the cedar, wanted to signal to the Sunni community that its support would henceforth be conditioned and controlled. 

 
 

Sayyed Ali Fadlallah appelle à un renforcement des relations irano-arabes

Dans le cadre de la réception du conseiller culturel de la République islamique d’Iran, le dignitaire chiite, le cheikh Sayyed Ali Fadlallah a appelé l’Iran à renforcer ses liens avec l’ensemble des composantes libanaises.

Le dignitaire chiite a par ailleurs appelé au renforcement des liens entre la république islamique d’Iran et les pays arabes et musulmans afin que soient dissipées les tensions.

Sayyed Ali Fadlallah calls for stronger Iranian-Arab relations

In the framework of the reception of the cultural advisor of the Islamic Republic of Iran, the Shiite dignitary, Sheikh Sayyed Ali Fadlallah called on Iran to strengthen its ties with all Lebanese components.

The Shiite dignitary also called for the strengthening of ties between the Islamic Republic of Iran and Arab and Muslim countries in order to dissipate tensions.


في إطار استقبال المستشار الثقافي للجمهورية الإسلامية الإيرانية دعا العلامة السيد علي فضل الله الى «ضرورة تعزيز التواصل مع جميع الأطراف اللبنانية على الصعيدين الثقافي والفكري الذي من شأنه ان يزيل الكثير من العوائق والحواجز المصطنعة التي تمنع تعزيز هذا التواصل وتساهم في تمتين القواسم المشتركة معها»، منوها بسياسة «الانفتاح التي تنتهجها إيران»، داعيا إلى «تمتينها مع الدول العربية والإسلامية لما يعزز من مكانتها ودورها في العالم ويزيل كل أسباب التوتر والاحتقان معها».



 
 

Le patriarche Raï s’oppose à toute tentative d’obstruction des échéances constitutionnelles

Dans le cadre de son homélie dominicale, le patriarche Raï a affirmé que toute tentative d’obstruction de l’échéance présidentielle viserait à porter atteinte à la République mais aussi à minimiser le rôle chrétien, plus particulièrement maronite, au sein du pays.

Le prélat maronite a opposé à la recherche continue de consensus, qui caractérise la politique libanaise, celui du respect des mécanismes démocratiques et des échéances fixées par la Constitution libanaise. Il craint que la recherche de consensus ne porte atteinte à l’équilibre libanais par une minimisation de facto du rôle chrétien découlant d’une vacance du poste présidentiel.

Concernant la formation du gouvernement, Mgr Raï a affirmé qu’il ne fallait plus que le gouvernement soit une formation de division prolongeant un axe régional, dans une nouvelle critique au Hezbollah. Le prélat a ainsi appelé à la formation d’un gouvernement qui abandonnerait les vieux clivages entre 8 mars (pro-syriens avec comme composantes majeures le Hezbollah et le Courant patriotique libre) et le 14 mars (pro-occidental composé principalement du Courant du Futur et des Forces libanaises) et qui représenterait le soulèvement de 2019 dans ses aspirations politiques.

Patriarch Rai opposes any attempt to obstruct constitutional deadlines

In his Sunday homily, Patriarch Rai said that any attempt to obstruct the presidential deadline is aimed at undermining the Republic but also at minimising the Christian role, especially the Maronite role, in the country.

The Maronite prelate contrasted the continuous search for consensus, which characterises Lebanese politics, with that of respecting democratic mechanisms and the deadlines set by the Lebanese Constitution, fearing that the search for consensus would undermine the Lebanese balance by a de facto minimisation of the Christian role resulting from a vacancy in the presidential post.

Regarding the formation of the government, Bishop Rai said that the government should no longer be a divisive formation extending a regional axis, in a new criticism of Hezbollah. The prelate thus called for the formation of a government that would abandon the old divisions between March 8 (pro-Syrian with Hezbollah and the Free Patriotic Movement as major components) and March 14 (pro-Western composed mainly of the Future Movement and the Lebanese Forces) and that would represent the 2019 uprising in its political aspirations.

 
banderole-veille
soutien-veilles-observatoire-pharos-banniere
 

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.