Marche de libération du Pasteur Ngoy Mulunda / Polémique autour de l'expression « Mboka Ekufa » ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / RDC -
22 janvier 2022
 
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La forte répression des manifestants réclamant la libération du Pasteur Ngoy Mulunda condamné à Lubumbashi depuis un an pour propos séparatistes a été largement relayée par les médias congolais. Ainsi, plusieurs acteurs politiques et religieux ont condamné le recours à la force disproportionnée contre les civils. C’est notamment le cas avec l’appel de l’archevêque de Lubumbashi à l’ouverture d’une enquête à ce sujet. Par ailleurs, la pauvreté et la grogne sociale qui gangrènent plusieurs ménages congolais n’ont pas laissé indifférent le cardinal Fridolin Ambongo qui est revenu dans l'une de ses homélies, sur la polémique autour des propos de Félix Tshisekedi qualifiant le Congo comme « un pays mort (mboka ekufa) ». En effet, pour le cardinal Ambongo, et comme pour plusieurs acteurs sociopolitiques, les propos du président Félix Tshisekedi sont très graves alors qu’il est numéro un du pays, chargé de donner confiance et espérance au peuple congolais.  

The strong repression of demonstrators demanding the release of Pastor Ngoy Mulunda sentenced in Lubumbashi for a year for separatist remarks has been widely reported by the Congolese media. Thus, several political and religious actors have condemned the use of disproportionate force against civilians. This is in particular the call of the Archbishop of Lubumbashi to open an investigation into this matter. Moreover, the poverty and social discontent that plague several Congolese households did not leave Cardinal Fridolin Ambongo indifferent; in one of his homilies he commented on  on the controversy around the words of Felix Tshisekedi describing the Congo as "a dead country (mboka ekufa)". Indeed, for Cardinal Ambongo, and as for several socio-political actors, the words of President Felix Tshisekedi are very serious while he is number one in the country, responsible for giving confidence and hope to the Congolese people.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Répression de la marche de libération du pasteur Ngoy Mulunda à Lubumbashi

La police congolaise a dispersé une marche organisée à Lubumbashi mardi 18 janvier appelant à la libération du pasteur Daniel Ngoy Mulunda, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et proche de l’ancien président Joseph Kabila. Selon les organisateurs, il y aurait une cinquantaine de blessés, dont 14 seraient dans un état grave. Dix manifestants ont été interpellés. Moïse Katumbi condamne l’usage disproportionné de la force par la police. Ngoy Mulunda a été condamné en 2020 à trois ans de prison pour « incitation à la haine ». Plusieurs membres de partis politiques proches du FCC ont participé à la marche. Selon eux, le pasteur Ngoy Mulunda est un prisonnier politique. 

Repression of pastor Ngoy Mulunda's liberation march in Lubumbashi

Congolese police dispersed a march in Lubumbashi on Tuesday (January 18th) calling for the release of Pastor Daniel Ngoy Mulunda, former president of the Independent National Electoral Commission (CENI) and close to former President Joseph Kabila. According to the organizers, there are about fifty wounded, 14 of whom are in serious condition and ten demonstrators have been arrested. Moïse Katumbi condemns the disproportionate use of force by the police. Ngoy Mulunda was sentenced in 2020 to three years in prison for "incitement to hatred". Several members of political parties close to the FCC participated in the march. For them, Pastor Ngoy Mulunda is a political prisoner.

 
 

Sources religieuses

 
 

L'archevêque de Lubumbashi appelle à l’ouverture d’une enquête sur la répression de la marche de libération de Ngoy Mulunda

L’archevêque métropolitain de Lubumbashi et administrateur apostolique de Kamina, Fulgence Muteba, a condamné vigoureusement, dans un communiqué de presse publié par les médias congolais, l’usage intentionnel, délibérément disproportionné, de la force répressive lors de la manifestation organisée mardi dernier à Lubumbashi pour exiger la libération de Daniel Ngoy Mulunda. Ce prélat catholique appelle les autorités nationales à ouvrir des enquêtes pour identifier et condamner les responsables de cette répression.

Archbishop of Lubumbashi calls for the opening of an investigation into the repression of the ngoy Mulunda liberation march

The Metropolitan Archbishop of Lubumbashi and Apostolic Administrator of Kamina, Fulgence Muteba, strongly condemned, in a press release published by the Congolese media, the intentional, deliberately disproportionate use of repressive force during the demonstration organized last Tuesday in Lubumbashi to demand the release of Daniel Ngoy Mulunda. This Catholic prelate calls on the national authorities to open investigations to identify and condemn those responsible for this repression.

 
 

Le cardinal Ambongo réagit à la polémique autour de l’expression « Mboka Ekufa » prononcée par Félix Tshisekedi

S’exprimant en lingala  lors d’un meeting organisé le 5 janvier 2022 dans la province de Sankuru (de l’ex-région du grand Kasaï), les propos de Félix Tshisekedi traduits littéralement par « Soyez patients, nous sommes venus servir le Congo et les Congolais. Nous ne sommes pas venus pour piller et voler ce pays ; d’ailleurs, il ne reste rien à détruire, ce pays est déjà mort...» ont scandalisé beaucoup de Congolais, parmi lesquels le cardinal Fridolin Ambongo qui ne s’est pas retenu de commenter les mots prononcés par le président congolais. En effet,  dans l'une de ses homélies, le prince de l'Église catholique a qualifié les propos tenus par Félix Tshisekedi de très graves de la part de celui qui est numéro un du pays, chargé de donner confiance et espérance au peuple congolais.

Cardinal Ambongo reacts to the controversy surrounding the expression "Mboka Ekufa" pronounced by Felix Tshisekedi 

Speaking in Lingala a at a meeting organized on January 5, 2022 in the province of Sankuru (in the former region of greater Kasai), Felix Tshisekedi's words literally translated as "Be patient, we came to serve the Congo and the Congolese. We did not come to plunder and steal this country; moreover, there is nothing left to destroy, this country is already dead..." scandalized many Congolese, including Cardinal Fridolin Ambongo who did not refrain from commenting on the words spoken by the Congolese president. Indeed, in one of his homilies that went viral on social networks, the prince of the Catholic Church described the remarks made by Felix Tshisekedi as very serious on the part of the one who is number one in the country, responsible for giving confidence and hope to the Congolese people.

 
 

Sources médiatiques

 
 

L’entrée des troupes étrangères à Uvira inquiète plusieurs parlementaires originaires du Sud-Kivu

Plusieurs parlementaires  congolais originaires de l’Est du pays, dont le député national Claude Misare, ont adressé une question écrite au ministre de la Défense nationale Gilbert Kabanda en rapport avec la présence de troupes étrangères à Uvira (Sud-Kivu). À en croire ce parlementaire dont les propos sont relayés par Actualité.cd, depuis le 25 décembre 2021, la population d'Uvira a remarqué l'entrée « massive et successive » de groupes armés étrangers qui traversent la route nationale n°5 sans être inquiétés par l’armée congolaise. Par ailleurs, cet élu indique qu’au soir du 16 janvier 2022, des centaines d'hommes armés sont entrés sur le sol congolais en passant par la plaine de Ruzizi et cela inquiète davantage les populations de cette région.

The entry of foreign troops into Uvira worries several parliamentarians from South Kivu

Concerned about the entry of foreign troops into the East of the DRC, several Congolese parliamentarians from the east of the country, including national deputy Claude Misare, sent a written question to the Minister of National Defense and former combatants Gilbert Kabanda in connection with the presence of foreign troops in Uvira (South Kivu). According to this parliamentarian whose words are relayed by Actualité.cd, since December 25, 2021, the population of Uvira has noticed the "massive and successive" entry of foreign armed groups that cross the national road No. 5 without being worried by the Congolese army. In addition, this elected official indicates that on the evening of January 16, 2022, hundreds of armed men entered Congolese soil through the Ruzizi plain and this worries more the populations of this region.

 
 

Violents affrontements entre plusieurs miliciens originaires des communautés vivant dans les hauts plateaux d’Uvira et les FARDC

Selon le média en ligne Actualité.cd, l’armée congolaise a renseigné un bilan lourd de 18 miliciens et 2 militaires tués lors des affrontements avec les miliciens Twigwaneho et Gumino retranchés dans les hauts plateaux d’Uvira (Sud-Kivu). En effet, depuis fin décembre de l'année 2021, les groupes de miliciens Twigwaneho et Gumino, dirigés par le colonel déserteur Rukunda Makanika, multiplient les attaques contre les positions des FARDC dans les hauts plateaux tout en les accusant de n’être pas assez impliquées dans la protection des communautés vivant dans les hauts plateaux  d’Uvira, dont particulièrement les Banyamulenge.

Violent clashes between several militiamen from communities living in the Uvira highlands and the FARDC

According to the online media Actualité.cd, the Congolese army has reported a heavy toll of 18 militiamen and 2 soldiers killed during clashes with militiamen Twigwaneho and Gumino entrenched in the highlands of Uvira (South Kivu). Indeed, since the end of December 2021, the militia groups Twigwaneho and Gumino led by the deserter Colonel Rukunda Makanika have multiplied attacks against FARDC positions in the highlands while accusing them of not being sufficiently involved in the protection of communities living in the highlands of Uvira, particularly the banyamulenge.

 
 

Les présumés assassins de l’ambassadeur italien mort au Nord-Kivu identifiés par la police locale

La police de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé mardi avoir arrêté dans l'est du pays des auteurs présumés de l'attaque dans laquelle l'ambassadeur italien Luca Attanasio a été tué le 22 février 2021. En effet, c’est au cours d’une cérémonie organisée à Goma que le commandant de la police de la province du Nord-Kivu, le général Aba Van Ang, a annoncé avoir arrêté trois groupes de criminels à Goma, parmi lesquels un groupe d’hommes soupçonné d'avoir tiré sur l'ambassadeur alors qu’ils avaient l'intention de kidnapper le diplomate italien et de demander un million de dollars pour sa libération. Pour rappel, l’ambassadeur d'Italie en RDC, Luca Attanasio a été assassiné le 22 février 2021 après avoir été blessé par balles lorsque le convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) a été attaqué près de la ville de Goma.

Alleged killers of dead Italian ambassador to North Kivu identified by local police

Police in the Democratic Republic of Congo (DRC) announced Tuesday that they have arrested suspected perpetrators in the east of that country in which Italian Ambassador Luca Attanasio was killed on February 22, 2021. Indeed, it was during a ceremony held in Goma that the police commander of North Kivu province, General Aba Van Ang announced that they have arrested three groups of criminals in Goma, including a group of men suspected of having shot the ambassador when they intended to kidnap the Italian diplomat and ask for a million dollars for his release. As a reminder, the Italian ambassador to the DRC, Luca Attanasio, 43, was assassinated on 22 February 2021 after being shot when the World Food Program (WFP) convoy was attacked near the city of Goma.

 
 

Un ex-chef de la milice Kamuina Nsapu arrêté par la justice congolaise

Un ex-chef de la milice Kamuina Nsapu, David Ndaye, longtemps recherché par la justice, a été arrêté le week-end dernier par les FARDC à Dibaya, dans la région du Kasaï. L’information, relayée par Radio Okapi, a été rapportée dimanche 16 janvier par un acteur de la société civile locale, qui a indiqué avoir assisté à la scène.  La même source rapporte que David Ndaye, connu sous le nom de « Nsabanga », semait la terreur dans le coin avec ses éléments. 

Pour rappel, la région du Kasaï a connu de terribles violences en 2016 et 2017, après qu'un chef coutumier de la milice Kamuina Nsapu  a demandé à être reconnu par l’État congolais. Sa mort en août 2016 a engendré une violence inouïe entre ses partisans et les forces de l’ordre dans cette région du centre de la RDC. Plusieurs milliers de personnes ont été tuées. Les violences ont contraint plus d’un million de personnes à quitter leurs milieux de vie.

Former militia leader Kamuina Nsapu arrested by Congolese justice

A former militia leader Kamuina Nsapu, David Ndaye, long wanted by the justice, was arrested last weekend by the FARDC in Dibaya, in the Kasai region. The information, relayed by Radio Okapi, was reported on Sunday, January 16 by a local civil society actor, who said he had witnessed the scene. The same source reports that David Ndaye, known as "Nsabanga", was spreading terror in the area with his elements.

As a reminder, the Kasai region experienced terrible violence in 2016 and 2017 following a customary chief Kamuina Nsapu who demanded to be recognized by the Congolese state. His death in August 2016 sparked unprecedented violence between his supporters and law enforcement in this region of central DRC. Several thousand people were killed. The violence has forced more than a million people to leave their living environments.


 
 

Des ressortissants congolais et tanzaniens cités parmi les personnes impliquées dans une nouvelle rébellion en Ouganda

Selon la police ougandaise, dont l’information est diffusée par Actualité.cd, 15 personnes appartenant à la Coalition nationale ougandaise pour le changement (UNCC), un nouveau groupe rebelle ougandais, ont été arrêtées en Ouganda cette semaine. Parmi ces personnes inculpées à la cour martiale de Makindye pour divers chefs d'accusation, il y a notamment plusieurs Congolais et Tanzaniens. Toujours d’après la police ougandaise, ces combattants ont l'intention de renverser le gouvernement ougandais par l'usage de la force des armes. À l’heure actuelle, Kinshasa n’a pas réagi à cette nouvelle.

Congolese and Tanzanian nationals named among those involved in new rebellion in Uganda

According to the Uganda Police, whose information is disseminated by Actualité.cd, 15 people belonging to the Uganda National Coalition for Change (UNCC), a new Ugandan rebel group, were arrested in Uganda this week. Among those charged at the Makindye Court Martial on various counts are several Congolese and Tanzanians. According to the Ugandan police, these fighters intend to overthrow the Ugandan government through the use of force of arms. At present, Kinshasa has not yet reacted to this news.

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en RDC. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in DRC. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.