Un massacre de civile par des groupes armés non identifiés fait plusieurs dizaines de morts ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / SAHEL :  
Burkina Faso - 23 juin 2022

 
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Dans l’actualité du 9 au 15 juin, le massacre de civils par des groupes armés non identifiés à Seytenga dans la région du Sahel au Burkina Faso, a choqué l’opinion publique internationale et nationale. Ce massacre a fait plusieurs dizaines de morts et remet en cause la capacité des autorités burkinabè à gérer le terrorisme.

Dans le reste de l’actualité, le 10 juin dernier, le ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur a invité les communautés étrangères vivant au Burkina Faso à un échange sur la cohésion sociale et la lutte contre le terrorisme. Le jeudi 9 juin, l’Union Fraternelle des Croyants de Dori (UFC) et CELLARD ont organisé un atelier réunissant imams et maîtres coraniques de la région du Sahel pour discuter des conditions de vie des enfants talibés. Le 11 juin, à Ouagadougou, un panel sur la contribution de la femme dans la lutte contre le terrorisme a été organisé par Africa PeaceMaking System en partenariat avec l’association Femmes en marche.

Sur le plan sécuritaire, le Chef de l’État en visite à Seytenga après le massacre des civils, a demandé aux forces de défense et de sécurité de traquer les responsables et de les mettre hors d’état de nuire. Les habitants de Bourzanga dans la région du Centre-Nord, appellent à la rescousse afin d’éviter le cas Seytenga.


In the news from June 9 to 15, the massacre of civilians by unidentified armed groups in Seytenga in the Sahel region of Burkina Faso, has drawn much attention. This massacre, which caused several dozen deaths, shocked international and national public opinion and called into question the ability of the Burkinabè authorities to manage the problem of terrorism.

In other news, on June 10, the Ministry of Foreign Affairs, Regional Cooperation and Burkinabe Abroad invited foreign communities living in Burkina Faso to a discussion on social cohesion and fight against terrorism, this Friday, June 10, 2022 June 11 in Ouagadougou, a panel on the contribution of women in the fight against terrorism was organized by Africa PeaceMaking System in partnership with the association Femmes en Marche. Also, non-governmental organizations have focused their thoughts on the root causes of terrorism in Burkina Faso.

On the security level, the Head of State, in his visit to Seytenga after the massacre of civilians, asked the defense and security forces to track down those responsible. Also, the inhabitants of Bourzanga in the Center-North region, calling for help to avoid the Seytenga case.

 
 

Retrouvez notre veille+ audio en dioula et mooré avec lien suivant : https://soundcloud.com/user-930847695

 
 

Info phare : source médiatique

 
 

Massacre de civils à Seytenga

Dans la nuit du 11 au 12 juin des hommes armés ont investi la commune de Seytenga, une localité située dans la région du Sahel, ciblant les hommes. Cette attaque a causé la mort de plusieurs dizaines de personnes. Elle fait suite à une première survenue le 9 juin contre la gendarmerie de la commune.

En visite à Seytenga pour témoigner de son soutien à la population meurtrie, le Président de la République a promis de traquer les responsables et les mettre hors d’état de nuire. Cette tragédie a provoqué le déplacement de 3 000 personnes vers Dori la ville la plus proche.

Massacre of civilians by unidentified armed groups in Seytenga

On the night of June 11-12, armed men targeted the town of Seytenga in the Sahel region. This attack resulted in the death of several dozen people. It followed a first attack on June 9 against the commune's gendarmerie.
Visiting Seytenga to show his support for the wounded population, the President of the Republic promised to track down those responsible and put them out of action. This tragedy caused the displacement of 3,000 people to the nearest town, Dori.

 
 

Sources médiatiques

 
 

Implication des communautés étrangères vivant au Burkina Faso

Le 10 juin, à Ouagadougou, des hauts responsables du ministère des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur ont rencontré la coordination des communautés vivant au Burkina Faso (CCVBF). Dans le contexte sécuritaire exceptionnel, cette rencontre avait pour objectif d’encourager toute initiative visant à améliorer la cohésion sociale et la lutte contre le terrorisme.

Involvement of foreign communities living in Burkina Faso

On June 10, the first officials of the Ministry of Foreign Affairs, Regional Cooperation and Burkinabè Abroad met with the Coordination of Communities Living in Burkina Faso (CCVBF) in Ouagadougou. In a particular security context, this meeting aimed to encourage any initiative aimed at improving social cohesion and the fight against terrorism.

 
 

Des femmes et des jeunes dans la lutte contre la radicalisation

Le 11 juin à Ouagadougou, un panel sur l’implication de la femme et de la jeunesse dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent a été organisé par Africa PeaceMaking System et l’association Femmes en marche.

Cette initiative avait pour but « d’impliquer davantage les femmes et les jeunes dans le processus de lutte contre la radicalisation car les femmes sont les éducatrices perpétuelles ». Les organisateurs ont souligné que les femmes et les jeunes sont des maillons essentiels et des vecteurs de cohésion sociale.

Women and youth in the fight against radicalization

On June 11 in Ouagadougou, a panel on the involvement of women and youth in the fight against terrorism and violent extremism was organized by Africa PeaceMaking System and the association Femmes en Marche. This initiative was intended, according to the panelists, to involve women and young people more in the process of fighting radicalization because women are perpetual educators. They also did not fail to emphasize that women and young people are essential links and vectors of social cohesion, and they can certainly contribute to change if they are involved.

 
 

Les musulmans réagissent à un projet gouvernemental  

Le 11 juin dernier, la Coordination des jeunes musulmans du Burkina Faso (CJMB) a fait savoir son mécontentement suite à la décision du gouvernement concernant le contrôle des discours religieux.

Le ministre des Affaires religieuses et coutumières, Issaka Sourwema, avait laissé entendre en conseil des ministres que le gouvernement burkinabè, dans sa volonté de promouvoir la cohésion sociale, envisageait d’encadrer l’exercice des libertés religieuses.

Selon le vice-président  du CJMB, bien que cette mesure semble concerner toutes les confessions religieuses, l’islam se sent désigné, ce qui créé de la frustration au sein de la communauté.

Muslims React to Government Plan

On June 11, the Coordination of Young Muslims of Burkina Faso (CJMB) expressed its dissatisfaction with the government's decision to control religious speech.
The Minister of Religious and Customary Affairs, Issaka Sourwema, had suggested in the Council of Ministers that the Burkinabe government, in its desire to promote social cohesion, was considering controlling the exercise of religious freedoms.
According to the vice-president of the CJMB, although this measure seems to concern all religious denominations, Islam feels singled out, which creates frustration within the community.

 
 

Comprendre pourquoi des Burkinabès s’attaquent à leurs concitoyens

Le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) a organisé le 11 juin une conférence-débat sur les causes de l’insécurité grandissante, et particulièrement sur les raisons du ralliement de certains Burkinabè à la cause des terroristes.

Pour le directeur exécutif du CGD, la question du terrorisme était perçue comme exogène et ce débat a été organisé afin d’y apporter un regard plus interne. Des recommandations, suite à ce débat, seront adressées aux autorités. Elles permettront de créer des campagnes pour sensibiliser la population sur le sujet.

Le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) a organisé le 11 juin une conférence-débat sur les causes de l’insécurité grandissante, et particulièrement sur les raisons du ralliement de certains Burkinabè à la cause des terroristes.

Pour le directeur exécutif du CGD, la question du terrorisme était perçue comme exogène et ce débat a été organisé afin d’y apporter un regard plus interne. Des recommandations, suite à ce débat, seront adressées aux autorités. Elles permettront de créer des campagnes pour sensibiliser la population sur le sujet.

Understanding why some Burkinabe attack their fellow citizens

The Center for Democratic Governance (CGD) organized a conference-debate on June 11 on the causes of growing insecurity, and particularly on the reasons why some Burkinabè join the terrorist cause.
For the Executive Director of the CGD, the issue of terrorism was perceived as exogenous and this debate was organized in order to bring a more internal perspective. Recommendations from the debate will be sent to the authorities. They will allow the creation of campaigns to raise awareness on the subject.

 
 

Suite des débats sur l’intérêt de se réconcilier

Les membres de l’association « appel du Menéga » ont poursuivi leur campagne de sensibilisation des étudiants sur les enjeux de la réconciliation. Cette fois-ci c’est à la cité universitaire de Kossodo qu’ils ont fait passer leur message.

Le Professeur Mélégué Traoré, l’un des panélistes, a déclaré que la réconciliation est l’un des remèdes au terrorisme. Pour arriver à cette réconciliation, il faut faire un état des lieux de toutes les frustrations, réduire les fractures sociales et offrir d’autres perspectives à la jeunesse.

Tahirou Barry, un autre panéliste, a affirmé que la réconciliation ne se décrète pas. Elle repose sur la vérité et la justice.

Continued discussion on the value of reconciliation

The members of the association "appel du Menéga" continued their campaign to raise awareness among students about the challenges of reconciliation. This time, they passed on their message at the university campus of Kossodo.
Professor Mélégué Traoré, one of the panelists, declared that reconciliation is one of the remedies to terrorism. To achieve this reconciliation, it is necessary to take stock of all the frustrations, reduce social fractures and offer other perspectives to the youth.
Tahirou Barry, another panelist, said that reconciliation cannot be decreed. It is based on truth and justice.

 
 

Apprendre un métier aux jeunes talibés pour freiner leur enrôlement

Permettre aux enfants talibés de bénéficier d’une formation professionnelle, telle est la nouvelle approche portée par l’Union Fraternelle des Croyants de Dori (UFC) et le CELLARD. Le jeudi 9 juin, l’UFC et CELLARD ont organisé un atelier réunissant imams et maîtres coraniques de la région du Sahel pour discuter des conditions de vie des enfants talibés.

Les enfants talibés sont confiés par leurs parents à des maîtres coraniques afin que ces derniers les éduquent selon le coran. Ils sont souvent réduits à la mendicité et marginalisés.

Dans la crise sécuritaire qui secoue le pays, les enfants talibés constituent des proies faciles pour les terroristes dans leur recrutement. Il est nécessaire de leur permettre d’avoir une meilleure vie en les formant à un métier professionnel.

Cette nouvelle approche dénommée « Enseignement Religieux jumelé à l’Apprentissage Professionnelle » (ERAP), rentre dans le cadre du projet PREVENIR la radicalisation et l’extrémisme violent.

Empowering young talibes to prevent their enrolment in terrorist groups

Enabling talibé children to benefit from vocational training is the new approach being taken by the Union Fraternelle des Croyants de Dori (UFC) and CELLARD. On Thursday, June 9, the UFC and CELLARD organized a workshop bringing together imams and Koranic teachers from the Sahel region to discuss the living conditions of talibé children.
Talibé children are entrusted by their parents to Koranic masters to educate them according to the Koran. They are often reduced to begging and marginalized.
In the security crisis that is shaking the country, talibé children are easy prey for terrorists in their recruitment. It is necessary to allow them to have a better life by training them in a professional trade.
This new approach, called "Religious Education Combined with Vocational Training" (ERAP), is part of the PREVENIR project on radicalization and violent extremism. 

 
 

Assistance psychosociale pour les déplacés de Rassogoma

Le Centre Diocésain de Ouahigouya a organisé des activités en faveur des personnes déplacées internes de Rassogoma, localité située à Gourcy dans la région du Nord du Burkina Faso.

Ces activités rentrent dans le cadre du projet Prévention de l’Extrémisme Violent (PREVI). Elles visent à apporter un soutien moral à ces personnes au regard des épreuves qu’elles ont traversé et à faciliter leur entente sur leur site d’accueil.

Le 11 juin, l’appui psychosocial a consisté à écouter ces personnes, avant une seconde phase consistant en l’exécution d’activités socio-culturelles.

Psychosocial assistance for IDPs in Rassogoma

The Diocesan Center of Ouahigouya organized activities for internally displaced persons from Rassogoma, a locality located in Gourcy in the northern region of Burkina Faso. These activities, which are part of the Prevention of Violent Extremism (PREVI) project, aimed to provide moral support to these people with regard to the hardships they have gone through and to facilitate cohesion among them on their host site. The psychosocial support took place in two phases. The first, which was held on June 11, consisted of listening to these people and the second consisted of carrying out some socio-cultural activities.

 
 

L’étau se resserre autour de Bourzanga

Les habitants de Bourzanga dans la province du Bam dans la région du centre-nord sont excédés par la persistance des attaques terroristes. Ils ont interpellé les autorités sur la crise sécuritaire et humanitaire qu’ils traversent depuis quelques jours.

La ville de Bourzanga a accueilli plusieurs personnes ces derniers jours du fait des attaques dans les villages de Alga et Boulougan. La commune semble ainsi encerclée par des hommes armés.  Ils attendent du gouvernement une intervention rapide ou à défaut, que des moyens soient déployés afin de les évacuer de la zone.

The noose is tightening around Bourzanga

The inhabitants of Bourzanga in the province of Bam in the north-central region are engulfed by the persistence of terrorist attacks. They called on the authorities to consider the security and humanitarian crisis they have been going through for a few days. Indeed, the city of Bourzanga has welcomed several people in recent days due to attacks in the villages of Alga and Boulougan. The town thus seems surrounded by armed men. They expect the Government to intervene quickly or to evacuate them from the area.

 
 

Les habitants de Pama se sentent abandonnés

Le samedi 11 juin 2022, les habitants de Pama chef-lieu de la province de la Kompienga dans la région de l’Est, ont répondu à l’appel des organisations de la société civile pour manifester leur mécontentement vis-à-vis des autorités de l’Etat. Ceux-ci ont dénoncé l’abandon de leur province par l’Etat. Le blocus imposé par les terroristes sur la province a engendré une crise humanitaire sans précédent. Les manifestants ont remis une lettre contenant leur doléance à l’autorité administrative. Cependant les manifestants se sont rapidement dispersés après avoir été informé de la présence des terroristes dans les alentours de la ville.

The inhabitants of Pama feel abandoned

On Saturday, June 11, 2022, the inhabitants of Pama, capital of the province of Kompienga in the Eastern region, responded to the call of civil society organizations to express their dissatisfaction with the authorities. of State. They denounced the abandonment of their province by the government. The blockade imposed by terrorists on the province has created an unprecedented humanitarian crisis. The protesters submitted a letter containing their complaint to the administrative authority. However, they quickly dispersed after being informed of the presence of terrorists in the surroundings of the city.

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Sahel. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Sahel. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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