Elections/ Réfugiés/ Démocratie ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / SAHEL : Mali - Burkina Faso -  12 décembre 2020
 
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L’actualité du début du mois de décembre a été marqué par l’élection du Colonel Malik Diaw à la tête du Conseil National de Transition (CNT) au Mali. Numéro 2 de la junte il était l’unique candidat à ce poste parmi les 121 membres du CNT, désignés par le Président de transition. La composition du CNT a également été largement commentée par la presse, puisque les militaires constituent 22 membres de l’organe qui occupera le rôle d’Assemblée Nationale pendant la période de transition.

Dans le reste de l’actualité, le Président Roch Marc Christian Kaboré tout juste réélu au Burkina Faso, ne bénéficiera pas de la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, son parti ayant échoué à obtenir 64 sièges. Au Burkina Faso encore, la construction d’un centre de réinsertion des migrants vient d’être lancée, et le projet de redécouper la région de l’Est en trois régions a également été commenté dans la presse. Au Mali, de nouvelles auditions de la Commission "vérité, justice et réconciliation" ont été tenues, tout comme une nouvelle tentative de médiation dans le cercle de Niono, alors qu’une nouvelle attaque contre des agriculteurs a été perpétrée dans le centre du Mali.

 
 

L'info phare (1) - Source médiatique

 
 

Le colonel Malik Diaw élu à la tête du Conseil National de Transition

Le numéro deux de la junte au Mali, Malick Diaw a été élu le 5 décembre à la tête du Conseil National de Transition (CNT). Il était l’unique candidat à ce poste, parmi les 121 membres désignés par le président de transition. Après avoir dirigé le pays après le putsch du 18 août, le colonel s’est engagé à travailler pour réconcilier les Maliens. Le CNT compte 121 sièges répartis entre représentants de la société civile, syndicats, partis politiques et militaires. Parmi les 121 membres, on compte des proches de l’imam Dicko, des figures de l’ex-rébellion comme Mohamed Ag Intalla ainsi que des membres de l’ex-majorité d’IBK et de l’ex-opposition.

Colonel Malik Diaw elected head of the National Transition Council

The number two of the junta in Mali, Malick Diaw was elected on 5 December to head the National Transition Council (CNT). He was the only candidate for this position among the 121 members designated by the transition President. Having led the country after the 18 August putsch, the colonel pledged to work to reconcile Malians. The CNT has 121 seats distributed among representatives of civil society, trade unions, political parties and the military. The 121 members include partners of Imam Dicko, figures from the former rebellion such as Mohamed Ag Intalla, as well as members of the former IBK majority and the ex-opposition.

 
 

L'info phare (2) - Source médiatique

 
 

Tensions politiques au Mali à la suite de la désignation des membres du CNT

Outre l’élection de Malick Diaw à la Présidence du CNT, les 120 autres membres étaient désignés par un décret du président de transition au Mali. Le CNT aura la responsabilité de voter les textes de loi du pays durant la période de transition. Il doit tenir le rôle de l’Assemblée nationale pendant la période de transition, bien que ses membres ne soient pas élus par les citoyens, et que certains regrettent l’opacité de la sélection des membres. Des opposants et membres de la société civile regrettent que cet organe ait largement été investi par des militaires, qui se sont arrogé 22 sièges sur 121, contre 8 sièges pour le mouvement M5-RFP, à l’origine des manifestations ayant précédé le coup d’Etat. D’autres groupes politiques comme la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), ex-rébellion indépendantiste à dominante touareg du nord par exemple, s’estime sous-représentée au CNT.

Political tensions in Mali following the designation of CNT members

In addition to the election of Malick Diaw as President of the CNT, the other 120 members were appointed by a decree of Mali's transitional President. The CNT will be responsible for voting on the country's legislation during the transition period. It is expected to play the role of the National Assembly during the transition period, though its members are not elected by citizens, and some regret the opacity of the selection of members. Opponents and members of civil society regret that this body has been largely taken over by the military, which claimed 22 seats out of 121, compared with 8 seats for the M5-RFP movement, which was behind the demonstrations that preceded the coup. Other political groups such as the Coordination of the Movements of Azawad (CMA), a former pro-independence rebellion dominated by Tuaregs from the north, for example, consider themselves under-represented in the CNT.




 
 

Source médiatique

 
 

Nouvelles auditions de la Commission vérité, justice et réconciliation au Mali

Le 5 décembre, la Commission "vérité, justice et réconciliation" du Mali a tenu sa seconde audience publique en un an à Bamako. L’objectif était d’auditionner les survivants de massacres, de meurtres, d’actes de torture et de traitements inhumains subis dans le cadre des violences au Mali. Les victimes qui ont témoigné ont souvent perdu des proches, ou ont été mutilés, par les groupes armées terroristes ou par des milices d’auto-défense communautaires. La Commission "vérité, justice et réconciliation" n’a cependant pas le mandat pour l’ouverture de dossier judiciaire, ce qui pose la question d’éventuelles réparations. 18 722 témoignages ont pour lors été collectés sur l’étendue du territoire.

New hearings of the Truth, Justice and Reconciliation Commission in Mali

On 5 December, Mali's Truth, Justice and Reconciliation Commission held its second public hearing in a year in Bamako. The objective was to hear from survivors of massacres, murders, torture and inhuman treatments suffered in the context of violence in Mali. The victims who testified often lost relatives or were maimed by armed terrorist groups or community self-defence militias. However, the Truth, Justice and Reconciliation Commission does not have the mandate to open a judicial file, which raises the question of possible reparations. 18,722 testimonies have been collected throughout the country.



 
 

Le parti du Président Kaboré n’obtient pas la majorité absolue à l’Assemblée Nationale

A la suite des résultats provisoires de l’élection présidentielle burkinabè, la CENI a également proclamé les résultats des élections législatives dans la nuit du 28 au 29 décembre. Le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), parti du Président réélu Roch Marc Christian Kaboré, a obtenu 56 députés et arrive en tête. Il n’obtient cependant pas la majorité absolue, fixée à 64 sièges, et devra donc s’entendre avec d’autres partis pour former une majorité présidentielle. Avec 20 députés, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP - de l’ancien Président Blaise Compaoré), fait figure de deuxième force politique.

President Kaboré's party does not obtain an absolute majority in the National Assembly

Following the provisional results of the Burkinabe presidential election, the CENI also proclaimed the results of the legislative elections in the night of 28-29 December. The People's Movement for Progress (MPP), the party of re-elected President Roch Marc Christian Kaboré, obtained 56 deputies and came out on top. However, it did not obtain an absolute majority, set at 64 seats, and will therefore have to come to an agreement with other parties to form a presidential majority. With 20 deputies, the Congress for Democracy and Progress (CDP - of former President Blaise Compaoré) is the second largest political force.



 
 
 
 
 

Projet d’un centre d’accueil et de réinsertion pour les migrants de retour ou en transit au Burkina Faso

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Union Européenne ainsi que le gouvernement burkinabè viennent de lancer la construction d’un centre d’accueil pour les migrants en transit ou de retour. Constitué de logements, d’une infirmerie ainsi que d’un local administratif, le centre va accueillir des migrants qui n’ont pas pu poursuivre leur voyage. Il doit permettre d’aider les nationaux dans leur réinsertion sociale à travers des ateliers de formation, et d’aider les non-nationaux à effectuer les démarches administratives pour rejoindre leurs pays d’origine.

Project for a reception and reintegration centre for returnees and transit migrants in Burkina Faso

The International Organization for Migration (IOM), the European Union and the Burkinabe government have just launched the construction of a reception centre for migrants in transit or returning home. Consisting of accommodation, an infirmary and administrative premises, the centre will receive migrants who have been unable to continue their journey. It is intended to help nationals in their social reintegration through training workshops, and to help non-nationals with the administrative procedures to return to their countries of origin.



 
 

La réaction de l’opposition après l’élection présidentielle, une preuve de maturité  démocratique au Burkina

Après la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 22 novembre, l’opposition a organisé une conférence de presse. Elle a d’abord félicité les citoyens, les forces de sécurité et de défense ainsi que les médias pour avoir contribué à cet exercice démocratique. Les représentants de l’opposition ont ensuite mentionné les dysfonctionnements, et violations supposées du code électoral, et ont mentionné des suspicions de fraude massive. L’opposition a néanmoins pris acte des résultats proclamés par la CENI, et a réaffirmé sa volonté de préserver la paix et la stabilité. Elle réfléchit donc à utiliser les voies légales pour faire lumière sur les irrégularités qu’elle a constaté.

The reaction of the opposition after the presidential election, a proof of democratic maturity in Burkina Faso

After the publication of the provisional results of the presidential election of 22 November, the opposition held a press conference. It began by congratulating the citizens, the security and defense forces and the media for their contribution to this democratic exercise. The opposition representatives then referred to the malfunctions and alleged violations of the electoral code, and mentioned suspicions of massive fraud. The opposition nevertheless took note of the results proclaimed by INEC, and reaffirmed its willingness to preserve peace and stability. It is therefore considering using legal channels to shed light on the irregularities it has observed.



 
 

Nouvelle attaque dans le centre du Mali alors que la médiation reprend dans le cercle de Niono

Le 6 décembre, trois personnes ont été tuées au cours d’une attaque à Goma Coura, dans le cercle de Niono, au centre du Mali. Des paysans du village se rendaient aux champs lorsqu’ils ont été attaqués par des hommes armés arrivés en pickups et en motos. Les paysans du cercle de Niono ont désormais pour habitude de se faire accompagner de chasseurs traditionnels pour se rendre aux champs, ce que les djihadistes considèrent comme une provocation à leur encontre. Alors que la présence de chasseurs dozos, de groupes d’auto-défense peuls, ainsi que de combattants djihadistes démontrent la faiblesse de l’Etat dans la zone, une nouvelle tentative de médiation menée par le Haut Conseil islamique et des notables du cercle de Niono a commencé le 5 décembre.

New attack in central Mali as mediation resumes in Niono circle

On 6 December, three people were killed in an attack in Goma Coura, in the Niono circle in central Mali. Peasants from the village were on their way to the fields when they were attacked by armed men arriving in pickups and motorbikes. Farmers in the Niono circle are now used to being accompanied by traditional hunters to the fields, which the jihadists take as a provocation against them. While the presence of Dozo hunters, Fulani self-defence groups and jihadist fighters demonstrates the weakness of the state in this area, a new attempt at mediation led by the Islamic High Council and notables from the Niono circle began on 5 December.


 
 

Plusieurs avantages au nouveau découpage régional proposé par le Président Kaboré

Dans une interview accordée au Faso.net, le professeur Salifou Idani de l’Université de Koudougou, et Vice-président chargé de la recherche et de la coopération internationale à l’Université de Fada N’gourma revient sur les avantages liés au redécoupage de la région de l’Est en trois région. Il s’agit d’une promesse de campagne de Roch Marc Christian Kaboré, qui devrait permettre de rapprocher l’administration avec les habitants. La région de l’Est est très vaste, et représente 17% du territoire national, ce qui ne permet pour l’heure pas un excellent maillage administratif et sécuritaire. Pourtant, le professeur rappelle la position stratégique de cette région qui s’ouvre sur les frontières du Togo, du Bénin et du Niger. Enfin, un tel redécoupage devrait permettre de valoriser deux nouveaux chefs-lieux, qui bénéficieront des avantages liés à leur nouveau statut, comme les universités, les Centres hospitaliers régionaux, ou encore les différents programmes de développement.


Several advantages to the new regional division proposed by President Kaboré

In an interview with Faso.net, Professor Salifou Idani of the University of Koudougou, and Vice President for Research and International Cooperation at the University of Fada N'gourma, discusses the benefits of redrawing the eastern region into three regions. This is a campaign promise by Roch Marc Christian Kaboré, which should bring the administration closer to the inhabitants. The Eastern region is very vast, and effectively represents 17% of the national territory, which does not currently allow for an excellent administrative and security network. However, the professor recalls the strategic position of this region which opens on the borders of Togo, Benin and Niger. Finally, such a re-division should make it possible to develop two new capitals, which will benefit from the advantages linked to their new status, such as the Universities, the Regional Hospital Centers, or the various development programs.

 
 

Au Mali, la crise des déplacés interne se rapproche de son pic

Depuis 2012, des centaines de milliers de Maliens sont chassés de leurs villages par des djihadistes, et contraints à une vie d’errance. Certains ont fui au Burkina Faso voisin, et notamment au camp de Goudoubo  proche de la frontière, mais celui a été évacué car la menace djihadiste s’y est également manifestée. Près de 12 500 Maliens ont été rapatriés dans la région de Gao, qui abrite aujourd’hui 63 000 déplacés internes sur les 311 000 déplacés internes du Mali. Ce chiffre se rapproche du pic de déplacés internes de 353 000 personnes atteint en juin 2013. En raison des affrontements réguliers entre l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la région de Tessit est particulièrement sujette aux départs des habitants.


In Mali, the IDP crisis is nearing its peak

Since 2012, hundreds of thousands of Malians have been driven out of their villages by jihadists and forced to live a life of wandering. Some have fled to neighbouring Burkina Faso, notably to the Goudoubo camp near the border, but the camp was evacuated because the jihadist threat has also manifested itself there. Nearly 12,500 Malians have been repatriated to the Gao region, which now houses 63,000 of Mali's 311,000 IDPs. This figure is close to the peak of 353,000 IDPs reached in June 2013. Due to regular clashes between the Islamic State in the Great Sahara (EIGS) and the Support Group for Islam and Muslims (JNIM), Tessit region is particularly prone to departures of inhabitants.


 
 

Le Président Kaboré réaffirme son soutien aux Volontaires pour la Défense de la Patrie

Dans le cadre de la célébration de la Fête nationale et du soixantième Anniversaire de l’Indépendance du Burkina Faso, le Président Kaboré s’est adressé à ses concitoyens depuis Banfora. Il a notamment insisté sur l’importance du vivre-ensemble et de la tolérance au Burkina pour favoriser la paix ainsi que la cohésion nationale. Il est également longuement revenu sur les problèmes sécuritaires, et s’est adressé aux déplacés internes pour lesquels il souhaite un retour rapide dans leurs localités d’origine quand la situation sécuritaire le permettra. Par ailleurs, le Président burkinabè a rendu hommage aux soldats et aux Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). En mettant l’armée régulière et les VDP au même niveau, il réassume la création en janvier 2020 de ces groupes d’autodéfense pourtant largement critiqués par les défenseurs des droits humains et les observateurs internationaux. Ils craignent que l’enrôlement de Burkinabè âgés de plus de 18 ans comme auxiliaires des forces de défense et de sécurité exacerbe les violences intercommunautaires, facilite les exactions, et fragilise davantage l’autorité de l’Etat.


President Kaboré reaffirms his support to the “Volontaires  pour la Défense de la Patrie”

As part of the celebration of the National Day and the 60th anniversary of Burkina Faso's Independence, President Kaboré addressed his fellow citizens from Banfora. He stressed the importance of the “living-together” and tolerance in Burkina Faso to promote peace and national cohesion. He also discussed on security problems, and particularly IDPs, for whom he hopes for a rapid return to their places of origin when the security situation allows it. In addition, the President of Burkina Faso paid tribute to the Burkinabe soldiers and the “Volontaires pour la Défense de la Patrie” (VDP). By putting the regular army and the VDP at the same level, he reassured the creation in January 2020 of these self-defence groups, which have been widely criticised by human rights defenders and international observers. They fear that the recruitment of Burkinabe aged over 18 as auxiliaries to the defence and security forces will exacerbate inter-community violence, facilitate abuses and further weaken state authority.



 
 

Source académique

 
 

Quel bilan pour Roch Marc Christian Kaboré après son premier mandat ?

A la fin du premier mandat de Roch Marc Christian Kaboré, l’IRIS dresse un bilan de ses cinq années passées au pouvoir. Le climat sécuritaire s’est considérablement dégradé, comme en témoigne le nombre de civils et militaires tués, passant de 80 en 2016 à 1800 en 2019 selon l’ONU. Les attaques ont également poussé plus de 500 000 personnes à quitter leur village ou leur région, et le Conseil constitutionnel burkinabè estime à plus de 17% la superficie du territoire national qui échappe au contrôle étatique. La méfiance de Kaboré envers plusieurs hauts gradés considérés comme trop proches de Compaoré lui a été reproché, tout comme la création des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les forces d’autodéfense civiles validées par l’Etat. En revanche son mandat a également été marqué par le rapprochement avec la République populaire de Chine, des programmes destinés aux femmes, ainsi que la création de plusieurs infrastructures énergétiques comme la centrale solaire de Zagtouli. Malgré son bilan sécuritaire critiqué, Kaboré faisait toutefois figure de candidat le plus crédible à sa propre succession selon l’IRIS.


What is the record for Roch Marc Christian Kaboré after a first mandate?

At the end of Roch Marc Christian Kaboré's first mandate, IRIS reviews his five years in power. The security climate has deteriorated considerably, as evidenced by the number of civilians and soldiers killed, from 80 in 2016 to 1,800 in 2019, according to the UN. The attacks have also forced more than 500,000 people to leave their villages or regions, and the Burkinabe Constitutional Council estimates that more than 17% of the national territory is outside state control. Kaboré's distrust of several high-ranking officers considered too close to Compaoré has been blamed on him, as has the creation of the Volunteers for the Defense of the Fatherland, the state-approved civil self-defense forces. On the other hand, his mandate was also marked by the rapprochement with the People's Republic of China, programs for women, as well as the creation of several energy infrastructures such as the Zagtouli solar power plant. Despite his criticized security record, Kaboré was nevertheless the most credible candidate for his own succession according to IRIS.



 
 

Source société civile

 
 

Le comité international Joseph Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa diaspora s’insurge contre les discriminations raciales.

Le comité Joseph Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa diaspora a publié un communiqué contre les discriminations raciales. Il s’agit d’une association domiciliée en France, avec pour projet de contribuer au développement de l’Afrique et de sa diaspora, ainsi que de diffuser l’œuvre de l'intellectuel burkinabè Joseph Ki-Zerbo. En évoquant les affaires de George Floyd aux Etats-Unis et de Michel Zeckler en France, le comité s’insurge contre les discriminations raciales et les violences policières et regrette la détérioration du vivre-ensemble. Il recommande donc la création ou le renforcement d’observatoires généraux des discriminations auprès des gouvernements.


The Joseph Ki-Zerbo International Committee for Africa and its Diaspora speaks out against racial discrimination.

The Joseph Ki-Zerbo Committee for Africa and its Diaspora issued a statement against racial discrimination. It is an association domiciled in France, which aims to contribute to the development of Africa and its Diaspora, as well as to promote the work of the Burkinabe Joseph Ki-Zerbo. By evoking the cases of George Floyd in the United States and Michel Zeckler in France, the committee protests against racial discrimination and police violence and regrets the deterioration of the “living-together”. It therefore recommends the creation or reinforcement of general observatories on discrimination to governments.



 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Sahel. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Sahel. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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