Suite de la crise socio-politique au Mali / Célébration des 60 ans de l'indépendance au Burkina Faso ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / SAHEL : Mali - Burkina Faso - 7 août 2020
 
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Après la fête de Tabaski au Mali et malgré les nombreux appels au calme, la crise socio-politique continue. La délégation des chefs d’état de la CEDEAO n’est pas parvenue à trouver un compromis avec l’opposition. Lundi 3 août, le M5 a annoncé vouloir continuer son mouvement de désobéissance civile. Des discussions seraient toujours en cours entre les leaders politiques et religieux, notamment avec Bouyé Haïdara, Cherif de Nioro. Amnesty International a dénoncé mercredi la répression qualifiée de « sanglante » qui avait engendrée la mort de 11 manifestants le 10 juillet dernier. Une autre manifestation est d’ailleurs prévue pour le 11 août. Si la crise sociopolitique éclipse les conflits, ceux-ci sont toujours présents dans la région de Mopti.  L’UNESCO a de son côté annoncé lundi 4 août vouloir réhabiliter le patrimoine mondial des falaises de Bandiagara, à Mopti.

Mercredi 5 août, le Burkina Faso célébrait son indépendance. 60 ans après, le pays est aujourd’hui en proie à un conflit violent. RFI rappelle le rôle des femmes dans cette accession à l’indépendance.

After the Tabaski festival in Mali and despite the many calls for calm, the socio-political crisis continues. The delegation of ECOWAS Heads of State failed to reach a compromise with the opposition. On Monday 3 August, the M5 announced that it wanted to continue its movement of civil disobedience. Discussions are reportedly still ongoing between political and religious leaders, notably with Bouyé Haïdara, Cherif de Nioro. On Wednesday, Amenesty International denounced the « bloody » repression which led to the death of 11 demonstrators on 10 July. Another demonstration is planned for August 11. If the socio-political crisis overshadows the community conflicts, they are still present in the Mopti region.  On Monday, August 4, UNESCO announced its intention to rehabilitate the world heritage site of the Bandiagara cliffs in Mopti.

On Wednesday 5 August, Burkina Faso celebrated its independence. 60 years after, the country is today suffering from a violent internation conflict. RFI recalls the role of women in this accession to independence.

 
 

L'info phare - source médiatique

 
 

Au Sahel, il est urgent d’écouter la société civile

Garantir la protection des civils, adopter une approche politique globale, sanctuariser l’accès humanitaire et lutter contre l’impunité. Telles sont les urgences qui s’imposent face à la crise, selon Niagalé Bagayoko, présidente du think tank African Security Sector Network (ASSN), organisation membre de la nouvelle Coalition citoyenne pour le Sahel et qui regroupe une trentaine d’organisations sahéliennes, ouest-africaines et internationales. En effet, si les ressources militaires sont essentielles pour résoudre la crise sahélienne : « Il est essentiel de s’attaquer à ses causes profondes, notamment en matière de gouvernance, qui sous-tendent la dynamique insurrectionnelle embrasant la région à travers des mobilisations armées ou des mouvements massifs de protestation populaire. ». La chercheuse plaide également pour une judiciarisation accrue des théâtres d’opérations afin d’éviter les dérives et atteintes aux droits de l’homme dont son responsable de nombreuses forces de sécurité. Enfin, la Coalition citoyenne pour le Sahel cherche à capitaliser sur les savoirs et ressources des acteurs au plus près des populations.

In the Sahel, it is urgent to listen to civil society

Ensure the protection of civilians, adopt a comprehensive political approach, safeguard humanitarian access and fight against impunity. These are the emergencies that must be addressed in the face of the crisis, according to Niagalé Bagayoko, president of the think tank African Security Sector Network (ASSN), a member organisation of the new Citizens' Coalition for the Sahel, which brings together some thirty Sahelian, West African and international organizations. Indeed, while military resources are essential for resolving the Sahelian crisis, "It is essential to address its root causes, particularly in terms of governance, which underlie the insurgency dynamic that is engulfing the region through armed mobilisations or massive popular protest movements. ». The researcher also pleads for increased judicialization of theatres of operations in order to avoid abuses and violations of human rights, including by the head of many Sahelian security forces in the context of the fight against terrorism. Finally, the Citizens' Coalition for the Sahel seeks to involve local actors and capitalize on the knowledge and resources.

 
 

Source médiatique

 
 

Indépendance du Burkina Faso: l'évolution du rôle des femmes en 60 ans

Le rôle des femmes a longtemps été occulté, voire effacé en Haute-Volta (l’actuel Burkina Faso), alors qu’elles aussi étaient mobilisées dans les luttes. En 1949 à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, ce sont des femmes qui se sont mobilisées pour réclamer la libération des hommes du RDA emprisonnés par l’administration coloniale française. Des figures comme Célestine Ouezzin Coulibaly et Jacqueline Ki-Zerbo ont ouvert la voie à l’émancipation des femmes burkinabè.

Burkina Faso's Independence: the changing role of women over 60 years

The role of women has long been overshadowed or even erased in Upper Volta (present-day Burkina Faso), even though they too were mobilized in the fight for independence. In 1949 in Grand-Bassam, Côte d'Ivoire, women o mobilised to demand the release of GDR men imprisoned by the French colonial administration. Figures such as Célestine Ouezzin Coulibaly and Jacqueline Ki-Zerbo paved the way for the emancipation of Burkinabe women.

 
 

Le M5 a lancé son mouvement de désobéissance civile lundi 3 août

Après une dizaine de jours de trêve en raison de la fête de la tabaski célébrée le vendredi 31 juillet, les leaders de la contestation ont demandé lundi 3 août aux agents de l’État de fermer tous les bâtiments publics. Les contestataires promettent de ne plus rentrer à la maison jusqu’au départ du pouvoir du président. "Nous allons occuper de façon pacifique tous les lieux publics, tout ce qui est représentation de l’État, toutes les administrations publiques et d’autres artères stratégiques que nous allons occuper pacifiquement. Sachez que cela va concerner les six communes du district de Bamako, les régions du Mali et certaines communes périphériques de la capitale malienne", a indiqué Kaou Diallo, jeune membre du M5-RFP. Pourtant lundi 3 août, pas de barricades sur les artères principales, ni d’affrontements avec la police à la mi-journée ont été observés. Plusieurs services publics ont été toutefois fermés par des jeunes en colère.

The M5 launched its civil disobedience movement on Monday 3 August

After a ten-day truce due to the Tabaski holiday celebrated on Friday 31 July, the leaders of the protest on Monday 3 August asked state agents to close all public buildings. The protesters promise not to go home until the president leaves office. "We are going to peacefully occupy all public places, all state representation, all public administrations and other strategic arteries Know that this will affect the six communes of the district of Bamako, the regions of Mali and some peripheral communes of the Malian capital," Kaou Diallo, a young member of the M5-RFP, told Kaou Diallo. Yet on Monday 3 August, no barricades on the main arteries, nor mid-day clashes with the police were observed. Several public services were however closed by angry youths.

 
 
 
 
 

Fête de Tabaski, le président IBK et le l’Imam Dicko adressent des messages de paix

A l’occasion de la fête de Tabaski, vendredi 31 juillet, le président Ibrahim Boubacar Keïta et l’Imam Dicko ont adressé un message de paix au peuple malien. Depuis la mosquée de Badalabougou à Bamako, l’Imam Dicko a rappelé aux fidèles que « Le peuple malien devra avoir les ressources nécessaires pour chasser les démons de la division, de la discorde, de notre pays pour que le peuple se retrouve, pour qu’on ait un Mali stable dans la paix et vers la quiétude ». Le président IBK, de son côté, a appelé ses concitoyens à regarder dans la même direction et à faire la paix. Pourtant, si des messages pacifiques ont été entendus en ce jour de fête religieuse, la crise socio-politique perdure au Mali alors que le M5 a refusé les propositions des dirigeants de la CEDEAO et a annoncé vouloir entrer dans une « deuxième phase de désobéissance civile » au mois d’août.

President IBK and Imam Dicko address messages of peace at Tabaski Festival

On the occasion of the Tabaski festival on Friday 31 July, President Ibrahim Boubacar Keïta and Imam Dicko sent a message of peace to the Malian people. From the Badalabougou mosque in Bamako, Imam Dicko reminded the faithful that "The Malian people must have the resources to drive out the demons of division, discord, from our country so that the people can find themselves, so that we can have a stable Mali in peace and towards tranquillity". President IBK, for his part, called on Malians to look in the same direction and make peace. However, if peaceful messages were heard on this religious feast day, the socio-political crisis persists in Mali while the M5 refused the proposals of ECOWAS leaders and announced that the movement will enter a "second phase of civil disobedience" in August.


 
 

Crise socio-politique au Mali : les blocages perdurent

Malgré les nombreux espoirs qui étaient placés en elle, la délégation des dirigeants de la CEDEAO, récemment en mission à Bamako, n’est pas parvenue à calmer la crise socio-politique qui secoue le Mali. Mercredi 29 juillet, le plan de sortie de crise proposé par les 5 chefs d’états ouest africains a essuyé plusieurs revers. L’opposition a réclamé à nouveau le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta. Elle a également rejeté la main tendue par le premier ministre Boubou Cissé de rejoindre un nouveau gouvernement d’union nationale. Les 31 députés contestés ont quant à eux refuser d’obtempérer à la demande de démission de la délégation. Enfin, l’opposition a annoncé vouloir lancer dès le début du mois d’août une « deuxième phase de désobéissance civile ».

Socio-political crisis in Mali: blockages persist

Despite the many hopes that were placed in it, the delegation of ECOWAS leaders, on mission to Bamako, did not manage to calm the socio-political crisis that is shaking Mali. On Wednesday 29 July, the crisis exit plan proposed by the delegation's five West African Heads of State suffered several setbacks. The opposition once again demanded the departure of President Ibrahim Boubacar Keïta. It also rejected the hand extended by Prime Minister Boubou Cissé to join a new government of national unity. For their part, the 31 contested deputies refused to comply with the delegation's request for resignation. Finally, the opposition announced its intention to launch a "second phase of civil disobedience" at the beginning of August.

 
 

Source société civile

 
 

Amnesty International dénonce la « répression sanglante » des manifestations

Amnesty International a dénoncé, mercredi 5 août, la « répression sanglante » qui a visé le mois dernier des manifestants appelant à la démission du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dont une dizaine ont été tués par balles par les forces de sécurité, selon des témoins cités par l’ONG. Ces manifestations qui ont eu lieu entre le 10 et le 12 juillet ont été organisées par le Mouvement du 5 Juin - Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui proteste contre la mauvaise gouvernance et la fraude électorale au Mali depuis le 5 juin et appelle à la démission du président Ibrahim Boubacar Keita. Les manifestations, qui ont coïncidé avec l’appel à la désobéissance civile lancé par le M5-RFP, ont été violemment réprimées à Bamako, la capitale du pays ; 11 manifestants et passants au moins ont été tués, et plusieurs dizaines de personnes ont été blessées.

Amnesty International denounces "bloody repression" of demonstrations

Amnesty International denounced, Wednesday 5 August, the "bloody repression" which last month targeted demonstrators calling for the resignation of Malian President Ibrahim Boubacar Keïta, a dozen of whom were shot dead by the security forces, according to witnesses cited by the NGO.The demonstrations, which took place between 10 and 12 July, were organised by the Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), which has been protesting against bad governance and electoral fraud in Mali since 5 June and calling for the resignation of President Ibrahim Boubacar Keita. The protests, which coincided with the M5-RFP's call for civil disobedience, were violently repressed in Bamako, the country's capital ; at least 11 demonstrators and passers-by were killed, and several dozen people were injured.

 
 

Source institutionnelle 

 
 

L'UNESCO et l’ALIPH vont réhabiliter le bien du patrimoine mondial de Bandiagara au Mali et soutenir les communautés touchées par le conflit

L’UNESCO soutiendra la cohésion sociale et la résilience des communautés souffrant d’années de conflits armés dans le centre du Mali dans le cadre d’un nouveau projet majeur, rendu possible grâce à un financement d’un million de dollars US de l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH). Le projet apportera un soutien essentiel à la réhabilitation du bien du patrimoine mondial Falaise de Bandiagara, qui abrite 289 villages répartis sur 400 000 hectares dans la région de Mopti. « La culture n’est pas seulement trop souvent victime de conflits armés prolongés, elle est aussi une source essentielle de résilience et un fondement important pour la construction de la paix » a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. A travers ce nouveau projet, en collaboration avec les autorités maliennes, et financé par l’ALIPH, le but est de placer la culture au cœur des efforts pour soutenir les communautés qui font de cette région leur foyer.

UNESCO and ALIPH to rehabilitate Bandiagara World Heritage property in Mali and support communities affected by conflict

UNESCO will support the social cohesion and resilience of communities suffering from years of armed conflict in central Mali through a major new project, made possible with funding of US $1 million from the International Alliance for the Protection of Heritage in Conflict Zones (ALIPH). The project will provide essential support for the rehabilitation of the World Heritage property Falaise de Bandiagara, which is home to 289 villages spread over 400,000 hectares in the Mopti region. "Culture is not only all too often the victim of prolonged armed conflict, it is also an essential source of resilience and an important foundation for peace-building," said UNESCO Director-General Audrey Azoulay. Through this new project, in collaboration with the Malian authorities and funded by ALIPH, the aim is to place culture at the heart of efforts to support the communities that make this region their home.

 
 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Sahel. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Sahel. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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