Système de castes au Mali / Rapports entre États et religions en Afrique de l'Ouest / Négociations avec les djihadistes ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / SAHEL : Mali - Burkina Faso -  29 octobre 2021
 
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L’actualité de ces deux dernières semaines a été marquée par la publication d’un reportage des Observateurs de France 24 concernant le grave problème du système de castes au Mali. Le 28 septembre, un groupe de personnes considérées comme « esclaves » qui célébrait le jour de l'indépendance du Mali a été brutalement attaqué par un groupe de personnes se considérant comme « nobles »  à Souroubiré dans la région de Kayes, dans l’ouest du pays. Au moins un mort et plusieurs blessés sont à déplorer.

Dans le reste de l’actualité, les négociations officielles qui semblaient se dessiner entre le gouvernement malien et les djihadistes maliens ont occupé le paysage médiatique, après la sortie du ministre des Affaires religieuses allant dans ce sens. Au Mali, la situation sécuritaire s’aggrave dans les cercles de Djenné et de Niono, et l’armée malienne est à nouveau accusée d’exactions contre des civils. Au Burkina Faso, les jeunes de l’est du pays se mobilisent face à la fermeture des écoles et de plusieurs administrations publiques en raison de la menace sécuritaire. Enfin, le Timbuktu Institute a publié une étude montrant la modification du rapport entre les États d’Afrique de l’Ouest et les institutions religieuses en raison du contexte de la pandémie de COVID-19.

The news of the last two weeks has been marked by the publication of a report by France 24 Observers on the serious problem of the caste system in Mali. On 28 September, a group of people considered "slaves" celebrating Mali's Independence Day were brutally attacked by a group of people considering themselves "nobles" in Souroubiré in the Kayes region in the west of the country. At least one person was killed and several injured, while the caste system remains important in Mali.

In other news, the official negotiations that seemed to be taking shape between the Malian government and the Malian jihadists occupied the media landscape, after the Minister of Religious Affairs came out in favour of this. In Mali, the security situation is worsening in the circles of Djenné and Niono, and the Malian army is again accused of abuses against civilians. In Burkina Faso, young people in the east of the country are mobilising in the face of the closure of schools and several public administrations due to the security threat. Finally, the Timbuktu Institute published a study showing the changing relationship between West African states and religious institutions in the context of the COVID-19 pandemic.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Au Mali, un violent système de castes divise la société et entraîne de graves discriminations

Un reportage des Observateurs de France 24 s’est penché sur le grave problème du système de castes au Mali. Un groupe de personnes qui célébrait le jour de l'indépendance du Mali a été brutalement attaqué le 28 septembre à Souroubiré dans la région de Kayes, dans l’ouest du pays. Pieds et poings liés, des habitants considérés comme des « esclaves » ont été publiquement humiliés par des personnes se considérant comme des « nobles ». Ces violences, qui ont fait un mort et plusieurs blessés, soulignent la persistance du système « d’esclavage par ascendance », malgré l'abolition du travail forcé et de la servitude dans le pays. Cette fête des personnes considérées comme « esclaves » était pourtant organisée par l’Association contre la domination et l'esclavage (ACDE), six jours après la date de l’indépendance malienne, afin d’éviter d’interférer avec une fête organisée par les « nobles ». Au Mali, bien que la caste des « nobles » n'ait aucune propriété légale des « esclaves », la discrimination et les abus persistent. Ceux qui sont considérés comme « esclaves » ne sont pas autorisés à épouser quelqu'un d'une autre caste, ne peuvent pas occuper de postes de direction et vivent souvent séparés des autres castes.

In Mali, a violent caste system divides society and leads to severe discrimination

A report by France 24 Observers looked at the serious problem of the caste system in Mali. A group of people celebrating Mali's Independence Day were brutally attacked on 28 September in Souroubiré in the Kayes region of western Mali. Bound hand and foot, people considered to be "slaves" were publicly humiliated by people who considered themselves "nobles". The violence, which left one person dead and several injured, highlights the persistence of the "descent-based slavery" system, despite the abolition of forced labour and servitude in the country. This celebration of people considered as "slaves" was however organised by the Association Against Domination and Slavery (ACDE), six days after the date of Malian independence, in order to avoid interfering with a celebration organised by the "nobles". In Mali, although the "noble" caste does not have any legal ownership of "slaves", discrimination and abuse persist. Those who are considered "slaves" are not allowed to marry someone from another caste, cannot hold leadership positions and often live separately from other castes.

 
 
 
 
 

Source médiatique

 
 

Vers des négociations de grande ampleur entre le gouvernement malien et les djihadistes du JNIM ?

Au Mali, le ministre des Affaires religieuses a révélé à RFI et à plusieurs autres journaux des contacts avec le Jama’at Nusratul Islam wal Muslimin (JNIM), groupe djihadiste affilié à Al-Qaida, et dirigé par le malien Iyad Ag Ghali. Ces révélations viendraient formaliser une situation existante depuis plusieurs années. Depuis 2017, le pouvoir malien a exprimé sa volonté d’ouvrir des tractations avec les islamistes armés affiliés à Al-Qaida. Dans le même temps, le Haut Conseil Islamique (HCI), trait d’union entre les autorités politiques et les associations religieuses, avait déjà multiplié les contacts sous la direction de son ancien patron, l’imam Mahmoud Dicko. Ce leader religieux wahhabite se présentait alors comme le meilleur outil pour « ramener dans le droit chemin ses frères égarés », en premier lieu Iyad Ag Ghali. Il y a un an, Soumaïla Cissé, Sophie Pétronin ainsi que deux Italiens avaient été libérés à la suite de négociations. Le mois passé, c’est la religieuse colombienne Sœur Gloria qui a été libérée par les djihadistes, et le Premier ministre Choguel Maïga a affirmé que des discussions étaient actuellement menées pour les otages toujours détenus. Toutefois, le 21 octobre, le gouvernement malien a démenti avoir mandaté une organisation pour mener des négociations avec les djihadistes, contredisant ainsi le ministre des Affaires religieuses.

Towards full-scale negotiations between the Malian government and the JNIM jihadists?

In Mali, the Minister of Religious Affairs revealed to RFI and several other newspapers contacts with the Jama'a tNusratul Islam wa lMuslimin (JNIM), a jihadist group affiliated to Al-Qaeda and led by the Malian Iyad Ag Ghali. These revelations would formalise a situation that has existed for several years. Since 2017, the Malian government has expressed its willingness to open negotiations with armed Islamists affiliated to Al-Qaeda. At the same time, the High Ismaili Council (HCI), a link between the political authorities and religious associations, had already multiplied contacts under the direction of its former boss, Imam Mahmoud Dicko. This Wahhabi religious leader presented himself as the best tool to "bring back to the right path his misguided brothers", primarily Iyad Ag Ghali. A year ago, Soumaïla Cissé, Sophie Pétronin and two Italians were released following negotiations. Last month, Colombian nun Sister Gloria was released by the jihadists, and Prime Minister ChoguelMaïga said that discussions were underway for the hostages still held. However, on 21 October, the Malian government denied that it had mandated any organisation to conduct negotiations with the jihadists, contradicting the Minister of Religious Affairs.

 
 

La situation sécuritaire s’aggrave dans les cercles de Djenné et de Niono, l’armée malienne à nouveau accusée d’exactions

Dans le cercle de Djenné, les combats entre chasseurs traditionnels dozos et djihadistes de la Katiba Macina, membre du Jama’at Nusratul Islam wal Muslimin (JNIM) ont redoublé de violence, faisant plusieurs dizaines de morts dans la deuxième moitié du mois d’octobre. Djihadistes de la Katiba Macina (affiliée au JNIM), et chasseurs dozos, constitués en groupes d’autodéfense, s’affrontent également depuis des mois dans le cercle de Niono. Les morts s'y comptent par dizaines depuis la rupture d'un accord de cessez-le-feu, en juillet.  Par ailleurs, l’armée malienne est intervenue ce lundi 25 octobre. Les soldats maliens sont accusés d’avoir égorgé huit personnes, dont un vieillard et un bébé, dans le village de N’Dola, proche de Niono.

Security situation worsens in Djenné and Niono, Malian army again accused of abuses

In the Djennécercle, fighting between traditional dozo hunters and jihadists from the Katiba Macina, a member of the Jama'at Nusratul Islam wal Muslimin (JNIM), has intensified, leaving dozens dead in the second half of October. Jihadists from the Katiba Macina (affiliated to the JNIM) and dozo hunters, formed as a self-defence group, have also been clashing for months in the Niono circle. Dozens of people have died since a ceasefire agreement was broken in July.  In addition, the Malian army intervened on Monday 25 October. Malian soldiers are accused of slitting the throats of eight people, including an old man and a baby, in the village of N'Dola, near Niono.

 
 

Le Chérif de Nioro, un leader religieux de plus en plus influent au Mali

Le média Jeune Afrique a publié un portrait en dix points sur le Chef des hamallistes, Mohamed Ould Checkne, le chérif de Nioro.  Figure importante de la scène politico- religieuse malienne, cet imam demande depuis quelques mois que l’élection présidentielle de février 2022 soit repoussée. Chef spirituel et politique, par son statut de chérif de Nioro (héréditaire), il est également un commerçant important. Il a soutenu le président Ibrahim Boubacar Keïta, jusqu’en 2018. Depuis le coup d’État au Mali, il a affiché son soutien aux militaires de la junte, tout en regrettant d’être régulièrement écarté de certaines décisions comme la mise en place du Conseil national de transition. Enfin, il s’illustre régulièrement par des positions radicales, notamment au début de l’année 2021, lorsqu’il a réclamé la démission de Bintou Founé Samaké, la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Elle s’était mobilisée pour faire passer un avant-projet de loi sur les violences basées sur le genre, un projet qualifié de « projet de l’Occident » par le chérif.

The Sheriff of Nioro, an increasingly influential religious leader in Mali

The media Jeune Afrique has published a ten-point portrait of the leader of the Hamallists, Mohamed Ould Checkne, the Sheriff of Nioro.  An important figure on the Malian religious-political scene, this imam has been calling for the postponement of the February 2022 presidential election for several months. A spiritual and political leader, through his status as hereditary Sheriff of Nioro, he is also an important businessman. He has long supported President Ibrahim Boubacar Keïta, until 2018. Since the coup d'état in Mali, he has shown his support for the military junta, while regretting that he is regularly excluded from certain decisions such as the establishment of the National Transitional Council. Finally, he regularly takes radical positions, notably at the beginning of 2021, when he called for the resignation of Bintou Founé Samaké, the Minister for the Promotion of Women, Children and the Family. She had mobilised to pass a draft law on gender-based violence, a project described by the Sheriff as a "Western project".

 
 

Au Burkina Faso, les jeunes de la Tapoa s’unissent face aux djihadistes à la suite de la fermeture des écoles et de services administratifs

Les jeunes burkinabè de la province de la Tapoa, dans la région de l’Est, se révoltent face à l’insécurité. Depuis plusieurs jours, toutes les institutions financières, les écoles et plusieurs services de l’administration sont fermés. Une situation difficilement tenable par les populations qui ont décidé d’aller à l’affrontement contre les groupes terroristes pour libérer leurs villes et villages. La semaine précédente, la vidéo de l’exécution d’un fonctionnaire à l’arme blanche par de présumés djihadistes avait ému les Burkinabè. Ces jeunes de la Tapoa refusent que leur région ne devienne un sanctuaire djihadiste comme Kida l’a été  au Mali. Marcel Ouoba, porte-parole des jeunes de cette province, considère que le gouvernement est inactif, et ne se saisit pas suffisamment de ces questions.

In Burkina Faso, the youth of Tapoa unite against the jihadists

Young people in the province of Tapoa, in the eastern region of Burkina Faso, are rebelling against insecurity. For several days, all financial institutions, schools and several government services have been closed. This situation is hardly tenable for the population, which has decided to confront the terrorist groups in order to liberate their towns and villages. The previous week, the video of the execution of a civil servant with a knife by presumed jihadists had moved the Burkinabè. These young people from Tapoa refuse to let their region become a jihadist sanctuary like Kidal has been in Mali. Marcel Ouoba, spokesman for the young people of this province, considers that the government is inactive and does not take sufficient interest in these issues.

 
 

L’ancien chef d’Ansar Dine à l’origine de destructions de mausolées religieux à Tombouctou  demande pardon

Dina Abou Tourab, l’ancien chef de la brigade des mœurs d’Ansar Dine, responsable des attaques contre les bâtiments religieux et historiques de Tombouctou (« la ville des 333 saints ») au nord du Mali, a exprimé son repentir devant la Cour pénale internationale. Condamné à neuf ans de prison en 2016, il espère obtenir une réduction de peine. De son côté, Alpha San Chirfi, le représentant du mausolée Alpha Moya, détruit sous ses yeux en 2012, déclare avoir déjà pardonné : « Du moment où les mausolées ont été reconstruits, il n’y a pas d’autres griefs à formuler. Quand quelqu’un demande pardon, dans notre milieu de musulmans et de croyants, on ne peut que lui pardonner

Former Ansar Dine leader responsible for destruction of religious mausoleums in Timbuktu asks for forgiveness

Dina Abou Tourab, the former head of Ansar Dine's vice squad responsible for attacks on religious and historical buildings in Timbuktu ("the city of 333 saints") in northern Mali, has expressed his repentance before the International Criminal Court. Sentenced to nine years in prison in 2016, he hopes to obtain a reduced sentence. For his part, Alpha San Chirfi, the representative of the Alpha Moya mausoleum, which was destroyed before his eyes in 2012, says he has already forgiven: "As long as the mausoleums have been rebuilt, there are no other grievances. When someone asks for forgiveness, in our milieu of Muslims and believers, we can only forgive them."

 
 

Au Mali, la loi islamique appliquée par des djihadistes

Au début du mois d’octobre, un homme accusé de vol de bétail s’est vu couper la main droite par des djihadistes dans la région de Gao. La Mission des Nations unies au Mali a exprimé, le mercredi 13 octobre 2021, « sa vive préoccupation » sur ce cas qui fait suite à d’autres amputations survenues en mai dernier, dans la même zone. Ces actes rappellent la période d’occupation djihadiste de 2012, lorsque le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui contrôlait la région de Gao avait procédé à une série d’amputations, mises en scène en place publique.

Islamic law applied by jihadists in Mali

In early October, a man accused of cattle rustling had his right hand cut off by jihadists in the Gao region. The United Nations Mission in Mali expressed on Wednesday 13 October 2021 "its deep concern" about this case, which follows other amputations that occurred last May in the same area. These acts are reminiscent of the period of jihadist occupation in 2012, when the Movement for Unity and Jihad in West Africa (Mujao), which controlled the Gao region, carried out a series of amputations, staged in public.

 
 

Source société civile

 
 

Au Sahel, une opportunité de dialogue avec les djihadistes après la mort du chef de l’EIGS

Au mois de septembre, les autorités françaises ont annoncé, la mort d’Adnan Abou Walid al-Sahraoui, fondateur et chef de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Selon Ibrahim Yahaya Ibrahim et Jean-Hervé Jezequel, chercheurs à International Crisis Group (ICG), sa disparition pourrait ouvrir un espace propice au dialogue entre certains commandants locaux de l’EIGS et les gouvernements sahéliens. Selon les chercheurs, l’EIGS traverse une période difficile face à la coalition antidjihadiste au Sahel, mais aussi face aux groupes djihadistes rivaux du Jama’at Nusratul Islam wal Muslimin (JNIM). À court terme, l’élimination de son chef pourrait désorganiser le groupe, provoquer des divisions internes et encourager certains de ses lieutenants à dialoguer avec les gouvernements sahéliens. De leur côté, les dirigeants sahéliens considèrent souvent que les chefs de l’EIGS sont des criminels étrangers, qui ne sont pas des interlocuteurs légitimes pour faire face aux difficultés locales qui favorisent les insurrections, comme la gouvernance dans les zones rurales, la marginalisation économique ou les tensions intercommunautaires. L’avènement d’un chef local pourrait favoriser le dialogue.

In the Sahel, an opportunity for dialogue with jihadists after the death of the EIGS leader

In September, the French authorities announced the death of Adnan Abu Walid al-Sahrawi, founder and leader of the Islamic State in the Greater Sahara (EIGS). According to Ibrahim Yahaya Ibrahim and Jean-Hervé Jezequel, researchers at the International Crisis Group (ICG), his disappearance could open up a space for dialogue between some of the local commanders of the EIGS and Sahelian governments. According to the researchers, the EIGS is going through a difficult period in the face of the Anti-Jihadist coalition in the Sahel, but also in the face of the rival jihadist groups of Jama'atNusratul Islam walMuslimin (JNIM). In the short term, the elimination of its leader could disorganise the group, provoke internal divisions and encourage some of its lieutenants to enter into dialogue with Sahelian governments. For their part, Sahelian leaders often consider EIGS leaders to be foreign criminals, who are not legitimate interlocutors to address the local challenges that foster insurgencies, such as governance in rural areas, economic marginalisation or inter-communal tensions. The advent of a local leader could promote dialogue.

 
 

Selon l’étude d’un think tank, la pandémie de COVID-19 a modifié le rapport entre États et organisations religieuses en Afrique de l’Ouest

Le Timbuktu Institute a publié un dossier dans lequel il présentait plusieurs tendances régionales pour l’Afrique de l’Ouest, liées à la pandémie de COVID-19, à la religion et à la politique. Des évolutions se sont manifestées durant la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 en Afrique de l’Ouest, puisque les États ont largement recouru aux acteurs religieux afin de diffuser la prévention contre la pandémie. Après l’affaiblissement des institutions étatiques, le discrédit sur certaines formes de sociétés civiles endossant, en même temps que les acteurs politiques, le passif de la gouvernance socioéconomique, les leaders religieux sont devenus un maillon essentiel des mouvements sociaux. Selon le Timbuktu Institute, dans un contexte de forte crise économique avec des États affectés par de nombreuses fragilités, le rôle des acteurs religieux a pu glisser de la simple intervention sociale vers une posture de complémentarité voire de contre-pouvoir.

The Timbuktu Institute has published a think tank study, The COVID-19 pandemic has changed the relationship between states and religious organisations in West Africa

The Timbuktu Institute published a brief in which it presented several regional trends for West Africa, related to the COVID-19 pandemic, religion and politics. Developments were evident during the COVID-19 pandemic health crisis in West Africa, as states made extensive use of religious actors to disseminate prevention against the pandemic. After the weakening of state institutions and the discrediting of certain forms of civil society, which, along with political actors, took on the liabilities of socio-economic governance, religious leaders became an essential link in social movements. According to the Timbuktu Institute, in a context of strong economic crisis with states affected by numerous fragilities, the role of religious actors has shifted from simple social intervention to a posture of complementarity or even counter-power.

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Sahel. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Sahel. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
soutien veille RCA