« Repentis » de Boko Haram / Enlèvements de lycéens / Attaques contre des civils / Police religieuse de Kano / Tensions entre chrétiens et musulmans ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / SAHEL : Nigeria - Niger
10 septembre 2021
 
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L’actualité de ces deux derniers mois a été marquée par la constatation des faiblesses du programme de réinsertion à destination des « repentis » de Boko Haram. Dans un reportage publié par Le Point au sujet de la réinsertion d’anciens combattants du groupe islamiste, plusieurs anciens combattants témoignent. Bénéficiaires du programme « Safe Corridor », lancé en 2016, et censé permettre la réinsertion d’anciens combattants après une formation de huit ans, ils ont dans les faits été détenus pendant des années dans des conditions traumatisantes, sans que les prérogatives du programme n’aient pas été appliquées. Pire, une énorme majorité des « repentis » ne sont pas réellement membres de Boko Haram, et étaient simplement des civils vivant sur les territoires contrôlés par le groupe.

Dans le reste de l’actualité, 73 lycéens ont été enlevés dans le nord-ouest du Nigeria le 1er septembre. Par ailleurs, les violences à l’encontre des chrétiens se sont multipliées au cours de cette année. Face à ces violences, les leaders religieux chrétiens et musulmans de Jos se sont joints pour lancer un appel à la paix à l’adresse des deux communautés. Au Niger, une hausse des exactions contre les civils a été constatée au cours de l’été. Plus de 420 civils ont été tués dans l’ouest du Niger depuis le début de l’année 2021. Par ailleurs, à l’est du pays, Boko Haram cible particulièrement les villages bordant le lac Tchad pour dissuader les habitants de revenir s’installer chez eux.

The news of the last two months has been marked by the observation of the weaknesses of the reintegration programme for Boko Haram "repentants". In a report published by Le Point on the reintegration of former fighters of the Islamist group, several former fighters testify. Beneficiaries of the "Safe Corridor" programme, launched in 2016, and supposed to allow the reintegration of ex-combatants after an 8-year training course, they have in fact been detained for years in traumatic conditions, without the prerogatives of the programme having been applied. Worse, a huge majority of the "repentants" are not actually members of Boko Haram, and were simply civilians living in the territories controlled by the group.

In other news, 73 high school students were abducted in northwestern Nigeria on 1 September. In addition, violence against Christians has increased over the past year. In the face of this violence, Christian and Muslim religious leaders in Jos have joined together to call for peace between the two communities. In Niger, the summer saw an increase in abuses against civilians. More than 420 civilians have been killed in western Niger since the beginning of 2021. In addition, in the east of the country, Boko Haram is particularly targeting villages bordering Lake Chad to dissuade people from returning home.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Échecs et désillusions du programme à destination des « repentis » de Boko Haram

Le Point a publié un reportage sur la réinsertion d'anciens combattants du groupe islamiste Boko Haram, qui ont intégré le programme de « déradicalisation » du gouvernement nigérian. Le Nigeria a lancé en 2016 l'Opération « Safe Corridor », offrant la possibilité de déposer les armes à ceux qui se portent volontaires. Pendant six mois, ils sont censés suivre des cours d'alphabétisation, une formation professionnelle et religieuse et recevoir une aide psychosociale. Après des années de détention traumatisantes dans des cellules insalubres et surpeuplées, quatre « anciens combattants » ont fini par échouer dans un camp de réfugiés, sans argent ni travail. Deux d’entre eux se présentent comme des cultivateurs n'ayant jamais collaboré avec les djihadistes et détenus à tort avec beaucoup d'autres citoyens ordinaires, y compris des enfants. Dans un rapport publié cette année, le think tank International Crisis Group (ICG) rapporte que, selon les personnes ayant suivi le programme, seul un quart des pensionnaires du centre de réhabilitation étaient réellement membres de Boko Haram. En 2016, Amnesty avait accusé l'armée de détenir en masse et sans « aucune preuve » des membres et sympathisants présumés de Boko Haram sur des sites militaires, tels que Giwa.

Failures and disappointments of the programme for Boko Haram "repenters"

Le Point has published a report on the reintegration of former fighters of the Islamist group Boko Haram, who have joined the Nigerian government's "de-radicalisation" programme. Nigeria launched Operation Safe Corridor in 2016, offering the opportunity to lay down arms to those who volunteer. For six months, they are supposed to undergo literacy classes, vocational and religious training and receive psychosocial support. After years of traumatic detention in dirty, overcrowded cells, four "ex-combatants" ended up in a refugee camp with no money and no work. Two of them presented themselves as farmers who had never collaborated with the jihadists and were wrongly detained with many other ordinary citizens, including children. In a report published this year, the think-tank International Crisis Group (ICG) reported that only a quarter of the residents of the rehabilitation centre were actually members of Boko Haram, according to those who had completed the programme. In 2016, Amnesty accused the military of detaining suspected Boko Haram members and sympathisers en masse and without "any evidence" at military sites such as Giwa.

 
 

Sources médiatiques

 
 

73 lycéens enlevés lors d’une nouvelle attaque dans le nord-ouest du Nigeria

Le 1er septembre dans la matinée, des assaillants ont envahi un lycée situé dans les environs de Maradun, dans l'État de Zamfara, enlevant au moins 73 lycéens. Le lendemain, 5 lycéennes sur les 73 lycéens enlevés avaient été libérées. Les États du nord et du centre du pays sont depuis longtemps en proie à de graves troubles sécuritaires, avec des groupes criminels qui mènent des attaques, pillages et enlèvements de masse dans les zones rurales reculées. Les incidents ont redoublé ces derniers mois, suscitant de vives critiques contre les autorités incapables de ramener l'ordre. Près de 1 000 étudiants ont ainsi été enlevés en quelques mois.

73 high school students abducted in new attack in northwest Nigeria

On September 1st, attackers invaded a high school near Maradun, Zamfara State, in the morning, abducting at least 73 students. By the next day, 5 of the 73 abducted girls had been released. The northern and central states have long been plagued by serious security problems, with criminal groups carrying out attacks, looting and mass abductions in remote rural areas. But the incidents have increased in recent months, prompting strong criticism of the authorities' inability to restore order. Nearly 1,000 students have been abducted in a few months.

 
 

Les attaques meurtrières contre les civils se multiplient dans l’ouest du Niger

Lundi 9 août, des individus armés ont mené une attaque contre le village de Bani Bangou, ciblant des civils travaillant dans un champ, provoquant la mort de quinze personnes, et la blessure de deux autres. Le département de Bani Bangou se situe dans la région de Tillabéri, dans la zone des « trois frontières ». Le 25 juillet, quatorze civils avaient été tués dans le village de Wiyé. Trois jours plus tard, dix-neuf personnes avaient été massacrées dans le village de Dèye Koukou, toujours dans le département de Bani Bangou. Selon Human Rights Watch, plus de 420 civils ont été tués, depuis le début de l’année, dans l’ouest du Niger.

Deadly attacks on civilians increase in western Niger

On Monday 9 August, armed individuals attacked the village of Bani Bangou, targeting civilians working in a field, resulting in the death of 15 people and the injury of two others. The department of Bani Bangou is located in the Tillabéri region, in the "three borders" zone. On 25 July, fourteen civilians were killed in the village of Wiyé. Three days later, nineteen people were massacred in the village of Dèye Koukou, also in the department of Bani Bangou. According to Human Rights Watch, more than 420 civilians have been killed since the beginning of the year in western Niger.


 
 

Une attaque perpétrée par une milice chrétienne fait au moins 22 morts au Nigeria

Au moins 22 personnes ont été tuées samedi 14 août dans l'attaque, attribuée à une milice irigwe, une communauté majoritairement chrétienne, d'un convoi de pèlerins musulmans. Ce massacre a eu lieu dans l'État du Plateau, dans le centre du Nigeria. Une région qui est en proie depuis 20 ans à des conflits interreligieux. La milice a attaqué un convoi de cinq bus remplis de pèlerins musulmans, revenant des prières du Nouvel An islamique organisées par Dahira Bauchi, un prédicateur basé à Kaduna. Le nord-ouest et le centre du Nigeria sont depuis des années secoués plus ou moins régulièrement par des violences entre les éleveurs nomades principalement musulmans et les agriculteurs chrétiens. Ces deux groupes se disputent le contrôle des ressources, de l'eau et des terres.

Christian militia attack kills at least 22 in Nigeria

At least 22 people were killed on Saturday 14 August when a convoy of Muslim pilgrims was attacked by an Irigwe militia, a predominantly Christian community. The massacre took place in Plateau State, in central Nigeria. This region has been plagued by inter-religious conflict for the past 20 years. The militia attacked a five-bus convoy of Muslim pilgrims returning from Islamic New Year prayers organised by Dahira Bauchi, a Kaduna-based preacher. North-western and central Nigeria have for years been rocked more or less regularly by violence between mainly Muslim nomadic herders and Christian farmers. The two groups compete for control of resources, water and land.


 
 

Boko Haram mène des attaques pour dissuader le retour de réfugiés au Niger

Des hommes armés de Boko Haram ont attaqué le village de Baroua, dans la région de Diffa, faisant 16 morts parmi les soldats nigérians le 24 août. L’armée nigérienne affirme avoir neutralisé une cinquantaine d’assaillants. Baroua est le premier village concerné par l’opération retour au village des déplacés internes nigériens. Au mois de juin, la population de ce village situé à 3km du lac Tchad l’avait fui à cause des attaques incessantes de Boko Haram. En s'attaquant à ce village, symbole de la première opération réussie du retour des déplacés, Boko Haram a voulu décourager d'autres déplacés de retourner chez eux. Pour l’heure, 130 000 déplacés internes sont entassés dans des hameaux de fortune, le long de la Nationale 1 et attendent leur retour.

Boko Haram conducts attacks to deter refugee return to Niger

Boko Haram gunmen attacked the village of Baroua in the Diffa region, killing 16 Nigerian soldiers on 24 August. The Nigerien army claims to have neutralised around 50 attackers. Baroua is the first village concerned by the operation to return Nigerien IDPs to their villages. In June, the population of this village, located 3km from Lake Chad, fled the village because of incessant attacks by Boko Haram. By attacking this village, symbol of the first successful operation of return of the displaced, Boko Haram wanted to discourage other displaced from returning to their village. For the time being, 130,000 IDPs are crammed into makeshift hamlets along National Route 1 and are awaiting their return.

 
 

L’islam rigoriste de la police religieuse de Kano inquiète de plus en plus les locaux

La police islamique de Kano suscite des interrogations après avoir ordonné aux magasins de n'utiliser que des mannequins sans tête pour faire de la publicité pour des vêtements. Haruna Ibn-Sina est le commandant de la police de la charia, également connue sous le nom de hisbah. Il justifie cette décision, car selon lui, « l'islam désapprouve l'idolâtrie ». Par ailleurs, il souhaite que les mannequins soient désormais couverts en permanence, car montrer « la forme du sein, la forme du derrière est contraire aux enseignements de la charia ». Kano est l'un des douze États du nord à majorité musulmane qui pratiquent la loi islamique. Le système juridique est censé ne s'appliquer qu'aux musulmans, mais en réalité, les chrétiens subissent également des pressions pour adhérer aux décisions de la hisbah. En 2020, les agents de la hisbah ont rasé les coiffures mohawks de jeunes hommes sur les trottoirs de la ville de Kano, et récemment, des camions transportant des boissons alcoolisées appartenant à des non-musulmans ont été détruits et des bars ont été perquisitionnés par la hisbah.

Rigorous Islam by Kano religious police increasingly worrisome for locals

The Islamic police in Kano are raising questions after ordering shops to use only headless mannequins to advertise clothes. Haruna Ibn-Sina is the commander of the Sharia police, also known as the hisbah. He justifies this decision because "according to him, Islam disapproves of idolatry". He also wants models to be covered at all times because showing "the shape of the breast, the shape of the buttocks, is against the teachings of Sharia". Kano is one of 12 northern states with a Muslim majority that practice Islamic law. The legal system is supposed to apply only to Muslims, but in reality, Christians are also pressured to adhere to the decisions of the hisbah. In 2020, hisbah agents shaved the Mohawk hairstyles of young men on the pavements of Kano city, and recently trucks carrying liquor belonging to non-Muslims were destroyed and bars raided by the hisbah.


 
 

Au Nigeria, le leader chiite Ibrahim Zakzaky libéré après cinq ans de captivité

Ibrahim Zakzaky, fondateur chiite du Mouvement islamique du Nigeria (MIN), a été acquitté et libéré avec sa femme le mercredi 28 juillet. L’événement intervient dans un contexte d’augmentation des persécutions religieuses, en particulier envers les chrétiens, dans le pays. Détenus depuis décembre 2019, ils étaient notamment accusés du meurtre d'un soldat lors une procession religieuse en décembre 2015 lors de laquelle l'armée avait tiré dans la foule composée en majorité de fidèles chiites non armés. Il y avait eu plus de 350 morts, selon des organisations de défense des droits de l'homme. Pour justifier la répression, les militaires avaient accusé les membres du MIN d'avoir voulu tendre une embuscade au chef de l'armée. La captivité de Zakzaky était notamment dénoncée par Amnesty International.

Shia leader Ibrahim Zakzaky released after 5 years in captivity in Nigeria

Ibrahim Zakzaky, the Shia founder of the Islamic Movement of Nigeria (IMN), was acquitted and released with his wife on Wednesday 28 July. The event comes against a backdrop of increasing religious persecution, particularly against Christians, in the country. Detained since December 2019, they were accused of the murder of a soldier during a religious procession in December 2015, when the army fired into a crowd of mostly unarmed Shiite worshippers. More than 350 people were killed, according to human rights organisations. To justify the repression, the military accused the members of the MIN of having wanted to ambush the army chief. Zakzaky's captivity was denounced by Amnesty International.

 
 

Les redditions de djihadistes et la politique pour leur réhabilitation font débat au Nigeria

Au Nigeria, la diffusion d’images de djihadistes défaits et de leurs familles se rendant à l’armée provoque un vif débat au Nigeria. Sur ces vidéos diffusées en août par l’armée, des dizaines de membres de Boko Haram sont montrés en train de se rendre à des soldats dans l’État de Borno, certains tenaient des pancartes pour demander pardon aux Nigérians. Selon l’armée nigériane, environ 1 000 repentis de Boko Haram se sont récemment rendus avec leurs familles. De nombreux habitants redoutent que des ex-djihadistes puissent réintégrer la société. Par ailleurs, de très nombreuses victimes exigent que justice soit rendue, et que les djihadistes soient jugés.

Jihadists' surrender and rehabilitation policy debated in Nigeria

The release of footage of defeated jihadists and their families surrendering to the army is causing a heated debate in Nigeria. In the videos released in August by the army, dozens of Boko Haram members are shown surrendering to soldiers in Borno state, some holding placards asking Nigerians for forgiveness. According to the Nigerian military, about 1,000 Boko Haram returnees have recently surrendered with their families over the past several months. Many residents fear that former jihadists will be able to reintegrate into society. At the same time, a large number of victims are demanding that justice be done and that the jihadists be put on trial.


 
 

À Jos, les leaders communautaires chrétiens et musulmans s’unissent pour appeler à la paix

Les tueries entre musulmans et chrétiens du centre et du nord du Nigeria se poursuivent, mais les anciens des villages locaux tentent de résoudre les différends tandis que le gouvernement joue un rôle d'arbitre. Ces conflits sont particulièrement importants dans les environs de Jos, où les leaders religieux chrétiens et musulmans se sont joints pour lancer un appel à la paix à l’adresse des deux communautés. Au cours des 20 dernières années, de sérieux efforts pour apaiser les tensions entre les deux communautés religieuses ont été fournis, mais les principaux intéressés se plaignent que la justice n’a jamais été rendue. Selon un rapport d’Human Rights Watch, plus de 13 000 personnes ont été tuées au Nigeria dans des attaques interreligieuses distinctes depuis le retour du pays à la démocratie en 1999.

In Jos, Christian and Muslim community leaders unite to call for peace

Killings between Muslims and Christians in central and northern Nigeria continue in Nigeria, but local village elders are trying to resolve the disputes while the government plays an arbitration role. These conflicts are particularly prominent around Jos, where Christian and Muslim religious leaders have joined together to appeal for peace for both communities. Over the past 20 years, serious efforts have been made to ease tensions between the two religious communities, but the main stakeholders complain that justice has never been served. According to a Human Rights Watch report, more than 13,000 people have been killed in Nigeria in separate inter-religious attacks since the country returned to democracy in 1999.


 
 

Sources Société civile

 
 

Les exactions commises par les groupes armés djihadistes sont en hausse au Niger

Selon un rapport d’Human Rights Watch, plus de 420 civils ont été tués lors d’attaques et de massacres perpétrés en 2021. Les attaques se multiplient dans l’ouest du Niger, et ciblent indistinctement les civils. Parmi les victimes figurent notamment des chefs de village, des imams, des personnes handicapées et de nombreux enfants, certains ayant été exécutés après avoir été arrachés des bras de leurs parents. Neuf attaques d'ampleur ont été recensées entre janvier et juillet dans les hameaux des régions de Tillabéri et Tahoua, à proximité des frontières burkinabè et maliennes. En plus d’attaques commises par les groupes armés djihadistes, l’ONG pointe également du doigt les exactions commises par les forces armées nigériennes.

Abuses by armed jihadist groups on the rise in Niger

According to a Human Rights Watch report, more than 420 civilians were killed in attacks and massacres in 2021. Attacks are increasing in western Niger, targeting civilians indiscriminately. Victims include village chiefs, imams, people with disabilities and many children, some of whom were executed after being torn from their parents' arms. 9 major attacks were recorded between January and July in the hamlets of the Tillabéri and Tahoua regions, close to the Burkinabe and Malian borders. In addition to attacks committed by armed jihadist groups, the NGO also points the finger at abuses committed by Nigerien armed forces.


 
 

Une ONG de défense des droits humains alerte sur la hausse des exactions contre les chrétiens au Nigeria

Selon l’association de défense des droits humains au Nigeria, la Société internationale pour les libertés civiles et l’État de droit (Intersociety), 3 462 chrétiens ont été tués par les djihadistes et par des bergers peuls entre le 1er janvier et le 18 juillet 2021. Il s’agit des données les plus élevées dans la matière depuis 2014, année où plus de 5 000 chrétiens avaient péri dans les exactions de Boko Haram et de groupes armés  de bergers peuls. Avec 450 chrétiens tués au cours des 200 derniers jours, l'État de Benue est celui qui a enregistré le plus d’attaques contre les chrétiens cette année. Par ailleurs, Intersociety estime à 3 000 les chrétiens qui ont été enlevés par des ravisseurs depuis janvier 2021. Enfin, selon cette organisation, 300 églises auraient été brûlées, attaquées, menacées ou fermées depuis le début de l’année 2021.

Human rights NGO warns of rising abuses against Christians in Nigeria

According to the Nigerian human rights group, the International Society for Civil Liberties and the Rule of Law (Intersociety), 3462 Christians were killed by jihadists and Fulani herdsmen between 1 January and 18 July 2021. This is the highest figure since 2014, when over 5,000 Christians were killed by Boko Haram and armed Fulani herdsmen. With 450 Christians killed in the last 200 days, Benue State has recorded the most attacks on Christians this year. In addition, Intersociety estimates that 3,000 Christians have been abducted by kidnappers since January 2021. Finally, according to this organisation, 300 churches have been burned, attacked, threatened or closed since the beginning of 2021.



 
 

Pour aller plus loin

 
 

https://www.premiumtimesng.com/news/headlines/482167-analysis-can-criminalisation-of-ransom-payment-stop-kidnapping-in-nigeria.html

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de son projet d'action au Niger, Nigeria, Burkina Faso et Mali. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its project in Niger, Nigeria, Burkina Faso and Mali. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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