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Au Niger, pour la première fois, un groupe d’Occidentaux a été la victime d’une attaque manifestement terroriste dans la région touristique de Kouré. La France a été particulièrement marquée puisque six des huit victimes ayant perdu la vie sont des travailleurs humanitaires français. Les réactions françaises et nigériennes sont nombreuses et une cérémonie d’hommage est prévue ce vendredi. Au Nigeria, pour la deuxième fois depuis que la Charia a été rendue plus stricte dans certains États, un homme a été condamné à mort pour un blasphème commis à travers une chanson. Toujours au Nigeria, alors que les attaques violentes contre les chrétiens continuent, la Conférence épiscopale nigériane a lancé un appel à la prière de quarante jours dans le but de stopper les tueries. En outre, à la suite du rapport du UK All-Party Parliamentary Group on International Freedom of Religion or Belief, des membres de la Chambre des Lords britannique ont écrit à la Cour Pénale Internationale afin que cette dernière étudie les allégations de génocide. For the first time in Niger, a group of Westerners were the victim of an apparent terrorist attack in the tourist region of Kouré. France was particularly affected as six of the eight victims were French humanitarian workers. There have been many responses from French and Nigerien politicians and civil society, and a tribute ceremony is scheduled for Friday. In Nigeria, for the second time since Sharia law was tightened in some States, a man has been sentenced to death for committing blasphemy in a song. As violent attacks on Christians continue, the Nigerian Bishops' Conference calls for forty days of prayer in order to stop the killings. In addition, following the report of the UK All-Party Parliamentary Group on International Freedom of Religion or Belief, members of the UK House of Lords wrote to the International Criminal Court asking it to investigate allegations of genocide.
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L'info phare - source médiatique
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Deux Nigériens et six humanitaires Français tués par des hommes armés dans la zone touristique de Kouré
Dimanche 9 août, vers 11h30, alors qu’ils se rendaient dans la réserve de Kouré pour observer des girafes, six humanitaires ainsi que leur guide et leur chauffeur ont été pris pour cible et assassinés par des hommes armés. Ils travaillaient principalement pour l’ONG française Acted qui intervient dans les pays en conflit ou touchés par des catastrophes naturelles. Si l’attaque n’a pas été revendiquée, elle est manifestement terroriste, selon Emmanuel Macron. Boubacar, Kadri, Charline, Nadifa, Stella, Myriam, Antonin et Léo, qui avaient entre 25 et 50 ans, resteront les premières victimes d’une attaque visant un groupe d’Occidentaux dans cette zone touristique. Les réactions sont nombreuses. Avant d’étendre l’état d’urgence à la localité de Kouré, le Président nigérien Mahamadou Issoufou a qualifié cet assassinat de « lâche et barbare ». En outre, d’autres travailleurs humanitaires craignent que cela entraine un retrait des ONG dans la région, délaissant ainsi les populations locales aux mains de groupes terroristes. Emmanuel Macron a annoncé l’envoi d’enquêteurs et son intention de renforcer les mesures de sécurité pour les ressortissants français dans la région et une plainte a été déposée par l’Association française des victimes du terrorisme contre la diffusion sur les réseaux sociaux des photos des corps. En outre, Jean Castex présidera une cérémonie d’hommage vendredi 14 août à l’aéroport d’Orly.
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Two Nigeriens and six French aid workers killed by armed men in the tourist area of Kouré
On 9 August, at around 11.30 a.m., as they were going to the Kouré reserve to observe giraffes, six humanitarian workers, as well as their guide and their driver, were targeted and murdered by armed men. The majority worked for the French NGO Acted which acts in countries in conflict or affected by natural disasters. Whilst no group has yet claimed responsibility for the killings, according to Emmanuel Macron it appears to be a terrorist attack. Boubacar, Kadri, Charline, Nadia, Stella, Myriam, Antonin and Léo, who were between 25 and 50 years old, are the first victims of an attack targeting a group of Westerners in this tourist area. There have been many reactions. Before extending the state of emergency to the area of Kouré, the Nigerien President Mahamadou Issoufou called the murder "cowardly and barbaric". In addition, some other aid workers fear that this will lead to a withdrawal of NGOs from the region, leaving local populations at the mercy of terrorism; Emmanuel Macron has announced the dispatch of investigators and his intention to strengthen security measures for French nationals in the region; and a complaint was lodged by the French Association of Victims of Terrorism against the dissemination on social networks of photos of the bodies. Jean Castex will preside over a tribute ceremony on Friday 14 August at Orly Airport.
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Un chanteur nigérian condamné à mort pour blasphème
Sharif-Aminu, un chanteur de 22 ans, a été condamné à mort par pendaison dans l'État de Kano. Un tribunal supérieur de la charia a déclaré qu'il était coupable d'avoir blasphémé dans une chanson qu'il avait diffusée via WhatsApp en mars. La chanson était accusée d’être blasphématoire car elle louait un imam de la Confrérie musulmane de Tijaniya en l’élevant au-dessus du prophète Mahomet. Auparavant, de nombreux manifestants avaient incendié sa maison et s'étaient rassemblés devant le siège de la police islamique, exigeant une action contre lui. C’est la deuxième fois qu’une peine de mort est prononcée pour blasphème depuis que plusieurs États du nord du Nigeria ont adopté une version stricte de la charia au début des années 2000.
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Nigerian singer sentenced to death for blasphemy
Mr Sharif-Aminu, a 22-year-old singer has been sentenced to death by hanging in Kano State. An upper Sharia court said he was guilty of committing blasphemy for a song he circulated via WhatsApp in March. The song was allegedly blasphemous as it praised an imam from the Tijaniya Muslim brotherhood to the extent it elevated him above the Prophet Muhammad. Previously, many protesters had burnt down his home and gathered outside the headquarters of the Islamic police, demanding action against him. This is the second time that a death sentence has been given for blasphemy since several states in Northern Nigeria adopted a strict version of Sharia law in the early 2000s.
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Enoch Adeboye et le sexisme: pourquoi le pasteur nigérian est si populaire
Enoch Adeboye, mieux connu sous le nom de "Daddy Go" (Daddy General Overseer), est un pasteur nigérian de 78 ans apprécié par des millions de fidèles dirigeant la Redeemed Christian Church of God (RCCG) depuis près de 40 ans. Cependant, son attitude sexiste est très critiquée sur les réseaux sociaux, à l'ère du #metoo. En juillet, il a posté quelques « leçons » pour les femmes, telles que : « ton mari est ton chef et tu dois le considérer comme tel à tout moment » ou en parlant de sa femme : « si je dis que j'aimerais qu’elle aille avec moi à tel endroit… elle annule tout ce qu'elle doit faire et vient avec moi ». Martha Edem, une écrivaine chrétienne nigériane, regrette que ces tweets soit une occasion manquée d'enseigner aux couples le respect mutuel et l'amour.
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Enoch Adeboye and sexism : why the Nigerian pastor is so popular
Enoch Adeboye, better known as "Daddy Go" (Daddy General Overseer), is a 78-year-old Nigerian pastor liked by his millions of followers, who has headed the Redeemed Christian Church of God (RCCG) for nearly 40 years. However, his sexist attitude is very criticized on social media, in the age of #metoo. In July, he posted some "lessons" for women, such as : “your husband is your head and you must regard him as such at all times” or, speaking about about his wife : “if I say I would like her to go with me to so and so place... she would cancel whatever she was to do and come along with me”. Martha Edem, a Christian Nigerian writer described these tweets as a missed opportunity to teach couples mutual respect and love.
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Pourquoi le terrorisme continue au Nigéria et comment inverser la tendance
Selon l'auteur, la résurgence de Boko Haram en 2017 est liée à une crise qui prend sa source dans la politique ethnique, religieuse et partisane du pays et dans la corruption. En effet, la sécurité nationale dépend du respect mutuel, de la coexistence pacifique et de l'égalité des groupes sociaux. Pour cette raison, le Gouvernement doit s'attaquer à tous ces problèmes et lutter de manière décisive contre la corruption. Par exemple, l'affiliation des dirigeants nigérians à des groupes identitaires pose un défi à la sécurité nationale.
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Why terrorism continues in Nigeria and how to turn the tide
According to the author, the resurgence of Boko Haram in 2017 is linked to a crisis rooted in ethnic, religious and partisan politics and corruption. Indeed, national security depends on mutual respect, peaceful co-existence and equality of social groups. For this reason, the Government must tackle all these issues and must deal decisively with corruption. For example, the affiliation of Nigerian leaders to identity groups poses a challenge to national security.
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Des Lords britanniques écrivent à la CPI à propos du génocide au Nigeria
Le 6 août, la baronne Cox et Lord Alton, deux membres de la Chambre des Lords britannique, ont envoyé une lettre à la Cour pénale internationale (CPI) pour lui demander d'enquêter sur le « génocide en cours » dans certaines régions du Nigeria. La lettre affirme qu'il existait une culture d'impunité, que les autorités nigérianes et la communauté internationale n’ont pas traitée correctement. Se basant sur un rapport d’Igbo Councilors, une organisation basée au Royaume-Uni, qui contient des preuves de l'escalade des attaques contre les chrétiens et les Igbo dans les États du sud-est, ils demandent à la Cour d'examiner le rapport du UK All-Party Parliamentary Group on International Freedom of Religion or Belief récemment publié et intitulé « Nigeria: Unfolding Genocide?».
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British Lords wrote to the ICC about the genocide in Nigeria
On 6 August, Baroness Cox and Lord Alton, two members of the British House of Lords, sent a letter to the International Criminal Court (ICC) requesting that it investigate “ongoing genocide” in parts of Nigeria. The letter claimed that there was a culture of impunity, with both the Nigerian authorities and the international community failing to act. Based on a report made by the UK-based organisation Igbo Councillors, which cites evidence of escalating attacks against Christians and Igbo people in south-eastern states, they further ask the Court to consider the UK All-Party Parliamentary Group on International Freedom of Religion or Belief’s recently-published report ‘Nigeria: Unfolding Genocide?’.
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Réjouissances alors que les églises de Lagos rouvrent après le confinement
Vendredi 7 août, la fermeture des lieux de culte a été levée dans l'État de Lagos, avec des directives strictes du Gouvernement. En effet, pour la première fois depuis mars, date à laquelle les mesures de confinement pour arrêter la propagation du coronavirus ont interdit les rassemblements religieux, les églises peuvent ouvrir à la moitié de leur capacité habituelle. Néanmoins, à chaque étape de la messe, la distanciation physique est imposée par des contrôleurs. Après le service, aucune réunion ou regroupement n'est autorisé. Pour beaucoup, ce système provoque un étrange mélange de soulagement et de perte, puisque les contacts physiques ne sont pas autorisés alors même qu’ils sont importants pour se connecter avec les autres.
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Joy as Lagos churches reopen after lockdown
On 7 August, the closure of places of worship has been lifted in Lagos State, under strict Government guidelines. Indeed, churches are able to open to half of their usual capacity, for the first time since March when lockdown measures to stop the spread of coronavirus banned religious gatherings. Nevertheless, at every stage of the mass, physical distancing is enforced by ushers. After the service, no meetings or groups are allowed. For many, the service provokes an odd mixture of relief and loss, since physical contact is not allowed even though it is important to connect with others.
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Les évêques nigérians lancent un appel à la prière pour arrêter les tueries
La Conférence épiscopale nigériane (CBCN) a dénoncé l'insécurité croissante et les actes de terrorisme dans le pays à la suite des récentes attaques violentes, en particulier dans le nord du Nigeria. En juin, 76 personnes ont été tuées dans l'État de Sokoto. En juillet, cinq travailleurs humanitaires ont été assassinés. Mercredi 5 août, au moins 33 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tuées par des inconnus armés lors d'une attaque dans l'État de Kaduna pendant un couvre-feu de 24 heures. Les évêques invitent tous les catholiques à s'unir dans la prière, en récitant un Notre Père, trois « Je vous salue Marie » et un « Gloire au Père » tous les jours après l'Angélus pendant quarante jours, à partir du 22 août 2020 et jusqu'au 30 septembre 2020, veille du jour de l'indépendance du pays.
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Nigerian Bishops call for prayers to stop the killings
The Catholic Bishops of Nigeria (CBCN) have decried the increasing insecurity and acts of terrorism in the country in the wake of recent violent attacks, especially in Northern Nigeria. In June, 76 people were killed in Sokoto State. In July, five aid workers were murdered. On Wednesday 5 August, at least 33 persons, mostly women and children, were killed by unknown gunmen in an attack in Kaduna State during a 24-hour curfew. The Bishops invite all Catholics to join in praying one Our Father, three Hail Marys and one Glory Be to the Father “every day after the Angelus for forty days”. This joint prayer will start from 22 August through to 30 September 2020 – the eve of Nigeria’s Independence Day anniversary.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de son projet d'action au Niger, Nigeria, Burkina Faso et Mali. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables. This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its project in Niger, Nigeria, Burkina Faso and Mali. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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