Blasphème / Scolarisation au Nigéria / Ramadan et vaccination ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏ ͏
 
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VEILLE PHAROS / SAHEL : Nigeria - Niger
23 avril 2021
 
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L’actualité de ces deux dernières semaines a été marquée par de nouvelles attaques d’établissements scolaires au Nigeria. Des hommes armés ont attaqué une université dans l'État de Kaduna, dans le nord du Nigeria, kidnappant une vingtaine d'étudiants et tuant un employé de l'établissement. Depuis décembre, près de 700 enfants et adolescents ont été kidnappés dans le nord du Nigeria par des groupes armés, appelés localement « bandits », en échange de rançons. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) estime à 10 millions le nombre d’enfants n’allant déjà pas à l’école au Nigeria (dont plus de 60 % dans le nord du pays).

Dans le reste de l’actualité, le Président tchadien Idriss Déby est mort le mardi 20 avril de ses blessures contractées au front en combattant. Son décès devrait avoir d’importantes conséquences sur la stabilité régionale, et notamment chez les voisins nigérians et nigériens. Au Nigeria, des dizaines de milliers d’habitants fuient la ville de Damasak après une série d’attaques djihadistes, et les deux millions de déplacés internes de la région du lac Tchad ne peuvent toujours pas envisager un retour, malgré les promesses du gouvernement de Borno. Par ailleurs, l’insécurité alimentaire augmente, tout comme le prix des denrées en Afrique de l’Ouest avec le ramadan. Au Niger, les musulmans souhaitant faire leur pèlerinage vers La Mecque sont confrontés à une nouvelle difficulté : celle de la vaccination obligatoire.


The past two weeks have seen further attacks on schools in Nigeria. Gunmen attacked a university in Kaduna State, northern Nigeria, kidnapping around 20 students and killing a school employee. Since December, nearly 700 children and adolescents have been kidnapped in northern Nigeria by armed groups, known locally as "bandits", in exchange for ransom. The United Nations Children's Fund (UNICEF) estimates that 10 million children are already out of school in Nigeria (more than 60% of them in the north).

In other news, Chadian President Idriss Déby died on Tuesday 20 April from wounds sustained in combat. His death is expected to have important consequences for regional stability, particularly in neighbouring Nigeria. In Nigeria, tens of thousands of people are fleeing the town of Damasak after a series of jihadist attacks, and the two million internally displaced people in the Lake Chad region still cannot envisage a return, despite promises from the Borno government. Food insecurity is also on the rise, as are food prices in West Africa with Ramadan. In Niger, Muslims wishing to make the pilgrimage to Mecca face a new difficulty: compulsory vaccination.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

L’éducation des enfants en danger dans le Nord du Nigeria

Depuis décembre, près de 700 enfants et adolescents ont été kidnappés dans le nord du Nigeria par des groupes armés, appelés localement « bandits », en échange de rançons. Aucun auteur de ces rapts de masse n’a été pour l’instant appréhendé ni traduit en justice, mais pour prévenir de nouvelles attaques, six États du nord et du nord-ouest du pays ont fermé leurs établissements scolaires, renvoyant des centaines de milliers d’enfants chez eux. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) estime à dix millions le nombre d’enfants n’allant déjà pas à l’école au Nigeria, bien qu’elle soit en théorie gratuite et obligatoire. Plus de 60 % d’entre eux se trouvent dans le nord du pays où les taux de déscolarisation, notamment des filles, sont alarmants. L’éducation souffre également de l’activité des groupes djihadistes : depuis 2009, près de 3 000 professeurs ont été tués, et les djihadistes ont détruit près de 1 400 écoles.

Children's education at risk in northern Nigeria

Since December, nearly 700 children and adolescents have been kidnapped in northern Nigeria by armed groups, known locally as "bandits", for ransom. No perpetrators of these mass abductions have yet been apprehended or brought to justice, but to prevent further attacks, six states in the north and north-west of the country have closed their schools, sending hundreds of thousands of children home. The United Nations Children's Fund (UNICEF) estimates that 10 million children are already out of school in Nigeria, despite the fact that it is theoretically free and compulsory. More than 60% of them are in the north of the country, where school drop-out rates, especially for girls, are alarming. Education also suffers from the activity of jihadist groups: since 2009, nearly 3,000 teachers have been killed, and jihadists have destroyed some 1,400 schools


 
 

Sources médiatiques

 
 

Le pèlerinage à la Mecque au défi du covid-19 et de la vaccination pour les Nigériens

À l’occasion du mois sacré du ramadan, les pèlerinages à La Mecque se multiplient, notamment au départ de l’Afrique de l’Ouest. Cette année, les autorités saoudiennes exigent la vaccination contre la covid-19 pour se rendre à La Mecque. Seules les personnes ayant reçu deux doses de vaccin, ou une seule depuis au moins quatorze jours, peuvent se rendre dans la ville sainte. Au Niger, certains centres de vaccinations sont pris d'assaut par les pèlerins. Face à ce nouvel engouement pour la vaccination, les autorités nigériennes craignent une pénurie de doses ces prochaines semaines. Seules 400 000 doses sont pour l’instant à disposition du Niger. Depuis le début de la campagne de vaccination, 1 366 personnes ont été vaccinées à l'hôpital général de Niamey.

Pilgrimage to Mecca challenges COVID and vaccination for Nigeriens

During the holy month of Ramadan, pilgrimages to Mecca are on the increase, particularly from West Africa. This year, the Saudi authorities require vaccination against Covid-19 to travel to Mecca. Only people who have received two doses of the vaccine, or one dose for at least 14 days, can travel to the holy city. In Niger, some vaccination centres are being taken over by pilgrims. Faced with this new craze for vaccination, the Nigerien authorities fear a shortage of doses in the coming weeks. Only 400,000 doses are currently available in Niger. Since the beginning of the vaccination campaign, 1,366 people have been vaccinated at Niamey General Hospital.

 
 

Des dizaines de milliers d’habitants fuient la ville de Damasak après une série d’attaques djihadistes

Environ 65 000 des 85 000 habitants ont fui la ville de Damasak, dans le nord-est du pays, selon les Nations unies. Une vingtaine de personnes ont été tuées cette semaine. Des djihadistes du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) ont assailli samedi et mercredi Damasak, ville stratégique aux confins du lac Tchad, à la frontière entre le Nigeria et le Niger. Ils ont brûlé de nombreux bâtiments, notamment des postes de police, une clinique et les bureaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Certains ont fui vers Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, où déjà plus d’un million de personnes se sont réfugiées depuis le début de l'insurrection jihadiste. Les 85 000 personnes qui vivaient à Damasak dépendaient essentiellement de l’aide humanitaire, mais toutes les organisations non gouvernementales ont également dû quitter la ville par peur des violences.

Tens of thousands flee Damasak after a series of jihadist attacks

About 65,000 of the 85,000 inhabitants have fled the northeastern town of Damasak, according to the United Nations. Some 20 people have been killed this week. Jihadists from the Islamic State in West Africa (ISWA) group attacked Damasak, a strategic town on the edge of Lake Chad, on the border between Nigeria and Niger, on Saturday and Wednesday. They burned down many buildings, including police stations, a clinic and the offices of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR). Some fled to Maiduguri, the capital of Borno State, where more than a million people have already fled since the start of the jihadist insurgency. The 85,000 people living in Damasak depended mainly on humanitarian aid, but all non-governmental organisations (NGOs) were also forced to leave the town for fear of violence.


 
 

Au Nigeria, les musulmans souffrent de l’augmentation du prix des denrées alimentaires à l’occasion du ramadan

Le ramadan a débuté le 13 avril au Nigeria. Les autorités religieuses ont demandé aux grossistes de ne pas faire augmenter les prix de la nourriture de manière disproportionnée. Le mois du ramadan correspond souvent à une forte hausse des prix des denrées, alors que le pays le plus peuplé d’Afrique fait déjà face à une inflation de 17 % sur les produits alimentaires. Selon le Bureau national des statistiques, les prix de la nourriture n’ont jamais été aussi élevés depuis 12 ans au Nigeria. Plus largement, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 31 millions de personnes dans la région devraient tomber en situation d’insécurité alimentaire dans la région, un chiffre supérieur de plus de 30 % à celui de l’année dernière.

Muslims in Nigeria suffer as food prices rise during Ramadan

Ramadan began on 13 April in Nigeria. Religious authorities have asked wholesalers not to raise food prices disproportionately. The month of Ramadan often corresponds to a sharp rise in food prices, while Africa's most populous country is already facing 17% inflation on food products. According to the National Bureau of Statistics, food prices in Nigeria are at their highest level in 12 years. More broadly, according to the World Food Programme (WFP), more than 31 million people in the region are expected to become food insecure, a figure more than 30% higher than last year.

 
 

La situation des déplacés de Boko Haram au Nigeria ne s’améliore pas

On estime à plus de 2 millions de personnes déplacées dans la région du lac Tchad, dont plus d’un million dans la seule ville de Maiduguri. L’État du Borno est en grande difficulté économique et sociale, accueille 80 % des déplacés du conflit, dont l’immense majorité a très peu d’accès aux premières nécessités. À Yawuri, un camp informel en bordure de Maiduguri, il n’y a ni école, ni clinique, ni distribution alimentaire. Le gouvernement de Borno promet depuis des années qu’il va désengorger les camps et aider les déplacés à regagner leur foyer, à travers le programme « Retour volontaire, relogement et réintégration». L’ambition est de reloger au moins 50 % des déplacés d’ici 2022 et qu’il n’y ait plus de camps d’ici 2026, mais les cultures ont été pillées, et les risques d’enlèvement sont très élevés, si bien que les réfugiés ont peur de retourner chez eux.

The situation of Boko Haram displaced people in Nigeria is not improving

It is estimated that there are more than 2 million people in the Lake Chad region, including more than 1 million in Maiduguri alone. Borno State is in dire economic and social straits, hosting 80% of the conflict's displaced people, the vast majority of whom have very little access to basic necessities. In Yawuri, an informal camp on the edge of Maiduguri, there are no schools, clinics or food distribution. The Borno government has been promising for years that it will decongest the camps and help the displaced return home through the "Voluntary Return, Relocation and Reintegration" programme. The ambition is to relocate at least 50% of the displaced by 2022 and to have no more camps by 2026, but the crops have been looted, and the risk of abduction is very high, so the refugees are afraid to return home.

 
 

Le Président tchadien Idriss Déby est mort

Le Président tchadien, Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis trente ans, est mort, mardi 20 avril, des suites de blessures reçues lors des combats contre des rebelles du Nord. Militaire et combattant rebelle avant de s’emparer du pouvoir par un coup d’État en 1990, l’homme de 68 ans venait d’être réélu pour un sixième mandat. Un conseil militaire dirigé par un de ses fils, Mahamat Idriss Déby Itno, général quatre étoiles à 37 ans et commandant de la garde présidentielle, est chargé de le remplacer. Idriss Déby était critiqué pour son népotisme, et avait placé sa famille ou des proches à des postes-clés de l’armée, de l’appareil d’État ou économique. Le Tchad occupe une position stratégique au Sahel, et est un contributeur de poids à la guerre contre les djihadistes au Sahel. La disparition de l’homme fort du Tchad devrait avoir des conséquences sur la situation sécuritaire au Niger et au Nigeria.

Chadian President Idriss Déby is dead

Chadian President Idriss Déby Itno, who has been in power for thirty years, died on Tuesday 20 April as a result of injuries sustained during fighting with rebels in the north. A military officer and rebel fighter before seizing power in a coup in 1990, the 68-year-old had just been re-elected for a sixth term. A military council headed by one of his sons, Mahamat Idriss Déby Itno, a 37-year-old four-star general and commander of the presidential guard, is charged with replacing him. Idriss Déby was criticised for his nepotism, and had placed his family or relatives in key positions in the army, the state apparatus or the economy. Chad occupies a strategic position in the Sahel, and is a major contributor to the war against jihadists in the Sahel. The disappearance of Chad's strongman is likely to have consequences for the security situation in Niger and Nigeria.


 
 

Au Niger, des programmes existent pour déradicaliser d’anciens membres de Boko Haram

Le Niger expérimente plusieurs programmes de déradicalisation, et près de 240 ex-éléments de Boko Haram qui sont passés par le centre de Goudoumaria après s'être rendus aux autorités. Les repentis ont reçu chacun des outils pour monter leurs propres ateliers en mécanique, plomberie, menuiserie, couture ou soudure. Selon Issa Lamine, le gouverneur de Diffa, en plus de la formation professionnelle, ils ont reçu une « formation religieuse » sur « la pratique de l'islam modéré ». En plus de ce programme, une station de radio va être lancée avec les autres pays du G5-Sahel en plusieurs langues de la région : haoussa, peul, bambara et mooré, arabe et français. Dénommée Radio Jeunesse Sahel, la station ciblant les 15-35 ans a pour objectif de sensibiliser les populations contre l’extrémisme violent.

In Niger, programmes exist to deradicalise former Boko Haram members

Niger is experimenting with several deradicalisation programmes, and nearly 240 former Boko Haram members have passed through the Goudoumaria centre after surrendering to the authorities. The repentants were each given tools to set up their own workshops in mechanics, plumbing, carpentry, sewing or welding. According to Issa Lamine, the governor of Diffa, in addition to vocational training, they received "religious training" on "the practice of moderate Islam". In addition to this programme, a radio station will be launched with the other G5-Sahel countries in several languages of the region: Hausa, Fulani, Bambara and Moore, Arabic and French. Called Radio Jeunesse Sahel, the station targets 15-35 year olds and aims to raise awareness against violent extremism.


 
 

La coalition citoyenne pour le Sahel invite à repenser la lutte contre le terrorisme : « entre 2017 et 2020, le nombre d’attaques contre les civils a été multiplié par 5 »

La coalition citoyenne pour le Sahel regroupe près de 50 organisations sahéliennes, ouest-africaines et internationales. Le 13 avril, elle a présenté un ensemble de préconisations concernant la gestion de la crise au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Niagalé Bagayoko, co-autrice du texte, s’est entretenue avec RFI. Selon l’ONG ACLED, les attaques contre les civils ont quintuplé entre 2017 et 2020, et le nombre de civils ou de suspects non armés tués est passé de 356 à 2 443, soit une multiplication par sept. La coalition citoyenne pour le Sahel insiste sur la nécessité d’ouvrir un premier procès de soldats et de responsables de milices rapidement, notamment pour les massacres qui ont été particulièrement documentés. Niagalé Bagayoko identifie également différents niveaux de dialogue avec les djihadistes au Mali : entre les autorités nationales et des chefs djihadistes, mais également au niveau très local. Selon elle, il est important de coordonner ces deux niveaux de dialogue.

Citizens Coalition for the Sahel calls for a rethink in the fight against terrorism: "between 2017 and 2020, the number of attacks against civilians has increased fivefold"

The Citizens' Coalition for the Sahel brings together nearly 50 Sahelian, West African and international organisations. On 13 April, it presented a set of recommendations for managing the crisis in Burkina Faso, Mali and Niger. Niagalé Bagayoko, co-author of the text, spoke to RFI. According to the NGO ACLED, attacks against civilians increased fivefold between 2017 and 2020, and the number of civilians or unarmed suspects killed rose from 356 to 2,443, a sevenfold increase. The Citizens' Coalition for the Sahel insists that the first trials of soldiers and militia leaders must be held soon, especially for the massacres that have been particularly well documented. Niagalé Bagayoko also identifies different levels of dialogue with jihadists in Mali: between national authorities and leaders, but also at the very local level. According to her, it is important to coordinate these two levels of dialogue.

 
 

Au Niger, l’incendie meurtrier d’une école suscite la colère de la société civile

À Niamey, vingt enfants sont morts dans leurs salles de classe mardi 13 avril. Le feu, dont l’origine n’est pas connue, s’est propagé sur les toits en paille de l’école. Dans un éditorial, le journal Wakat Séra s’insurge contre le fatalisme des dirigeants et le manque de moyens accordés au système éducatif. Selon le journal, « la mise en œuvre d’un programme performant de construction de salles de classe en matériaux définitifs pour remplacer, progressivement, les classes en paillote » est inscrit sur le programme de campagne de Mohamed Bazoum. Selon l’éditorial, l’heure est à l’action, et il est nécessaire d’accélérer le processus de construction des infrastructures éducatives. Par ailleurs, les parents d'élèves et les organisations d'enseignants veulent que la lumière soit faite sur les causes de l'incendie. 

Niger's deadly school fire sparks civil society anger

In Niamey, twenty children died in their classrooms on Tuesday 13 April. The fire, whose origin is not known, spread to the straw roofs of the school. In an editorial, the newspaper Wakat Séra protests against the fatalism of the leaders and the lack of means granted to the education system. According to the newspaper, "the implementation of an effective programme for the construction of classrooms in permanent materials to replace, progressively, the straw classrooms" is written as such on the campaign programme of Mohamed Bazoum. According to the editorial, it is time for action, and it is necessary to accelerate the process of building educational infrastructure. Furthermore, parents and teachers' organisations want the causes of the fire to be clarified.


 
 

Un mort et une vingtaine d’étudiants enlevés dans l’attaque d’une université dans l’État de Kaduna

Des hommes armés ont attaqué une université dans l'État de Kaduna, dans le nord du Nigeria, kidnappant une vingtaine d'étudiants et tuant un employé de l'établissement selon les autorités locales. Depuis plusieurs mois, des gangs armés procèdent à des kidnappings de masse dans les établissements scolaires en échange de rançons. 730 enfants et adolescents ont été enlevés depuis le mois de décembre. Selon l'Unicef, la scolarité et les études de cinq millions d'enfants sont menacées dans cette région. « Avec l'accélération des attaques et des kidnappings visant spécifiquement des élèves, c'est tout le système scolaire qui va s'effondrer si rien n'est fait très rapidement » selon l’organisme onusien.

One dead and 20 students abducted in Kaduna State university attack

Gunmen attacked a university in Kaduna State, northern Nigeria, kidnapping about 20 students and killing a school employee, according to local authorities. Armed gangs have been carrying out mass kidnappings from schools for ransom for several months. 730 children and teenagers have been abducted since December. According to UNICEF, the schooling and education of 5 million children in the region is at risk. "With the acceleration of attacks and kidnappings specifically targeting students, the entire school system will collapse if nothing is done very quickly," the UN agency said.

 
 

Au Nigeria, un militant athée derrière les barreaux depuis un an pour cause de blasphème

Arrêté en avril 2020 pour avoir critiqué le prophète sur Facebook, Mubarak Bala est accusé d'avoir critiqué le prophète musulman sur Facebook. Il est détenu sans avoir été jugé ni inculpé. Âgé de 36 ans, il est le président de l’Association des humanistes du Nigeria, une organisation qui se décrit comme « la voie de l’humanisme au Nigeria ». En 2014, son engagement lui a valu d’être interné de force par sa famille dans un hôpital psychiatrique pendant dix-huit jours. Incarcéré depuis avril dernier, la demande de la Haute Cour fédérale d’Abuja de le libérer sous caution n’a toujours pas été appliquée. Ses partisans s’inquiètent de son état de santé, mais aussi pour sa sécurité. Plusieurs personnes accusées de blasphème dans le nord du Nigeria ont été condamnées à mort et, dans un cas, en 2011, un homme a été décapité dans sa cellule par des assaillants non identifiés.

Atheist activist in Nigeria jailed for a year for blasphemy

Mubarak Bala was arrested in April 2020 for criticising the Muslim prophet on Facebook. He is being held without trial or charge. The 36-year-old is the president of the Humanist Association of Nigeria, an organisation that describes itself as "the way of humanism in Nigeria". In 2014, he was forcibly committed by his family to a psychiatric hospital for eighteen days because of his commitment. Incarcerated since last April, the request of Federal High Court in Abuja to release him on bail has still not been implemented. His supporters are concerned about his health, but also for his safety. Several people accused of blasphemy in northern Nigeria have been sentenced to death and in one case in 2011 a man was beheaded in his cell by unidentified assailants.

 
 

Source religieuse

 
 

Au Nigeria, la chaîne YouTube d’un pasteur fermée pour homophobie

À la suite d'une plainte de l’association britannique OpenDemocracy, dénonçant des discours haineux et homophobes, YouTube a fermé la chaîne en ligne Emmanuel TV du célèbre pasteur nigérian Temitope Balogun Joshua. Dans une vidéo diffusée par cette chaîne en ligne, une femme est violemment frappée pour chasser « le démon de l’homosexualité » qui est en elle. La décision de YouTube de suspendre la chaîne du pasteur avait provoqué de vives réactions de colère sur les réseaux sociaux au Nigeria où la pratique de l’homosexualité reste un délit. Le pasteur qui a ouvert une autre chaîne YouTube veut calmer le jeu. Il a appelé ses fidèles à la retenue. Ce pasteur est par ailleurs controversé : en 2010, il a été mis sur une liste noire par le gouvernement camerounais qui affirmait que le pasteur trompe les membres de son église avec de « faux miracles ».

Nigerian pastor's YouTube channel closed for homophobia

Following a complaint from the British association OpenDemocracy, denouncing hate speech and homophobia, YouTube closed the online channel Emmanuel TV of the famous Nigerian pastor Temitope Balogun Joshua. In a video posted by the online channel, a woman is severely beaten to drive out the "demon of homosexuality" inside her. YouTube's decision to suspend the pastor's channel provoked angry reactions on social networks in Nigeria, where homosexuality is still a criminal offence. The pastor, who has opened another YouTube channel, wants to calm things down. He called on his followers to restrain themselves. This pastor is also controversial: in 2010, he was blacklisted by the Cameroonian government, which claimed that the pastor deceives members of his church with "false miracles".

 
 

Source académique

 
 

Une enquête s’intéresse au rôle des femmes dans la prévention de la radicalisation au Sahel

L’institut d’études de sécurité a publié un rapport intitulé « Katiba Macina et Boko Haram, inclure les femmes à quelles fins ? ». Ce rapport analyse les logiques d’association des femmes à la Katiba Macina au Mali et à Boko Haram au Niger ainsi que leur place et leur rôle dans les stratégies de recrutement, d’implantation et d’opération de ces groupes extrémistes violents. Il s’agit du premier de deux rapports fondés sur des entretiens avec des femmes et des hommes associés ou ayant été associés à ces groupes. Le second rapport examinera les implications des résultats de l’étude sur les stratégies et politiques de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent au Mali et au Niger et proposera des recommandations.

Survey looks at women's role in preventing radicalisation in the Sahel

The Institute for Security Studies has published a report entitled 'Katiba Macina and Boko Haram, including women for what purpose? ". This report analyses the logics of women's association with the Macina katiba in Mali and Boko Haram in Niger, as well as their place and role in the recruitment, implantation and operation strategies of these violent extremist groups. This is the first of two reports based on interviews with women and men who are or have been associated with these groups. The second report will examine the implications of the study's findings for strategies and policies to prevent and combat violent extremism in Mali and Niger and will propose recommendations.


 
 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de son projet d'action au Niger, Nigeria, Burkina Faso et Mali. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its project in Niger, Nigeria, Burkina Faso and Mali. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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